G E N R E A L B A T R O S ,
rcinai't|ue, il n'y a point d'oiseaux denier qui soient une année entière
sans fréquenter la terre.
La critique faite par M. Marion sur la classilicalion des espèces,
et sur la confusion qui rogue sous ces rapports dans la notice do
M. Lcsson, parait être juste; elle est du inoiiis exacte selon nos observations,
faites depuis ¡ilusieurs années sur un trcs-graiid nombre
d'individus, ct s'accorde en tout point avec les notes manuscrites
adressées récemment de Java par M. Boié. Il faut encore conveiilr
avec M. Marlou , qu'un observateur aussi judicieux ([ue M. Lesson,
qui donne l'exemple d'une réserve bien louable, aurait mieux fait de
ne pas publier comme espèce nouvelle son Dionwdea einpoinohora,
établi au vol, lorsque ces oiseaux, qne M. Marion associe à l’espèce
Exulans, passaient vers les lianes du vaisseau (i).
Toutes les espèces comprises dans les genres Diomedea ct Lestris
(2) varient singulièrement aux dilfércntes époques de l’âge, et
dans les différens états de mue, XExulans peut-être plus que ses
congénères; car il est rare^d^ trouver dans les cabinets trois sujets
couverts absolument de la môme livrée, et qui sc ressemblent complètement
sur toutes les parties du corps. Mes observations sont confirmées
par les relations de MM. Marion et Boié (5). Cette particu-
(r) Nous possédons, en o rn itho log ie , une sér ie encore très -g ran d e d'espèces in éd ite s , dont
les nombreux échantillons sont olTerts à notre in ve s tig a tion ; pourquoi donc fa ire mention de
celles q u i n’ ont point été vues en nature et examinées av ec soin? Les espèces nominales é tablie s
su r des an imaux bien connus, dout les d ép ouilles existent dans les c a b in e ts , son t, il nous
s em b le , eu nombre plus qu e suiTisant, pour qu ’on puisse se d ispenser d’augmenter cette lis te ,
v ra i tourment d u n a tu ra lis te , ])ar des espèces qu'on a v u v o le r dans les a ir s.
(2) Nous connaissons au jou rd ’ lmi qu a tre espèces d e Stercoraires (L e s t r i s ) ; s a v o i r , Catar
ac te s, — P om a r in a , — B iif fo n ii et P a r a s iiiea . M. V ie illo t a fig u r é . G a le r ie des O ise au x,
pl. 2 8 8 , sous le nom de P om a r in a , un L e s tr is cataractes.
(5) M. Marion d i t , en pa rlant de im it in dividu s de V E xu la n s tués pa r lu i : « Ces b u i t A t -
(( b atro s , et tous ceux q u i ar rè lè reiit notre attention pa rmi les deux ou trois cents in dividu s
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G E N R E A L B A T R O S ,
lariié bien constatée ne laisse plus aucun doute sur l’identité de D.
exulans et .spadtcea : pour ce qui concerne les t|uatre autres espèces
distinctes, nous [trésumoiis que les trois figures données dans ce recueil,
et la description des espèces sous Brachjura,— Melanophris,
Chlorarhyachos et Euhgirtosa, ne laisseront pins aucun doute sur
Iexistence bien constatée dccinq espèces d’AlLatros, dont Exulans,
i[ue nous proposons de désigner sous le nom ÿAlbatros mouton,
Ibrmc 1 espèce la plus grande et la plus remarquable.
Ces oiseaux jouissent eu général d’un système d’organisation robuste,
et approprié au vol de longue baleine. Les Pétrels et les A lbatros
ont des ailes aiguës, effilées; leurs muscles sont terminés par
dépais tendons qui leur permettent d’exécuter des trajets immenses
sur la pleine mer; leurs pieds, largement palmés, leur ihcilitent les
moyens de se reposer sur les vagues; leur vue perçante rend inévitable
la perte du poisson, dont ils sont avides, et qu’ils saisissent,
non en plongeant, mais en rasant la surface des flots. I.cs navigateurs
rencontrent fréquemment ces oiseaux à des distances inouïes de
toute terre, et cc n’est que rarement qu’on les voit dépasser les limites
ou les zones qu’ils babitent de préférence. Ces oiseaux fréquentent
tontes les mers, ct pour ainsi dire dans toutes les saisons; les
observations du capitaine Carmicbael à l’ile de Tristan da Cunba
I. dont se composait leu r tro u p e , me pa ruren t de lu même ta i lle , c t j ’oserais d ire de la même
II e sp c c e , ([uoiqu’il n’y en eût pas deux q u i présciilasscnt exactement les mêmes cou leu rs . 11
u y cn a v a it d enticrem ciit rou x ; d'autres roux su r lo d os, av ec la té le c l le ventre blancs;
IC plu s ieurs étalent b r u n s , av ec la p a r lie a iité ricu re de la tète c t le dessous des ailes du plus
H beau b la n c ; d autres avaient seulement le dos g r is ; qu e lq u es uns enfin étaient tout blancs.
« Que l’ on ne croie p a s , au s u rp lu s , qu e ces dilféreuces provinssent de celles de l’âge ou ilu
Il sex e; to u s , je le r ép è te , étaient de la plus grande ta i lle , de d ix à onze pieds d ’e n v e rg u r e ,
K et deux in dividu s mâles que je dissctiuai nie présentèrent des pliuna ges très -d ifferen s l ’un
tt de I au tre . » — T ou s ces dàtails ne diffèrent p a s de ceu x fo u rn is p a r M 31. B o ié et M a cklo t.
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