D I S C O U R S
S U R L A Q U A T R I È M E F A M I L L E .
I j e s Cercopithèques ou Guenons sont des singes à. longue queue , tous
habitans de 1 ancien continent : ils différent de ceux de la troisième famille
par le museau, cette partie offrant un angle beaucoup moins aigu que
celui qu’on remarque sur le Papion et l’Amadryas ; ils ont des callosités
sur les fesses, à l’exception d’une seule espèce connue, qui est celle du
Doue. Ce singe, en effet , a ces parties couvertes de poils ; sa face est aussi
plus applatie que celle des autres Guenons ; et ces caractères m’ont paru
suffisans pour faire de cette espèce une division dans la famille des Cercopithèques.
Des singes de cette quatrième famille diffèrent de ceux de la cinquième,
qui sont les Sapajous ( Cébus, Jirxlehen } „ par un grand nombre de caractères.
Ces derniers ont la cloison du nez très-épaisse, les narines sont
placées sur le côté et presque perpendiculairement ; tandis que chez les
Guenons ces mêmes parties se rapprochent vers le bas et ne sont séparées
que par une cloison très-mince ( voyez la fig . y, p l. / des figures anatomiques,
qui représente un nez de Sapajou, et la fig . 8, un nez de Guenon).
Les Guenons ont des abajoues et des callosités sur les fesses, et les
Sapajous en manquent absolument. La queue des Guenons, ainsi que
celle des Sapajous, est également très-alongée; mais si, dans nos collections
, les dépouilles de ces animaux nous offrent à cet égard de grandes
ressemblances, il en est bien autrement lorsque l’on considère la nature
vivante. La queue des Guenons paroît être, pour ainsi dire, une partie
inutile ; la privation accidentelle de cette partie ne change rien à la maniéré
d etre de l’individu, c’est-à-dire, que ses actions sont toujours les
mêmes. Il n’en est pas ainsi de la queue des Sapajous : ce n’est plus un
appendice inutile et sans fonctions, c’est un véritable membre à l’extrémité
duquel, dans quelques espèces, réside le sens exquis du toucher.
Nous verrons à l’article des Sapajous, qu’à l’aide de leur queue, ces animaux
exécutent des mouvemens de la plus grande importance.