
LE MOCOCO, f i g u r e iv.
Lemtir Catta> caudatus , cauda albo nigroque annulata. L lN N .
Le Mococo , B u f f o n , Hist. naturelle. —« Vari, F l a c o u r t . — The Maucauco, EDWA RDS .
L e M o c o c o est de tous les Makis celui qu’on apporte le plus souvent en
Europe. C’est un animal remarquable par la beauté de son pélage , l’elé-
gance de sa forme et par sa familiarité. Celui qui a servi de modèle pour
cette figure, a vécu long-tems au Muséum dans le lieu où l’on prépare les
peaux d’animaux ; il étoit extrêmement doux, montoit de lui-même sur les
genoux des personnes qu’il connoissoit, mais ne se laissoit pas toucher facilement.
Quoiqu’il fut libre il ne s’écartoit jamais ; il étoit extrêmement
frilleux, et il lui est arrivé plusieurs fois de se brûler au foyer d’un poêle.
Lorsqu’il étoit au soleil , il s’asseyoit droit, en écartant ses bras ou jambes
de devant, et présentoit ainsi son ventre à la chaleur. Cette attitude don-
noit au Mococo une figure d’autant plus bisarre qu’elle avoit l’air affectée ;
mais l’habitude de se placer ainsi en présence du soleil, paroit être commune
à plusieurs animaux de ce genre : on voit dans la collection du Muséum
un Vari très-bien préparé dans cette attitude, et il est probable que
l’intention de l’artiste, en plaçant ainsi cette peau, a été de caractériser le
Vari par une attitude qui lui est familière. Le Mococo du Muséum étoit
vieux et n’avoit rien de cette vivacité naturelle aux Makis $ il vivoit de racines
et de fruits, et lâchoit ses excrémens par-tout où il se trouvoit. Avant
de se coucher, il alloit dans tous les coins de la chambre, et là il sautoit
perpendiculairement jusqu’à vingt fois de suite sans s’arrêter. Il grimpoit
avec facilité et couchoit ordinairement sur une planche : il avoit une sorte
d’intelligence, et savoit très-bien gratter et crier pour se faire ouvrir les
portes : sa voix étoit grave, sonore et assez forte.