G E N iU Î A I. B A T KO S.
qucntés par ces oiseaux sont très-souvent ceux vers lesquels les navires,
qui sillonnent dans toutes les directions rimiucnsc étendue
de l'Océan, redoutent de diriger leur course. Les naturalistes cni-
l)ai(|ués sur des vaisseaux dont la destination u'a point de but
sclentiliquc trouvent peu dc cbances pour établir des observations
suivies; et de quelque nature que puisse être la mission d'uiic campagne
maritime, il faut le concours favorable des éléinens pour étudier
CCS oiseaux pélagiens, ct pour obtenir un nombre d'individus
qui puissent servir à la détermination des espèces; dès lors on ne doit
pas être surpris du peu d'ordre qui règne dans la détermination de
ccllcs-ci, ct du petit nombre qui nous sonl exactement connues.
Bulfon, guidé par les recherches du plus grand marin de sou
temps, de cc hardi navigateur anglais, sous la direction dti(]ucl le pavillon
britannique visita toutes les mers, reconnut celte immense
quantité de côtes, el préluda à l'empire de l'Océan; Buifon dis-je
laissa beaucoup à désirer pour le complément de l'histoire de ces
oiseaux. Mais depuis qu'un élan nouveau donné aux recbercbes
scientifiques a porté la marine anglaise ct française dans toutes les
directions du globe, que des naturalistes choisis dans les cadres de
celte marine ont reçu la mission d'étudier les productions des trois
règnes, que les vastes colonies des possessions anglaises et nerlan-
daises dans l'Inde ont été explorées d’une manière plus scientifique,
et que des Musées, destinés au dépôt des collections rassemblées palles
savans, ont élé élevés en Europe et en Amérique; depuis celle
époque, trcs-rapprocbée, l’bistoire naturelle vient de faire plus dc
progrès et a acquis plus de richesses que pendant le temps qui
s’est écoulé depuis la découverte des Amériques jusqu’à l’époque où
les écrits de Bull'on ont fait naitre ce goût des recherches. La connaissance
plus exacte des oiseaux pélagiens a dù nécessairement y
B
G E N R E A L B A T R O S ,
trouver sa part; cl nous présumons qu’une notice supplémentaire à
cette partie des OEuvres de Bulfon ne sera pas dépourvue d’intérêt
pour la science.
Les matériaux où nous comptons puiser ont été fournis par les
relations ct les manuscrits des naturalistes qui ont fait partie des expéditions
anglaises, Ifauçaiscs ct nerlandaises, par MM. Quoy et Gaimard,
Lcsson ct Garnot, officiers de santé français; Dougald Carmichael,
capitaine anglais; Boié el Macklot, naturalistes nerlandais.
A CCS relations peuvent être ajoutées les remarques récentes de
M. Marion de Procé, cl les nombreuses observations de cabinets,
que la vue d’un très-grand nombre d’individus recueillis sur les
dilïérens points du globe nous a mis à môme de Jhire.
Les limites que nous avons dù nous imposer dans le texte de cet
ouvrage de luxe ne permettent pas d’entrer dans tous les détails
fournis par les naturalistes mentionnés; nous donnerons d’une manière
succincte le résultat scientifique le plus propre à faire connoitre
l’bistoire de ces oiseaux , et à li.xcr, ptusAiu moins, les rayons géographiques
dans lesquels vivent les dill'érciitcs espèces. Cette partie,
ipii traite des oiseaux pélagiens proprement dits, sera divisée en deux
articles ; il sera fait mention ici de tout ce qui a rapport au genre
Albatros (Diomedea); nous renvoyons au genre Petrel (Procellaria)
et aux sections, ou petites familles, si l’on veut sous-genres, et même
aux genres qui cn font partie, tout ce qui ne sera pas applicable
aux oiseaux pélagiens en général, car les espèces de Paille-en-queue
(Pbacton), forment le dernier groupe des Pélagiens proprement dits.
Nous nous rangeons de l’opinion de M. Lcsson, en nous écartant sur
cc [loiiit des vues de MM. Gaimard ct Marion de Procé, qui ne les
admettent point sous cette dénomination, dans le fait plus ou moins
arbitraire ct assez insignifiante; car, ainsi que M. Lcsson en fait la