
8 4 ANALYSE
Pena Trévinca (groupe occiden- toises- m' trcs*
tal ).......................................................1500 2924
Sierra de San-Marned...............1206 2351
Monts de la Péninsule Ibérique,
Les géographes répétoient encore naguère que
les chaînes de l ’Espagne et du Portugal étoient
des ramifications des Pyrénées ; il suffit d’avoir
parcouru ces contrées sur quelques points pour se
convaincre du contraire, et c’est être déjà en arrière
de la science, que de faire graver le passage
suivant dans un tableau comparatif des hauteurs
du Globe. « Les monts de la Péninsule Ibérienne
traversent toute l’Espagne du nord au sud, et se
terminent au Cap Sula. Les grandes ramifications
de cette chaîne formant à l’ouest les bassins du
Duéro, du Ta ge, de la Guadiana et du Guadal-
quivir, et à l’est de l’Ebre, du Xucar et du Sé-
gura, la chaîne des Asturies qui se détache des
Pyrénées entre la vallée de Roncal et de Batzau,
se dirige de l’est à l’ouest, et se termine par plusieurs
branches aux caps Ortégal et Finistère. »
I l n’est pas un mot dans toutes ces lignes qui ne
soit une erreur, parce que l’orthographe des
noms y est presque partout estropiée, et qu’il
n’existe pas de vallées de Batzau, mais de Bas-
tan, qui n’a aucun rapport avec la chaîne des
Asturies, etc. etc. etc.
D ’après un examen scrupuleux des monts de la
Péninsule Ibérique, nous avons établi ailleurs que
ces monts sont distribués en systèmes très-distincts,
parfaitement indépendans des Pyrénées, et pour
lesquels nous avons, dans l’un de nos précédens
ouvrages, proposé les noms d’Ibérique, de Carpé-
tano-Vettonique, de Lusitanique, de Mariani-
que, de Cunéiqueet de Bétique. Ce dernier, qui,
après le groupe des Alpes centrales, présente la
plus haute sommité de l ’Europe, se lioit originairement
par la Serranie de Ronda aux monts
africains; du moins nous croyons l’avoir prouvé
dans notre Résumé de Géographie de la Péninsule,
où nous renvoyons le lecteur. Nous n’ajouterons
dans cet article, à ce qu’on trouvera dans notre
Traité sur la Géographie physique du pays , que
quelques hauteurs, dont plusieurs ont été depuis
plus exactement déterminées* Celles de
Catalogne se rattachant au système Pyrénaïque,
opérèrent la liaison de celui-ci avec le système
Ibérique ; mais le cours de l’Ebre occasionna
une grande interruption enrre ces montagnes.
toises. métrés,
Estella (Catalogne). . . . . . . . 908 1770
Puig-Se-Calm-Rodos, .................. 7 7 fi J S13
Le Mont-Serrât............................ 635 1218
Morello..................• ..................... 301 s«9
Mont-Jouic (fort de Barcelone). i ° 5 i o s
Sierra de Oca (système Ibérique). 8 50 1 657
Sierra de Molina........................... 700 I 368
Muéla, ou Dent de Arias. . . . 677 1311
La Pégna Golosa. . . . . . . . 370 735
Collado de Plata. . . . . . . . . 684 13 3 3
Sierra d’Espadan............................ SÂ4 1099
( Le grand plateau central auquel s’adosse le
système ibérique d’un côté, et d’où parr, a une
certaine distance, le système Carpét ino-Vettonique,
est fort élevé, et présente en beaucoup de
points l’aspect désolé des steppes d*e Bukane dans
l'Asie centrale. Il a , selon les lieux . de 7
00
Cv
mètres.)
Sommo-Sierra (système Carpé- Mises. Mètres.
tano-Vettonique ) .............................. 100 2I44
Pégna Lara.................................... 1741 3 3 95
Paraméras d’Avilas............ M 1 • 500 ; 975
Sierra de Villa-Franca. . . . . * 700 13Ê4
Cime de la Sierra de Grédos ( où
existent, dit-on , des neiges permanentes)..........................................................................
165 0 J 2 lé
Pégna de Francia................................ . 890 >734
Principale chaîne de la Sierra de
Estrella ( Portugal )................. I O 7 <3 î g 9 7
Seconde chaîne parallèle.............. 740 1442
(Dans ce système, le Col de Somma-Sierra
passe pour être à 600 toises, celui de Guadarrama
au Lion à 770, et celui de Bagnos à 400. Madrid,
sut le plateau qui lui sert de base méridionale, est,
sur la Plaça-Mayor, à 380 ; de l’autre côté Saint-
Ildefonse, non loin de Ségovie, est à 5 76. )
Point culminant de la Sierra de tolses- mctlcI '
Guadalupe (système Lusitanique).. 800 1559
Sierra Sagra (système Marianique)..........................................
928 1793
Picacho d’Almuradiel.................. 410 769
Sommet de la Sierra de Constantina................................................
550 1072
Combre de Aracéna..................... 860 16j6
( Le Col célèbre appelé Despégna-Perros, au
centre du système Lusitanique, est à 280 toises ;
celui Del-Rey, peu éloigné, à 272 celui de Mo-
nasterio, par où l’Andalousie communique à l’Es-
tramadure, à 2503 le Saut du Loup, près de
Serpa, où le Guadiana forme une sorte de cataracte,
de 2.5 à 5.0.)
