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GEN IIH J IÉ G A I ’ O n i !,
Ce genre doit prendre rang parmi les Gallinacés à f|iienc conrLo.
Il paraît convenablement placé entre les genres CrypLonyx ct Tina-
mus. On peut considérer ces oiseaux comme les représentans des
Tinamous dans les contrées ebaiidcs de l'ancien continent ; (juel-
qucs iines de leurs babitudes, leur port, même la nature dn [ibi-
mage, les couleurs et leur distribution oH'rciit, eu (|ncl(|iic sorte,
des rapports entre ces oiseaux ct nos Mcgapodes. Je ne vois point
par quel motif on peut leur supposer des rajiports avec les Pcin-
tades ou avec les Lophophores, mais il est certain que leurs doigts
cl la forme des ongles indicjncnt quelques rapprocbemcns avec ces
mémos parties dans le genre ilenura. MM. Gaimard ct Rcinwardt
nous ont communiqué quelques détails relatifs à la nuanière de vivre
de ces Gallinacés; il nous restera cependant encore plusieurs lacunes
là remplir dans la partie descriptive de leurs moeurs cl de leurs babi-
ludes.
Ces Gallinacés babitent la lisière des grandes forêts qui bordent les
plages manliines; ils courent plus qu'ils ne volent; leur retraite est
dans les bois oti leur genre de vie n'a point encore été observé; surpris
cn plaine le long des bords de la mer, ils partent au moindre indice
de danger cl vont se caeber dans l'épaisseur des bois ou des joncbaies,
dont ils s'écartent peu; leur vol est de courte durée et cncfllcuraiil la
terre; le cri de ces oiseaux parait être une espèce de gloussement. Leur
démarcbe,observée cn captivité, est vacillante; les pieds sont placés
en arrière, projetant le corps cn avant, absolument comme dans les
Tinamous. Celte position des membres moteurs doit nécessairement
contribuer beaucoup à les rendre très-ingambes. Leur bcc est petit ct
grêle cn proportion du corps ; leur (¡ueue courte est recouverte, en
grande partie, par les ailes; ils ont le cou couvert de plumes disposées
à claire-voie, qui laissent voir la peau dans certaines parties.
G E N R E M É G A P O D E .
Les mêles ne diffèrent point des femelles. Mais ce qui rend ces oiseaux
Ircs-rcmarqiiaUcs est la manière singulière de l'incubation. Ils paraît
<|ue ces Gallliiaeés ne couvent point leurs oeufs et que sous
ce rapport, semblables aux Ampblbles, aux Ornilborbynques et
à l’Lcbidiié, ils abandonnent l'incubation à la cbalcur du soleil
dardant scs ray'ons perpendiculaires sur un sable Ijrûlant; le fait
est certain, puisqu’on trouve les oeufs sur les bords de la mer dans
des cnibnccmens pratiqués dans le sable et recouverts de ce même
saldc, de feuilles ct de plantes; des milliers d’oeufs, déposés de cette
manière, couvrent les plages maritimes dans les îles où ces oiseaux
ont établi leur demeure; les naturels savent apprécier l’ctonnanle
fécondité de ces pourvoyeurs ailés; leurs oeufs, recbercbés avec
soin, forment une partie de la subsistance des sauvages qui mangent
aussi la chair de ces oiseaux; on a lieu de croire ()uc quelques
insulaires sont parvenus à les réduire à un état demi-domestique.
Les oeufs de ces oiseaux sont d'une grosseur excessivement disproportionnée
il leur taille, de forme ovalairc ct d'égale grosseur au
deux bouts. Il serait curieux à savoir de quelle manière les jeunes
se comportent au sortir de l’oeuf. Les soins maternels que les femelles
de tous les Gallinacés connus prodiguent avec tant d'assiduité et
de courage à leur progéniture, manqueraient-ils totalement .à ces
Mcgapodes q u i, par leurs formes totales et par leur étonnante fécondité,
rcsscmlilcnt si complètement à tous les autres Gallinacés?
Nous publierons dans ce recueil les figures des trois espèces nouvelles
, comprises dans ce genre, savoir : les Mcgapodes Freycinel,
Reimvardt et La Peyrouse.
Au moment de faire imprimer cet article nous apprenons par
M. Dussumier, amateur plein de zèle et observateur exact ( i) ,
( i ) M. Dussumier, ilc retour de son second voyage à .Manille, a visite cjuelques autres îles