
6 H I S T O I R E N A T U R E L L E
droits, c’est-à-dire, qu’ils forment avec la queue un angle de 900, tandis
que les suivans sont couchés comme sur les autres parties du corps. On
sent que cette divergence des poils provient des rides qirè la peau forme
dans cet endroit (fig- 6 , pl. 1 des figures anatomiques } grandeur naturelle
)•
L’individu décrit par Buffon (aussi bien que celui que j’ai figuré) étoit
femelle. « Il étoit, dit-il, très-doux, très-caressant, et accueilloit tous les
« hommes ; mais il ne pouvoit souffrir les femmes. » Celui qui vit actuellement
à Paris n’est pas, à beaucoup près, aussi familier; il souffroit très-
impatiemment mes observations sur les différentes parties de son corps, et
cherchoit à déchirer le papier sur lequel je dessinois sa figure. Cependant
lorsqu’il est en cage, il est assez tranquille, et reçoit la nourriture qu’on
lui donne avec moins d’avidité que les autres singes ses voisins. Il est plus
grand que celui de Buffon, et vraisemblablement plus vieux : et c’est sans
doute à cette différence d’âge qu’on doit attribuer la différence qui se fait
remarquer dans le caractère de ces deux individus.
Le Rhésus a deux pieds étant debout. Sa face est nue, livide lorsqu’il
est à jeun, plus colorée quand il a mangé. Les doigts de ses quatre mains
sont noirs; les callosités des fesses et la vulve d’un rouge très-vif. Le
poil qui couvre toutes les parties du corps de cet animal est très-touffu, à
l’exception de la mâchoire inférieure et du ventre où il est plus rare. Il est
verdâtre sur la tête, le cou, le haut du dos, et se change insensiblement
en orangé vers les lombes et sur les cuisses. Le devant des quatre extrémités
est gris, le ventre est presque blanc.
J’ignore le lieu qu’habite cette espèce.