DES C 8 5
Sierra Caldérona* (système Cunéique),
.............. • • • • 4 10 8,8
Foya. ................................; • • Ê39 J14 5
Pic dans la Sierra de Monchique. 620 1208
Le Mula-Hacen ( système Bétique
dans la Sierra Névada). . . . 1815 3539
Picacho de Véléta. . . . . . . . 179* 3499
Autre grand sommet de la Sierra
Névada, aux sources de la rivière
deGuadix..........................................*433 *793
Sierra-Téjada................ **°° *3 3 9
Sierra de Alhama.................. • • 910 *79 3
Autre sommet près Lanjaron
(Alpuxaras). . . , . - • • • • • •_ ■ 1500 *534
Sierra de Gador. .........................1130 2202
Sierra de Lujar..................... » • I094 2132
La Contraviesa........................ • 9*° *794
Cerrajon de la Muer ta................ 837 1631
Jabalcol................................. 500 974
Point.culminant au-dessus d’Antéquerra.................................
... • • 660 1286
Neustra-Sennora de las Niéves
(Serranie de Ronda). . ................ 94° 1832
Picacho de San-Cristoval ou
Sierra del Pinar. . . . ................. 880 1715
Sierra de Algodonales. . . . . . 560 1091
Sierra de Ubrique.............. • • 75° *4^*
Sierra de Moron......................... 280 546
( Le rocher de Gibraltar, qui n’est qu’un fragment
de la Serranie de Ronda et des monts qui
lui correspondent en Afrique, est élevé de 250
toises. Le bassin dans lequel est située la ville de
Grenade, se trouve enclavé entre la Sierra-Né-
vada et les monts opposés , dont le Génil brisa
un contre-fort; il a 200 toises.)
Telles sont, à peu d’omissions près, en y
comprenant celles que rassembla M. Desmarest
(voye% l’article NlVEAU DE L’O cÉAN dans le
Dictionnaire ) , les hauteurs du Globe réputées
connues. On ne sauroit trop recommander aux
voyageurs les calculs de ce genre, en leur faisant
remarquer que si l’on eût employé à les recueillir,
le temps qu’on a perdu à faire cette météorologie
minutieuse, à laquelle, depuis une trentaine d’an-^
nées, on accorde trop d’importance, nous serions
en état aujourd’hui de composer le relief d’une
certaine étendue du Globe, dans le genre de celui
que la Suisse doit au général Pfyffer.
On n’a pu malheureusement jusqu’ici, pour
donner une idée comparative des principales montagnes
du Globe, que graver des tableaux où
ces montagnes sont mises, à côté les unes des
R TE S.
autres et mesurées par une échelle graduée sur
ce cadre. Méchel publia en 1806, à Berlin, le
premier de ces essais, où cent quarante-quatre
points sont relatés en toises. Nous donnons également
(voyez PI. 23) un tableau de ce genre,
disposé selon les rapports les plus naturels de
voisinage où sont les points que nous avons
choisis pour exemple. Le ballon dans lequel le
célèbre M. Gay-Lussac s’éleva à \6oo toises dans
l’atmosphère, montre ici, comme chez Mechel,
la plus grande hauteur où l’homme soit encore
parvenu. Nous avons indiqué plus bas, a la
pointe des principaux sommets, les noms des
voyageurs qui, les ayant escaladés, les firent con-
noître dans le plus grand détail. On a , depuis la
publication de Méchel, mis dans le commerce
plusieurs autres tableaux, où l’on a multiplié le
nombre des hauteurs en essayant de rendre la
forme de chaque montagne. Quoique nous ayons,
pour donner une idée de ce genre de divertissement
géographique, tracé nous-même la planche
dont il est ici question, nous croyons devoir
prémunir le lecteur contre ces coupes de
contrées publiées avec tant de fracas dans certains
ouvrages, et qui ne peuvent que donner
des idées fausses de la figure des lieux. « Ce
genre de démonstration, tant vanté par certains
admirateurs crédules, est une pure déception,
avons-nous dit ailleurs ; rien de plus facile,
mais de plus vain, que de prendre avec un
compas à une échelle quelconque, des ouvertures
correspondantes aux hauteurs connues' ou
supposées de tel ou tel point, pour placer ces évaluations
de hauteur à côté les unes des autres, à des
distances arbitraires, ou qui du moins ne sauroient
être proportionnelles ; faire tracer ensuite par ces
points des profils qui ne ressemblent à quoi que ce
soit, est une véritable jonglerie qui n’en impose
qu’aux mais. »
DES DÉTROITS ET DES DEPRESSIONS.
On pourroit croire que ce qui concerne les dé>
troits doit,, en Géographie physique, appartenir
au chapitre des Mers que les détroits mettent en
communication; les détroits nous paroissent cependant
offrir bien plus de connexion avec l ’histoire
des montagnes ; nous reconnoissons dans
la plupart, de véritables DÉPRESSIONS, ac-
cidens topographiques qu’on ne doit point confondre
avec les cols, qui sont entre deux sommets
le point d’abaissement le plus considérable,
d’où partent en opposition les premières eaux