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est couvert; les ibtirmis inarcbanl eu essaims iiombrcii.K et en colonnes
pressées; tout concourt à la destrnclion d’nn genre d'oiseaux
dépourvu de défense ct sotivcnt incapable, par son vol lourd et peu
soutenu, de se dérober à la poursuite de scs adversaires. Point de
tranquillité pour eux sur la surfaee de la terre, où ils sc trouvent
enveloppés par leurs persécuteurs; point de refuge assuré dans les
airs, oti les véloces oiseaux de proie, dont les espèces sont très-nombreuses
dans ces contrées, fondent dessus avec la rapidité de l’éclair;
aucun espoir d'écbappcr dans l'épaisseur des liinuidcs forêts, oit l'animal
carnassier ct les scrpens ont établi leur repaire.
I/inslinct a enseigné aux Tinamous des bois nn moyen plus sùr
de sc soustraire à tous ces dangers ; cet instinct, qui parait être commandé
par la localité, les fait écbappcr pendant le jour à la poursuite
opiniâtre, et les garantit pendant la nuit d'étre enveloppés dans
leur sommeil; c'est en se posant sur 1rs plus grosses branebes des
arbres, et par une babitude qui semble contraire en quelque sorte
à celle de tous les autres oiseaux auxquels ou pourrait les comparer,
([u'ils se dérobent anx eu(|uêtes de leurs nombreux ennemis. C'est
pour se soustraire aux mêmes dangers que les Colins, ou Perdrix
d’Amérique, el presque tons les oiseaux fissipèdcs et palmipèdes de
ces contrées, se pcrcbent la nuit sur les arbres, ou se dérobent, sous
l'ombrage bospitalier du feuillage, aux poursuites de cette multitude
d’oiseaux de rapine et de mammifères carnassiers attirés par l'abondance
du gibier.
Plus exposées aux poursuites de leurs ennemis, ces espèces de Tinamous,
qui ont reçu pour demeures habituelles les champs et les
])ays découverts, se voient réduites à cbercber leur refuge dans un
autre expédient, qui leur réussit pour se dérober aux yeux des animaux
, mais duc|uel fbomme a su profiter pour leur livrer une guerre
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à mort. Opiniâtrémcnt blottis dans les Iburrés des lierbes très-hautes,
les Tinamous des champs ne prennent que rarement recours au vol,
ctse laissent lacilcmcnl tuer à coups de bâton par le chasseur qui a
pu découvrir leur remise.
Si les Tinamous de la Guiane ont toujours l'babitude de se poser
snr les branebes basses des arbres, c’est qu’ils y trouvent un refuge
contre les poursuites de leurs nombreux ennemis : l’absolue nécessité
qui commande celte précaution à la Guiane n'est point la même
au Paraguay ni an Brésil, vu que ces oiseaux, très-nombreux dans
ces contrées, y sonl moins en butte aux persécutions d'animaux et de
reptiles voraces. Toutclbis, il est certain qnc M. d'Azara a en tort
de dire si positivement que lesYnambus ne se posent jamais sur les
arbres, puisque des observations plus récentes faites au Brésil nous
ont ap|iris qnc deux espèces également propres aux contrées de la
Guiane s'y posent de même pendant la nuit sur les branches basses
des arbres. J'observerai encore qu’à l'exception de ces deux espèces,
toutes les autres décrites par M. d’Azara sous le nom tXYnamhas,
sonl étrangères anx contrées de la Guiane, et ne se trouvent qu'au
Paraguay. Quelques-unes de ces dernières vivent aussi au Brésil.
Il est essentiel de pi-évenir les naturalistes que le Cboro (i) de
M. d'Azara n'est point un Tinamou; l'oisean décrit sous ce nom est
une Poule d'eau des mieux caractérisées. L'Urn (2) du môme auteur
est le véritable Tocro ou la Perdix Ouyanensis des nomcnclateurs.
Cette espèce se trouve également à la Guiane, où elle est absolument
la même : ce que j'ai eu occasion de vérifier sur des individus des
deux pays.
Je ne m'occuperai point à prouver ici que les finamous ne sont
(1) D’Azara. V o y . au Parag., f . 4>F* T raduct. fra n ç .
(2) I b id . , n”. 334.