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qui font une espèce de garde; si quelque chose alarme celui c,ui est eu
vedette, il jette un cri bruyant, semblable au son dune trompette;
il donne le signal du départ, et toute la troupe lo suit ilaiis les airs.
Ils se reposent rarement ailleurs ,|ueu des lieux découverts: ou dit
que leur odorat est si subtil, qu'ils cvei.teiil de très-loin le chasseur
et les armes à l’eu. Leur mue parait simple ct ordinaire, mais les
jeunes oiseaux dilforcul beaucoup des parciis; le plumage rouge ou
losc, dout 1 adulte est couvert, sc montre successivcinciit après plusieurs
mues ct un temps assez long, qu'on peut calculer à quatre
années révolues. Les femelles sont moins grandes que les miles, ct les
couleurs ii ont point cette grande pureté qui distingue les miles; les
jeunes, au sortir du nid, sont blancs. Le corps des Flanunans n'est
guère plus couvert de duvet que ue l'est celui de tous les autres
ecluissicrs, les Avooeltes seules exceptées; aussi ne iiagcut-lls point
babitucllcmcut comme le fout les Avocetles, lorsqu'elles veulent se
porter, d un bord à l'autre, dans une eau profonde. Les pieds palmés
des £/amma«5 semblent leur être accordés pour pouvoir sc soutenir
et marcher sur les terrains vaseux du fond des rivières ct des anses
quils arpentent aussi avant que la longueur de leurs pieds le leur
permet. Ils se réunissent eu grandes bandes dans les marais, où le
chasseur éprouve beaucoup de difficultés pour les approcher à portée
du fusil, leur défiance étant extrême. Eu volant par bandes, ils ont
riiabitudc de former uu angle, comme les Oies. Dans la marche ils
appuient souvent la partie plate de leur mandibule supérieure i
terre, et s'en servent comme d'un soutien.
iM. de La Mormora, Voyage cn Sardaigne, nous fournit une notice
très-iiitéressante sur le Flamma.it d'Europe. 11 émigre, dit-il, vers
la lui de mars, et quitte la Sardaigne pour reparaître constamment
dès la mi-aont. C’cst alors que du baut du bastion, qui sert de proÎ
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mcnade aux babitans de Cagliari, on voit arriver d’Afrique des volées
de ces magnifiques oiseaux. Disposées on bande triangulaire , elles sc
montrent d'abord comme une ligne de feu dans le ciel ; elles s’avancent
dans l'ordre le plus régulier; à la vue de l'étang voisin, elles
ralentissent leur marcbc ct paraissent un instant immobiles dans les
airs ; puis traçant, par un mouvement lent cl circulaire, une spirale
conl([UC renversée, elles atteignent le terme de leur migration.
Brillans alors de tout l’éclat de leur parure flamboyante, ct rangés
sur une même ligne, ces oiseaux olfrent un nouveau spectacle, ct
représentent une petite armée en ordre de bataille , qui ne laisse rien à
désirer pour l'uiiilbrmilé et la symétrie; mais le, spectateur doit se
contenter, pour le moment, de contempler de loin cette colonie paisible.
¡Malheur à lui s’il ose aborder l’étang dans cette saison funeste.
Nousavons dit. Manuel d'Ornitbologie, a', édition , qu'il s’élevait
des doutes sur rexislcncc de notre Flammant d'Europe dans les régions
du Nouveau-Monde. Aujourd'bui nous pouvons assurer très-positivement
que l’espèce répandue dans les régions cbaudcs de fAmé-
rlque est diiïérenle de celle (jue nous trouvons sur les plages chaudes
d'Europe, et qui est répandue en nombre bien plus considérable sur
toute l'étendue de l'Afrique, dans l'Inde ct en Asie. Nous connaissons
toutes les livrées dont le Flammant d'Amérique est revêtu;
depuis le jeune âge jusqu'à l’état adulte, toutes sont différentes de
celles qu'on a pu observer cbez l’espèce de ranclen continent. La
couleur parfailemeiil rouge-orange dont toulcs les parties du plii-
iiiagc de l'espèce américaine est revêtue, lorsqu’elle est parvenue à
l’état complet de développement, suffit pour reconnaître cet oiseau de
notre Flammant, qui est rose avec les ailes d'un rouge-pourprc. Ec
jeune Flammant phoemcoptère a le plumage blanchâtre couvert de
mècbes brunes, très-marquées et longues, principalement sur les
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