M É G A P O D E A P I E D S R O U G E S ,
marron; le bec est brun; les pieds sont d'nn roiige-vcrmillon, cl
les ongles, à peu près droits ou très-peu courbés, sont noirs. Longueur
totale, treize pouces.
.l'ai lieu de croire que les se,\cs ne diflèrciiL point : ipialre individus
rapportés par M. lleiinvardl, de ses voyages dans l'arcliipcl des Indes,
ne présentent aucune différence dans les couleurs du plumage.
Le grand Mégapode, connu aux Célèbes sous le nom de Maleo,
ne nous est point encore parvenu. J'cii l'ais la rcmartpie, afin tpic
l'espèce décrite dans cet article ne soit pas eonl'ondue avec ce quatrième
Mégapode, l'un et l’autre se trouvant aux Célèbes : celle du
présent article habite aussi l’ile d'Amboine. M. Ileinwardl a trouvé
les oeul’s de cet oiseau enfouis isolément sous le sable du riv.age, el
recouverts de débris de plantes.
La découverte des oiseaux que j'ai désignés sous le nom de Méga-
podes paraît dater du temps des premiers navigateurs dans ces régions;
11 cn est fait mention dans le Voyage autour du Monde par
Magellan. Pigal’etta dit, p.ag. 88, cn p.arlant des oiseaux qui Imbitent
l'ile Massana ou Massava, une des Petites Philippines : « Il y a
aussi d'autres oiseaux noirs ct gros comme une poule ( i ) , qui font
des oeufs aussi gros que ceux du can.ird, ct qui sont fort bons à manger.
On nous dit (jUC la femelle pond ces oeufs dans le sable, ct que
la chaleur du soleil suffit pour les faire éclore. »
Cette remarque, ct toutes celles consignées dans notre article du
genre Mégapode el dans ceux des espèces du Mégapode Freycinel et
LaPtyrouse, ne laissent plus aucun doute sur la singulière habitude
propre à toutes les espèces connues de ce genre. Il nous tarde d’apprendre,
par nos naturalistes voyageurs, si les jeunes Mégapodes nés
( i ) Probablement notre Mcgapotle Frey cinel , |)I. 320.
M É G A P O D E A P I E D S R O U G E S ,
sur le sable de la grève, par la seule iniluence de la ebaleur du soleil,
n'obtiennent aucun soin ni aucune protection de la part de leurs
parcns ou de pareils adoptifs, ou bien s'ils sont abandonnés à eux-
mémes dès leur naissance.
M É G A P O D E L A P E Y R O U S E ,
o u TAVON.
M E G A P O D I U S L A P E Y R O U S I I . G a i m a r d .
C e t t e espèce, découverte pendant l'expédition du Voyage autour
du Monde, sous la conduite du capitaine Freycinet, est plus petite
que les deux autres décrites par nous, ct figurées dans les planches
2 2 o c t4 n ; elle a les tarses moins élevés, et sa taille est environ d'un
<|uart moins grande dans toutes ses dimensions. Les plumes de la
partie postérieure de la téte sont d'un brun-clair, effilées et susceptibles
de se redresser un peu; celles du dos et des ailes sont brunes,
irrégulièrement mélangées de roux vers la pointe ; la couleur rousse
est un peu plus claire sur la queue, à la poitrine ct au ventre. Le
bec est noirâtre cn dessus, ct couleur de corne dans scs autres parties.
Ija peau mie du cou est d'une teinte jaune tirant sur le rougeâtre;
les tarses sont jaunâtres; les doigts el les ongles sont noirs.
Cette espèce a été dédiée par M. Gaimard à la mémoire du célèbre
et malbeurciix n,ivigatcnr La Peyrouse. On la trouve dans l'arcbipcl
des Mariannes, oit autrefois elle était très-commune. Les anciens ba