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diaires muqaeux | à peine visibles, et dont
les parties molles se dissolvent si aisément,
pourroient4!s tirer les matériaux des bancs énormes
dont ils encombrent 1 Océan en entrela-
■ ça„nt leurs rameaux de pierre? D o n les Mollusques
et les Conchifères, entre lesquels une valve
de Tridachne peut contenir autant de phosphate calcaire
que dix squelettes humains, pourroient-ils
tirer les élémens de leurs coquilles destinées à former
des pierres de taille? Enfin, d’ou tant d autres
créatures dont l’organisation repose sur un syterne
osseux et solide, tirent-elles les principes dont leurs
os et leurs parties solides se composent ? La succession
de toutes ces créatures fut la cause de la diminution
qui nous occupe, et nous répétons ici
ce que nous disions dans l’un de nos précédées ouvrages
, parce qu’il est de vérité quon doit reproduire
jusqu’à ce que personne ne le conteste
plus. « Les êtres organisés né semblent être doués
de la faculté nutritive et organisatrice, en vertu
de laquelle ils croissent et se perpétuent, que
pour préparer durant leur vie des augmentations
au règne minéral. Ainsi le foetus de tout animal
que soutient une charpente osseuse, où le Mollusque
et le Conchifère naissant n’offrent dans
leur état rudimentaire aucune trace de pnos- :
phare calcaire, doivent, en se développant,
préparer une plus ou moins grande quantité de
cette substance-qu’à l’heure de la mort les uns et
les autres rendront au sol : ainsi parmi les plantes,
la Prêle avec ses aspérités rugueuses, lès Graminées
avec leur enduit vitreux, le Bambou avec son ta-
baxir, auront également préparé de la silice. Tout
végétal, tout animal devant laisser après lui, et pour
monument de son existence, une quantité quelconque
de détritus appartenant au règne inorganique
, peut donc être comparé à ces appareils que
l’homme, rival de la Nature, imagina pour changer
en apparence la substance des corps, et par le secours
desquels il fait du verre avec des métaux , des huiles
essentielles avec des plantes, et du noir d ivoire
avec des os. »> Celsius , que nous avons déjà
cité au sujet de rabaissement de la Méditerranée
Baltique ( pag, ai ) , atrribuoit cet abaissement
à la décomposition de l’eau, opérée par la végétation
qui la convertit en parties solides, d’ou
résultent des parties terreuses par la putréfaction
des végétaux. « Cetce opinion de Celsius, dit
Patrin, qu’il est permis de citer quand il ne
s'égare pas dans ses volcans, est aujourd hui
prouvée par l’expérience, et l’on peut y joindre
comme preuve l’action virale des testacés ec autres
animaux marins à enveloppe pierreuse, qui,
suivant l’opinion de Buffon, ont la propriété de
convertir l’eau de la Mer en terre calcaire. » En
effet, n’a-t-on pas vu dans ce qui a été dit sur
la nature des eaux de la Mer , que tous les
élémens de création se trouvoient comme dissous
dans ces eaux, afin qu’ils y pussent servir de
base à la spontanéité des premières créatures d’essai,
dans un milieu où la mobilité ajoute aux chances
de rapprochemens nécessaires pour déterminer les
divers modes d’organisation rudimentaire ?
En reconnoissant l'intervention de la vie et
des siècles dans la diminution des eaux de la
Mer, on sent que cetce diminution n’a pu être
que graduelle et très-lente. Elle a lieu sans altérer
cet équilibre, l’une des premières nécessités
résultantes des lois de la Nature, en vertu duquel
les fli^des recherchent le niveau ; aussi les mers
ne s’abaissent pas de la plus petite portion de leur
masse, que l ’abaissement ne soit réparti proportionnellement
dans toute sa superficie ; c’esr en vertu
de cette règle,-que d’immenses quartiers de rocs,
obéissant aux soulèvement, occasionnés au fond
d’un océan primitif sans bornes par des volcans sous-
marins, durent apparoître successivement au-dessus
de, cette superficie, en raison de leur élévation
quf avoir eu lieu ‘aux dépens de la substance même
! de la croûte planétaire j ces vastes fragmens de
| la roche vierge n’étoient point encore encroûtés de
substances calcaires préparées par une antique animalité
: aussi sont-ils devenus chacun , l’un après
l’autre, les sommets de ces montagnes que nous
appelons primitives > parce que l’on n’y reconnoit
rien qui ait vécu. Entre les fissurés occasionnées
dans le fond des mers par ces volcans dont la chaleur
pouvoir encore contribuer, si loin de l’influence
solaire, au développement des premiers Hy-
drophytes, des premiers Polypiers et des premiers
coquillages; ces premières créatures, en quelque
sorte préparatoires, commencèrent à se propager
abondamment, protégées qu’elles étoient contre
la violence d’un courant général qui devoit agir
d’abord sans obstacle en sens inverse de la rotation
du Globe. Les pentes des Alpes naissantes leur
offroienc aussi des asyles où, par l’accumulation
de leurs restes, se sont préparées ces plus anciennes
formations calcaires que nous voyons aujourd’hui
s’appuyer aux grands systèmes de montagnes, amas
de rochers qui furent éternellement bruts et de
rochers où les moindres particules vécurent,, et
dont les crêtés étoient dès-lors tellement battues
des vagues, que nul être organisé ne s’y pouvant
attacher, ces crêtes chenues sont demeurées sans
fossiles comme pour nous faire connoître de quelles
' roches
roches se compose la croûre réelle du Globe, à
laquelle la succession de ses habicans n’ajouta
qu’une croûte factice et moderne en comparaison
du support.
