ADDITION A L ’AR TICLE DU CATHARTE CONDOR.
« il tombe sur sa proie, et si c’est un agneau ou un petit ani-
« mal, il l’emporte avec ses serres (i) sur quelque hauteur voisine;
« si la proie est lourde, le Condor la dévorera jusqu’au point de ne
« pas pouvoir s’envoler, et alors il devient lui-même une proie facile
c< pour les villageois qui courent dessus, et le tuent avec des bâtons. »
Après avoir parlé très-succinctement de trois espèces distinctes de
Condors, selon les indications desquelles il est néanmoins facile de
voir que ces espèces sont des états de différens plumages aux différentes
époques de râge,l’auteur d it, à la page léi , que «lesCondors
« se nourrissent de carcasses ou d’animaux qu’ils tuent eux-mêmes ;
« la conservation des agneaux et des chèvres exige toute la surveil-
« lance du berger et des chiens, et les veaux deviennent fréquem-
« ment leur proie s’ils sont loin de leurs mères. Ils dirigent en général
« leur première attaque à la tête, et arrachent les yeux. J’ai vu un
« jour plusieurs Condors attaquer une vache qui était tombée dans
« une fondrière, et ne pouvait en sortir. La première attaque de
« ces animaux fut dirigée à l’anus, par où ils tirèrent les intes-
« tins, sans s’inquiéter du bruit que nous faisions, comme s’ils
« savaient qu il n’était point en notre pouvoir de la retirer du bour-
« hier. Cet oiseau est connu sous le nom de Moro-moro ; il construit
« son aire sur les rochers les plus inaccessibles, et pond deux gros
cc oeufs blancs. »
Le jeune Condor, revêtu probablement du plumage de l’état intermédiaire
, a la partie postérieure de la tête, tout le cou et les
fanons couverts d’un duvet très-épais, d’un gris-cendré; la crête
charnue du sommet de la téte est peu élevée, et la pointe du bec
d un gris-brun : on ne voit alors sur tout le plumage aucun indice
( i ) I c i , comme dans le paragraphe suivant emprunté du même o u v ra g e , on voit cjue
l ’auteur pa rle selon l ’opinion du vulgaire.
ADDITION A L’AR TICLE DU CATHARTE CONDOR,
du blanc pur; les plumes sont d’un gris-brun, nuancées vers le bout
de gris plus clair; la rangée des grandes couvertures, blanche dans
l’adulte, est chez le jeune d’un brun foncé terminé de gris-brun.
Un individu tué au premier période d’une mue nouvelle portait
sur cette livrée, essentiellement composée de teintes brunes plus ou
moins foncées, quelques plumes noires irrégulièrement disséminées.
La femelle adulte diffère constamment du mâle dans le même état,
par l’absence de grande crête coronale, et d’appendices charnus aux
côtés du cou; elle a seulement, comme celui-ci, le petit fanon membraneux
pendant de la partie inférieure du devant du cou.
Le jeune, probablement une femelle à l’époque de la troisième
mue (voyez notre pl. 4o8 ), manque de tout vestige de crête; elle a le
cou garni d’un duvet court, peu abondant; le petit fanon est aussi
couvert d’un duvet clair-semé; tout le plumage est tapiré en partie
de plumes d’un brun-cendré et d’une teinte noirâtre; les ailes sont
aussi pourvues de pennes brunes usées, et de pennes noirâtres nouvelles,
servant d’indices que l’individu figuré se trouvait dans le
premier période de la mue. La longueur totale de cet individu est de
quatre pieds. On assure qu’il a été tué dans une grande troupe de
Condors, dans laquelle il s’en trouvait de noirs, probablement
des sujets à l’état adulte. Ce sujet a été acheté à Bordeaux par
M. Jurine; il fait aujourd’hui partie du Musée de Paris. On voit un
mâle adulte, probablement revêtu de la dernière livrée variable,
dans la galerie du Cabinet d’Histoire naturelle de la ville de Genève.
Le bel individu vivant que la Ménagerie du Jardin du Boi à
Paris vient de recevoir nous fournit le moyen d’offrir aux naturalistes
une figure , grandeur naturelle, de la téte et du bec d’un
Condor mâle ; la couleur des parties charnues est fidèlement rendue :
le peintre a saisi les momens où l’oiseau, en se remuant et en étalant
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