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|iar (les observations faites dans l'ile Trislan Ha Ciinha, sitinfo an
degré latitude sud. Ces notices servent à remplir les lacunes dc la
connaissance plus générale des moeurs et des babitudes dc ces oiseaux.
L auteur compte (¡uatre cspi-ces; mais il sépare norainalcmeut
1 ¿’.ru/a«.«'du Spadicea, (|uoI([ue leur attribuant les mêmes imcurs :
ce qui confirme, selon mon opinion , de la manière la plus authentique,
1 Identité (¡ne nous venons dc signaler plus baut; identité constatée
par les voyageurs et par tontes les observations que nous avons
été à même de faire sur une multitude tfindividns.
A notre retour, en nous promenant dans les montagnes, dit
M. Dougal-Carmicbacl, nous passâmes parmi des troupes d'Albatros,
(jccupés dc 1 incubation ou donnant leurs soins à leurs petits. Il y en a
de quatre espèces qui couvent dans file : aucune d'elles pond plus d'un
oeu l, Diomedea Exulans, Spadicea, Chlororhyncos el E'aliginosa ; les
deux premiers ne se donnent aucune peine dans la construction dc
leur nid: le pins souvent c’cst un endroit sec, un peu concave pour
éviter la chute de l'oeuf; cet oeuf est blanc, très-gros, singulièrement
oblong, et d'égale grosseur aux deux bouts.
Diomedea fuligiuosa est très-abondant dans cette saison; leurs
nids sont très-rapprocbés les uns des autres: dans un espace environ
dnn acre, j en vis plus de cent. Ces nids sont construits de boue,
élevés de cinq ou six pouces, et légèrement déprimés an faite. A l’époque
de notre passage, les jeunes avaient atteint plus de la moitié
de leur accroissement, et étaient couverts d'nn duvet blanc. Il y avait
quelque chose de grotcs(|UO dans fattltnde de ces oiseaux posés comme
autant de slalnes sur ces petits monticules, et ne se dérangeant nullement
à notre approche. Parvenus tout près d’eux, ils formèrent
nn cliquetis singulier avec leurs becs, et si nous les touchions, ils
lançaient sur nous un déluge d'buile fétide sortant dc leur estomac.
Diomedea chlororhynchos, construit son nid isolé et à l’écart dans
quelque angle, cboississanl particulièrement les rigoles étroites qui
|)ortent l’eau des terres dans les ravins; c’cst là qu'il élève le nid,
dans une forme pyramidale, à la bauteur de dix ou douze pouces,
avec une digue autour de la base. 11 est remarquable qu'clanl irrité,
les [tlumes des joues sc séparent, comme pour laisser apercevoir une
bande dc peau nue dc couleur orange, allant de la commissure du
bcc jusque vers l’occiput.
Tous ces oiseaux nourrissent leurs petits eu dégorgeant les alimeiis ;
on ne les volt jamais porter aucune proie dans le bcc, car la cbair
putride et vis(|uense des cétacés ct des phoques qui leur sert de nourriture
principale, n’est ¡tas une substance transportable à quelque
distance que cc soit. Ils ne montrent aucune défiance, et pas la
moindre disposition de se déranger de la route qui nous conduisait
vers eux, pas même étant frappés ou enlevés de leur nid vers lequel
ils sc dirigeaient iiicoiitinciit. Ils ont de la peine à se servir de leurs
ailes pour prendre l’essor, cl sont obligés de courir l’espace de vingt
ou trente toises avant de quitter la terre; aussi ont-ils l’habitude de
se rendre sur les bords des précipices, où du baut des rochers ils
s’élancent dans les airs.
Nous terminons cet article par un aperçu sur la répartition géographique
des Albatros, et par l’index de ces espèces, dont la connaissance
est basée sur des observations souvent renouvelées, et qui
ont été constatées par l’examen des dépouilles.
Les voyageurs à bord de la Coquille virent des Albatros dès le
26e. degré de latiliido sud; mais les parallèles qu’ils aiment de préférence
sont dans l’Intervalle de 5^ à 4o°.
Diomedea exulans est de toutes les espèces celle qui s’éloigne
le plus de toute terre; il n’b abite,dit M. Lcsson, que les latitudes
R ecueil d'O is e a u x , yS*. L ivn iiso n .