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davros, ils n'osent allaqnor (|nc dos animaii.K lail)lc,s, les cadavres qui
Hollcnt sur la mer, les molhiS(|Ucs, le (rai dont la mer est couverte,
les poissons, les insectes (|iii nagent à la surface ou cpii voloul sur les
eau,\ sont leur pâture. Ils purgent les plages inariiiiucs des cadavres
ipic la mer rejette sur ses rivages. Avides ct gonnnaiids, ils se Ijatlcnt
avec liireiir ct s'arracliciu leur proie; l'individu maladif ou lilcssé,
liil-il de leur espèce, est promptement dépecé ct englouti : les suli-
slaiices animales se digèrent promplcmcnl dans leurs viscères, ct de
là résulte une faim sans cesse aiguillotmcc par le besoin. Aussi patiens
que voraces, ils peuvent sc passer long-temps de toute nourriture,
surtout lorsque la tempête contrarie leur goût dominant; c’est alors
(|Uon les voit rôder partout, parcourir d'un vol rapide des espaces
très-étendus, c.xplorcr les terres, les rivières et les lacs, ct saisir
tout ce t|ui peut assouvir leur faim. Comme les rapaces, ils dégorgent
les os, les écailles, le poil et les plumes que leur gloutonnerie leur
lait avaler, ct qui passent facilement par leur large bcc ct leur ample
viscère. Us bravent les plus fortes tempêtes, mais ne peuvent résister
au.x rafales; ils sc balancent avec une souplesse admirable au-dessus
des vagues, et tombent avec vélocité sur la proie, soit quelle nage
ou qu elle vole. Quelques espèces se nourriseiit babituelicment d'iii-
sccles ailés, de vers ct de très-petits mollusques qu’elles viennent
capturer sur les eaux douces ou saumâtres. Repus, ils se posent souvent
à terre; mais dans les temps calmes ils semblent cboisir les
eaux pour s'y reposer à l'abri du danger; le nid, sans aucun apprêt.
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la zoologie. Je propose de donner à notre Grand noir Manteau (Larus marinns) le nom de
Mouette Go éland , afin q u ’on puisse le distinguer plus exactement des deux autres espèces,
dout te manteau est noir.
^ oyez l’article Goéland et iJ/oae//edans les OEuvres de nuiFon , et ia synonymie plus détaillée
des espèces d'Europe dans le Manuel, deuxième édilion.
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est Ibrmé par (|nclqucs brins d'herbe, dans un enfoncement à la
sommité des dunes ou entre les rocbers et les plages rocailleuses.
Les icmelles ricdillcrenl des mâles <pie par leur taille un peu moins
(brtc. Lc plumage des jeunes diffère beaucoup tie celui des vieux; il
varie tellement depuis la naissance jusqu'à l'étal adulte, et même
jusqti’à l’âge avancé, tpi'il n'est pas étonnant tpi'un très-grand nombre
d'espèces nominales ont été formées; leur mue double, et la difference
eiilrc la livrée du printemps et celle d'automne n’a pas pen
servi à augmenter la confusion tpic j'ai pris à lâche de rétablir plus
ou moins dans le Manuel, atupiel nous référons pour les espèces
européennes données dans notre indication succincte des espèces
aujourd’bui bien connues (i).
On a proposé récemment trois coupes génériques dans ce groupe
très-naturel, Larus, Gavia et Xema; on a cbercbé vainement à les
définir par des mots : c'est aujourd'hui de vogue; on voit des genres
et des coupes nouvelles dans celles qui sont les plus naturelles, ct
dont les espèces sont les mieux assorties; une queue fourcbue o valu
au Larus sabin 'd le nom générique Xema. Comme cette coupe a été
basée sur la vue d'un sujet unique cn plumage parfait d’adulte, on
s’est empressé d'en faire un genre nouveau ; mais cette brillante con-
f|uêtc métbodique n'est plus propre à recevoir le jeune Larus sabi-
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( i ) Nous avons d it, Manuel, page ySS : « Les marques auxquelles on peut reconnaître les
K individus dans la liv rée parfaite sont, i* la couleur blanche de la queue, sans taches ou
« bandes noires; 2* aucune trace de taches noires au bec. n — Ce qui est v rai c t constant poulies
espèces d'Europe, mais qu’on ne doit pas étendre à toutes les espèces étrangères; car Laru.<;
hucomelas a dans l’état adulte une large bande noire placée vers le bout des pennes, et Larus
melanurusR\a queue noire dans tous les âges, et terminée par une bande blanche chez l'adulle
seulement. Lc bec de quelques espèces est rayé de noir parfait sur nn fond rouge v if ; exem|)Ie
de plus à l'appui de celte règle q u e , dans la nature organisée, on ne peut é tablir des caractères
applicables rigoureusement à toutes les espèces d'un genre.
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