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G E N R E G A N G A .
organisation : un corps gros, une quantité prodigieuse de duvet,
plus abondante pendant la saison bybcrnalc; des pieds bien garnis, et
munis, non-sculcmcnt d'une épaisse coucbe de plumes laineuses qui
les préservent d'étro gelés, mais encore les doigts et la plante des
pieds pourvus de celte espèce de laine, servant de cbaussure pour
s’alTcrmir el pour courir sans danger sur les pentes glacées; enfin,
des ongles taillés en piocbcs, sont des instrumons indispensables
pour écarter la neige qui recouvre les végétaux dont ils sc nourrissent.
Cbez les Gangas, que je regarde comme les représentans dos Tétras
d.ans les pays situés sous la zone torride, l'organisation tant intérieure
qu'extérieure, est dans riiarmonic la plus parfaite avec les lieux que
ces espèces babitent. Leur taille est svelte; le corps est peu cbarnu
en proportion des membres; la cbair est musculeuse et fibreuse, et
les ailes sont longues ; tous attributs indispensables à des oiseaux qui
sont obligés de fournir à un vol long et soutenu; des pieds à doigts
larges et courts, dont celui de derrière ne porte point à terre, sont
propres à courir avec célérité ( i) sur un sable, mouvant.
Les Gangas, que je nomme ainsi d’après la dénomination donnée
à l’espèce qui babite les parties les plus méridionales de l’Europe, ont
toujours été confondus avec les Tétras; même, et ce qui est plus surprenant
encore, on les a indistinctement mêlés avec les Perdrix (a) ;
l’organisation de ces oiseaux, leurs moeurs et leurs babitudes, les distinguent
cependant de l’un et de l’autre de ces genres; ils formeront
( i ) I l est rem a rq u ab le que chez les oiseaux c ou reu r s , la c c lc r itc .le la course e st proporllonuéc
en raison de rorgan isatlon plus ou moins sim plifiée des membres q u i portent le corps ; le Cour-
r it e et l’A u t ru c h e , dont les pieds ont une organisation très-peu c om p liq u é e , sont les plu s alertes
à la course.
(a) La lliain d é c r it deux espèces de Gangas dans le nouveau genre q u ’ il a forme pou r les
P e rd r ix , c l ces mêmes espèces ainsi que leu rs congénères sont rangées dans son In d e x pa rmi
les v ér itab le s T é tra s .
G E N R E G A N G A .
dans cette monograpbie un genre séparé, qui se lie d’une part aux
Tétras proprement dits, par Pcspcce du Tétrasphasianelle, et qui de
l’autre part a des rapports avec ce singulier gallinacé d ’Asie, que le
professeur Pallas nous a le premier fait connaître. Je suis également
éloigné de Topinion de quelques uatui’alistcs, qui prétendent exclure
les Gangas de la liste des Gallinacés, parce que ces oiseaux ne sont
point bracbiptcres ( i) ; mais ils y admettent riTctéroclite de Pallas,
qui sous le rapport do la longueur des ailes et de leur forme singulière
devrait être le premier à en être exclu. Les Gangas, de même que
ITIétéroclite, sont de vérit.ables Gallinacés; leur ponte nombreuse,
le peu d’apprêts dans la structure du nid, les petits qui courent au
sortir de l’oeuf, leur manière de vivre, et tous leurs caractères extérieurs
nous indiquent la place que ces oiseaux doivent occuper dans
un système métbodique.
Les Gangas vivent dans les contrées cbaudcs de l’Afrique et de l'Asie;
leur passage n’est qu’accidentel en Europe. La rencontre de ces Gallinacés
est un présage beiircux pour le voyageur égaré dans les vastes
solitudes qui occupent une portion très-considérable de ces deux
parties du globe; la proximité des torrcns ou des fontaines est annoncée
p.ir les Gang.is; ces oiseaux babitent les confins des déserts,
ou dans les bruyères et les plaines desséchées, couvertes seulement de
quelques buissons; voyageurs et aimant à se déplacer, ils parcourent
journellement une étendue très-coiisidcrable de pays; ils exécutent
ces voyages dans le but de visiter les lieux où ils ont coutume de
s’abreuver; lorsque les citernes naturelles, ou les torrcns des environs
viennent à tarir, et que la chaleur de l'atmospiière dessèche ces
abreuvoirs, les Gangas sc hasardent alors à traverser ces océans d'un
( i ) On désigne assez généralement les G a llin acés pa r le nom de bra ch ip tèrc s ou oiseaux à ailes
courtes.
JL