EPERONNIER ARGUS.
P O L Y P L E C T R O N B I C A L C A R A T U M . T k m m .
A v a n t dcntrer dans les détails descriptifs relatifs à cette seconde
espèce, il nous faudra passer en revue les figures publiées de l’Eperon-
nier des auteurs, basées sur des dessins peu soignés, et enluminées
d’après les indications probablement des deux espèces séparées, sans
caractères autbcntiques et précis, sous les noms de Pavo bicalcaratus
et thibetanus, ou réunies et confondues sous le nom d’Ëpe-
ronnier.
I.es diagnoses de Linnée et des auteurs systématiques ne porte.it
en cllèt aucun indice de caractères bien déterminés, a laide desquels
on puisse reconnaître leur Pavo bicalcaratus ou thibetanus, et
fou se verrait étrangement embarrassé s’il fallait recourir à la description
de l’Eperonnier, pour s’assurer si c’est de notre Clnnqms ou
de notre Argus qu’on a voulu tracer la description et le portrait;
toutefois, nous en exceptons la figure en noir et la description succincte
de Sonnerai, qn’on est en droit de rapporter à notre Argus,
vu la taille, qui est en clfet d’un tiers moindre que le Faisan vulgaire,
la nudité des joues couverte d'une peau jaune, et la couleur
verte des petits miroirs, caractères qui ne vont point au Cliinquis
de la taille à peu près du Faisan vulgaire, à grands miroirs bleus et
pourprés entourés de deux cercles, c l à joues couvertes de pentes
plumes claii-semées : la figure jointe à la description de Sonnerai
É l ’ E R t lN N I E R A R G U S ,
donne une idée nette des deux rangées de pennes dont la queue est
composée, mais cette queue est proportionnellement trop courte.
La plancbc enluminée ig a des oiseaux de Bulfon doit être reléguée
au nombre des dessins imaginaires; celle de la femelle, pl. 4g3 , est
plus exacte : on peut sc faire une idée assez nette de notre Epe-
ronnier argus, en supprimant de celle figure les trois rangées de
miroirs, à la queue celle du milieu, el en ne prenant aucune notice
des bordures jaunes qui entourent les miroirs des ailes et des pennes
caudales; les plumes de la tête pourraient être relevées et former
une buppe frontale.
Nous indiquons-comme dilTérences caractéristiques entre le Cliin-
quis et \Argus, que ce dernier est plus petit; il porte une courte
buppe composée de plumes assez larges; ses joues sont nues; les
miroirs des ailes sont beaucoup plus petits, d ’un vert métallique,
el entourés d'un seul cercle uoir; tout le plumage offre des teintes
brunes beaucoup plus sombres.
I.e mâle a les plumes du front alongées en buppe; elles sont larges,
d’un brun noirâtre, et marquées de blanc à leur base; tout le reste
de la tête et le cou portent des plumes très-courtes, d u ii noirâtre
terne; la gorge est blancbâtre; les joues, le tour des yeux et la cire
sont couverts d’une peau jaunâtre; de très-petits miroirs ronds,
d’un beau vert-foncé nuancé de bleuâtre, mais sans teintes pourprées
cl opalines, couvrent la p.irtie supérieure du dos, les scapulaircs et
toutes les couvertures des ailes; ces miroirs sont encadrés d'un cercle
noir; le fond du plumage sur lequel ces tacites sont réparties, ainsi
que le dos et le croupion, sont d'un brun jaunâtre tout couvert de
gouttes rapprocbées d'un noir p.arfait; la poitrine, le ventre, 1 abdomen
et les cuisses sont d’un brun tcrre-d ombre, et les baguettes
des plumes de la poitrine blanclies; les pennes des ailes sont dun