
L E S A J O U C O R N U ,
FAMI L L E V * 1" . , S E C T I O N I I ÈME. , F I GURE I.
Simia Fatuellusj caudata imberhis , cauda prehensili , capitis faciculis pilorurn duobus cornicu-
lorum aemuiis. LIN N.
Le Sajou cornu} B u F F O N , Supplémens. — Le Sapajou cornu , B r i s SON, Reg. anira.
L e Sajou cornu ne diffère du Sajou proprement dit que par deux faisceaux
de poil qu’il a sur la tête, et qui ressemblent assez aux paquets de plumes
qui ornent la tête des hiboux. Quoique j’aie conservé à ce singe les noms
que lui ont donné Buffon et Linné, je suis loin d’affirmer qu’il doit être
regardé comme une espèce vraiment distincte du Sajou, Simia Apella;
il y a au Muséum deux individus de cette espèce, c’est-à-dire, deux singes
parfaitement semblables, quant aux couleurs de leur pélage, mais qui diffèrent
en ce que l’un, qui est d’un tiers plus petit, n’a point ces deux
faisceaux de poil. Cette différence suffit pour ne pas regarder cet alonge-
ment des poils sur la tête de cet animal, comme un caractère constant et
spécifique.
Tous les singes de cette section ont la queue prenante; mais ils diffèrent
de ceux de la première en ce que cette queue est entièrement couverte de
poil, c’est-à-dire, qu’elle n’est pas nue en dessous à son extrémité : aussi les
Sajous font-ils beaucoup moins de choses avec leur queue que l’Alouate et
le Coaïta.
Ces singes sont extrêmement familiers ; ils font souvent entendre un petit
cri doux et flûté, qui semble exprimer l’ennui dont ceux qui vivent en
captivité paroissent affectés. Ils vivent peu dans nos climats, où l’on est
obligé de les tenir dans un endroit chaud pour les conserver. J’ai vu dans
une ménagerie, actuellement à Paris, plusieurs singes privés de chaleur,
les Sajous moururent les premiers.