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COI,IN SONNINI.
.ainsi que tous leurs congénèrrs vont par compagnies de sept ou
huit, jusqua quinze ou seize; lorsque la troupe prend son vol,
les vieu,x se lèvent les premiers. Ils liahitcnl de préférence les petites
bornes sur la lisière dos bois, ct Ils ne sont pas si sauvages qu’on
n’en rencontre plusieurs compagnies dans le voisinage des habitations.
Les jeunes ne se lèvent pas facilement, ct se cacbent fort bien dans
les grandes herbes entrelacées dans les buissons ct les petits palmiers
epineux, où ils se rctrancbcnt. Quand ils partent, ils ne poussent
]ioint de cri, et filent droit tout de suite; leur vol n’est pas élevé
de plus de cinq ou six pieds; les jeunes éparpillés sc rappellent entre
eux par un petit sifllemciit assez semblable à celui de nos Perdreaux.
Ce Colin pond en diHcrcns temps ct fait deux couvées. Sonnini
rapporte qu'il a vu nourrir en cage de ces oiseaux, avec de petites
graines, mais ils conservaient toujours un caractère sauvage et
Ihroucbe, et ils s'agitaient extraordinairement lorsqu'on s'approchait
d'eux.
Ce Colin se distingue, au premier coup d’oeil, du Zonécolin,
(Perdix cristata Latb.) par les couleurs plus foncées de son plumage
; le rou.x-marron, le cendré-rougeâtrc ct le noir en forment les
teintes principales; tandis que dans le Zonécolin, c ’est le blanc-
jaunàtre, le cendré-brun, le noir et le roux qui dominent : cbez ce
dernier la femelle diHèrc beaucoup du mâle par les distributions
des couleurs du plumage, tandis que cbez le Colin Sonnini \e plumage
de la femelle ne diffère de celui du mâle que par les teintes
moins vives : dans le Zonécolin les quatre ou cinq longues plumes
droites qui forment la buppe sont implantées en avant des yeux,
vers le front;dans le Colin Sonnini, de semblables plumes forment
une buppe, mais qui sc relève au milieu du crâne et dont les plumes
sont implantées entre les yeux.
COLIN SONNINI.
La longueur totale est de sept, pouces et jusqu’à trois ou quatre
lignes ; le bec est comme dans le Zonécolin, et le tarse a aussi la même
longueur.Quatre ou cinq plumes éti-oitcs, dont les deux plus longues
mesurent un pouce, sont implantées sur le haut de la téte, entre
les yeux; elles sont jaunâtres avec un peu de brun au milieu;
le front est jaunâtre, et c’est aussi la couleur qui entoure la b.ase
des deux mandibules; toute la gorge et une large bande derrière
les yeux sont d’un roux-foncé, sans que les plumes soient bordées
d’une couleur différente ; les plumes de la nuque et des côtés du
cou portent des tacbes blanches, n oires ,« de couleur marron; le
haut du dos est d'un cendré-roux avec de nombreux zigzags noirs ;
toutes les autres parties supérieures portent, sur un fond cendré-
roux, de grandes taches noires et des zigzags bruns,ct les couvertures
des ailes ne sont point bordées de couleurs claires ; la poitrine
d’un cendré-rougeâtrc clair, qui est à points noirs, porte encore
quelques taches blanches disséminées; toutes les plumes des parties
inférieures, ainsi que les couvertures inférieures de la queue, ont
trois grandes taclics ovoïdes d'un blanc pur, disposées de cbaque
côté de la plume le long de scs bords ; ces tacbes sont entourées de
noir ct le milieu de la plume est d'un beau roux-marron ; les rémiges
et les pennes secondaires sont brunes; les pennes de la queue sont
d'un brun très-foncé, avec une multitude de petits zigzags noii-s;
le bec est noir ct les pieds sont jaunâtres.
La femelle, toujours un peu moins grande, n'a point de ces
plumes allongées sur la tête; les couleurs de son plumage sont plus
pâles, mais les distributions en sont les mêmes.
Je termine cet article des Colins par la remarque que plusieurs
autres oiseaux portent ce même nom dans les écrits de Fernandez ( i ).
(i ) Voyez Fernandez, Hist. avium novoe Ilisp. cap. 34, a5, 39, 85 et 134.