Nous sortirions du cadre que nous nous sommes
tracé dans cette Illustration, si nous entreprenions
de suivre, dans tous ses effets une diminution
dont rien n’interrompt le cours. D après
ce qui vient d’être établi, il est peu de faits
généraux en géologie qui ne s expliquent aisément
; il ne nous reste qu’à faire voir que s il
existe en quelque point du Globe des accidens
d’où l’on ait pu inférer que les mers changeant
de place, diminuoient en divers lieux et sac-
croissoient en d’autres, de tels accidens sont eux-
mêmes des preuves en faveur de la diminution graduelle
et continue dont on a précédemment établi
la théorie ; en vain l’on argueroit encore d Aigues-
Mortes-, qui n’est plus un port, et des inondations
si fréquentes en Hollande, pour soutenir que si
la Mer perd d’un côté, elle gagne de l’autre. Cette
vieille erreur, comme tant d’autres adages, nest
un point de fait que pour l’ignorance routinière.
La Hollande, à l’embouchure du Rhin et de
ses grands affluens, comme l ’île de la Nogat, a
l’embouchure de la Vistule, se compose d’allu-
viôns formées aux dépens des montagnes d’où naissent
la Vistule et le Rhin, ou des plaines traversées
par ces fleuves ; successivement déposés sur la
ligne de contact formée par les courans d’eau douce
qui les charient et par les flots, qui leur font
obstacle, les matériaux dé ces aliuvioris constituent
d’abord dés barres dans le genre de celles
qu’on retrouve à l’embouchure des moindres ruisseaux
qui se déchargent dans la Mer ; ces barres
s étendent : leur surface finit par demeurer à découvert
dans les basses marées ; les hommes, pour les
incorporer à leur domaine, les environnent aussitôt
de digues et les mettent ainsi à l’abri du flux. Mais
de telles usurpations n’en sont pas moins demeurées
au-dessous du niveau réel des moyennes eaux.
Quand, soulevée par les tempêtes, aux grandes
marées des équinoxes, la vague furieuse brise les
barrières élevées par l’industrie pour inonder les
polders ; la Mer ne fait pas de conquête, elle rentre
dans le domaine dont elle se laissa dépouiller.
La Mer ne se retire pas davantage sur les côtes
provençales, qu’elle n’empiète sur les plages ba-
taves. Le Rhône comme le Rhin entraîne, en
dépouillant la vallée qu’il s’ouvrit, des cailloux,
du sable, de la terre, avec routes sortes de dé-
, if>r*s > ces matériaux sont déposés au point où le
courant pluvial lutte avec les flots de la Méditerranée
avant de s’y'perdre (voye% PI. 11 )*, il
se forme un delta en ce lieu, delta qui, 11e
cessant de s’accroître, recule de plus en plus les
rivages. La même chose a lieu à l’embouchure
du P ô , où se comblent annuellement quelques
lagunes vénitiennes ; à l’embouchure du N i l ,
dont les nombreux canaux s’obstruent de jour en
jour; en un mot, dans tout l’Univers, en chaque
endroit, où des cours d’eau sont comme les moyens
employés par la Nature pour niveler les continens
et pour hâter l’encombrement des mers. Les deux
cas que nous venons de citer ne présentent d’ailleurs
aucun rapporr avec la question de la diminution
générale et continuelle des eaux à la
surface du Globe; ils n’y déterminent que des
modifications locales, d’une grande importance par
rapport aux hommes, mais de peu d’importance
dans'l’immensité de l’Univers.
On peut conclure de la diminution graduelle
des eaux à la surface du Globe , que les continens
ou les îles que nous habitons maintenant,
ne présentèrent pas toujours les formes
que nous leur voyons. Des fragmens du noyau
planétaire, immenses par rapport à nous, mais
dont la hauteur est si, peu considérable par rapport
au diamètre de notre planète, ayant, ainsi
qu’on l’a dit tout à l’heure , été soulevés par
les plus anciens volcans, formèrent , dans la
ligne d’action de ceux-ci, soit des ceintures
continues de murailles brisées, soit des pointes
plus ou moins écartées les unes des autres, et doue
les intervalles usés par des courans, s’étant remplis
de débris des générations marines, sont devenus
ce que nous appelons des chaînes de montagnes ; le
reste des accidens qu’on aperçoit dans la contexture
de ces chaînes, vient des causes plus récentes, c’est-
à-dire dont l’effet semble postérieur à l’émersion
de chacune. Pour expliquer la plupart de ces accidens,
on doit tenir compte du dessèchement des
couches qui s’y trouvent comme interposées ou
qui en supportoient les bases ; dessèchement qui,
ne suivant pas une marche uniforme, à cause de la
nature diverse des couches, causa, après l’apparition
de diverses chaînes de montagnes, de nombreux
affaissemens, des écartemens, des brisemens
nouveaux et secondaires dont les eaux pluviales
ont profité pour creuser le lit des torrens et les
vallons, pour arrondir les angles.des cassures, pour
défigurer le produit des fracassemens primitifs,
pour en déterminer d’autres, enfin pour former les
lacs en s’accumulant dans plusieurs cavités demeurées
sans issues au sein des premières montagnes.
Ajoutons à ces,causes de changemens récens et cou