T IN A M O U C A R A I ’ É.
par une plus grande quanülé de plnines dont le croupion est couvert;
cllessont tros-toulTues, entassées et garnies d'nn duvet long et
mal caché par la réunion des barbes (|in n'a lien ipi'à la pointe
de CCS plumes ct seulement à celles dites de recouvrement; les jilns
longues ct les plus rapprocbées dn coccyx sont duvetées dans tunte
leur longueur cl donnent à ce l'aisccau de plumes 1 apparence d une
houppe soyeuse.
Du noir bordé de roux ct de gris couvre le sommet de la téte ;
du blanc est répandu sur la gorge, les jones, le milieu du ventre
ct les cuisses; toute la poitrine ct la nuque teintes dis.abcllc cl
marquées de stries cl de taches brunes; des liandcs transversales
brunes, noires ct blanclies, couvrent les lianes ct les couvertures des
ailes; on voit au bout de toutes les plumes du dos ct du croupion
de grandes tacbes d'un noir plein, plus on moins, de forme carrée
ct r.iyées à leur partie supérieure ct inférieure d ’nne petite bande
blancbe, transversale et en zigzag : ces sortes de plaques à b.irbcs
réunies couvrent et cacbcnt plus ou moins mal le duvet roussâtre
dont toutes CCS plumes sont garnies, ce qui produit sur les parties
indiquées une bigarrure très-irrégulière de taches noires, rousses et
grises; les pieds et la mandibule inférieure du bec sont jaunes, la
mandibule supérieure est brune. Longueur totale, depuis la pointe
dn bcc .a l'extrémité des plumes lâclies du croupion, environ six
pouces ; la lemelle n’a que cinq pouces, les plumes du croupion étant
chez elles plus courtes d'un ponce. La femelle a généralement plus
de roux, les tacbes noires du dos sont moins grandes, ct les petites
bandes cn zigzag dont ces taches sont bordées ont une teinte roussâtre.
,1'ai fait mention du Tinamou carapé dans fliistoirc des Pigeons et
Gallinacés, vol. 3 , pag. 600. Tous les détails ayant été extraits des
T IN AM O U C A R A P É .
voyages de don Félix d’Azara, vol. 4 , pag. i 4 8 , nous donnons ici
la partie ([ni a rapport aux moeurs.
D’Azara dit ( ju e le nom, de cet oiseau c([uivant à nain; les Guaranis
des Missions lui donnent le nom A'Ynambu carapé; d'autres
l'appellent Ynambu yarii, c'csl-à-dirc, grand-père de tYnamhu. Il
est très-rare aux Missions ; cl il le parait encore plus qu’il ne l’est cn
cllcl, parce qu’il se cacbc dans les herbes, ct ([u'il n’en sort (jue
quand on marcbe pour ainsi dire sur lui ; alors à peine vole-l-il
l’espace de vingt pas, ct il se cache ensuite; de sorte qu'on ne peut
trouver sa remise, ni le faire enlever de nouveau. Si l'on parvient,
avec beaucoup de peine, à le faire envoler encore, on peut compter
qu'il ne se montrera plus, quoiqu'on lui marche sur le corps et ([u'oii
l’écrase. 11 ne s'éloigne pas ordinairement de deux palmes de 1 endroit
où il s'est posé, ct il se laisse prendre à la main. Il se tient
constamment dans les campagnes et les pâturages bien fournis
d'berbes, et il ne pénètre jamais dans les bois. C'est un oiseau solitaire,
qui fait entendre, dans les mois d'octobre et de novembre, un
cri pertiant qui exprime la syllabe pi. Noséda prit un de ces oiseaux
adu lte ,« lui olfrit d'abord du maïs concassé, qu'il mangea dans la
main , comme l'oiseau le plus familier « ([uoiquc mon ami le retint
de l'autre main. Cependant j'eus moi-même deux de ces oiseaux
.adultes; ils refusèrent le maïs « le pain; ils ne premaient d'antre
nourriture ([ue les araignées qu'ils rencontraient dans la maison ;
aussi mournrent-ils le troisième jour. Ces deux Ynambus, aussi bien
que les quatre de Noséda, n'ollraient aucune différence entre eux; cn
sorte que l'on peut présumer que les sexes n'apportent point de cban-
gemcnt ni d.ans la taille ni dans les couleurs dn plumage. Leur
démarcbe est aisée; mais clic n'est pas aussi vite t[ue celle des autres
espèces auxquelles ils ressemblent par les formes et les babitudes;