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C A R A C A R A K O IR .
de nos omn'wores, tels que le Saza, les Corbeaux et les Calaos,
qui choisissent leui' nourriture iudiflereinment dans le règne animal
comme dans le règne végétal. Il se présente quelques difficultés
dans cet arrangement; elles naissent des formes extérieures de ces
Caracaras qui les associent aux Milans et aux Buses, ainsi que du
choix plus décidé que certaines espèces montrent pour les charognes;
ce qui les rapprocherait des Vautours et des Cathartes, s’ils n’étaient
en môme temps entomophages et reptilivores; et, indépendamment
de toutes ces anomalies, comment pourra-t-on classer convenablement
avec les Corbeaux et les Calaos, ou même avec les Vautours
et les Cathartes, des oiseaux qui offrent aux yeux tous les caractères
extérieurs que nous retrouvons dans la grande famille des
rapaces diurnes. Le méthodiste de cabinet et le compilateur entouré
de ses livres, savent se tirer d’affaire daus un pareil emÎtarras. Le
naturaliste ne voit pas de moyen pour mettre le sj^slème artificiel en
harmonie avec la nature, et dans le doute, sa tâche est de suspendre
son opinion, en attendant que l’anatomie et des observations faites
sur les lieux nous viennent guider.
Nous trouvons encore de nouveaux motifs pour différer à émettre
notre opinion sur ces oiseaux, par l’incertitude où nous sommes au
sujet des différens états de plumage sous lesquels on trouve l’espèce
de Caracara, dont la planche 3 y représente l’adulte; les jeunes de
Tannée de cette espèce ont de si nombreux rapports avec les jeunes
d’un autre Caracara , le Chimachima de d’Azara ( i ) , que nonobstant
la grande quantité d’individus qui ont été offerts à notre examen,
il nous a été impossible de reconnaître les caractères qui distinguent
( 1) Voyages clcins rAine'rifjiie me r id io n a le, vol. 3 , pag. S y , n“. 6. — C’est le F a lco degenei
d’Illig er el le F a lc o crolophagus du prince Max. dc Neuwied.
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ces deux races sous leur plumage de la première année. Le Chimango
du naturaliste espagnol n’a point encore été vu en Lurope; je crois
qu’il n’existe dans aucune de nos collections.
En attendant que Texamen d’un plus grand nombre de sujets de
ces espèces puisse servir à guider notre opinion et à éclaircir nos
doutes, nous nous bornerons à la description du plumage de notre
Caracara, tel qu’on le voit revêtu de la livrée propre aux individus
adultes; nous différons à parler des autres états sous lesquels on
trouve cet oiseau, jusqu’à ce que l’occasion nous mette à portée de
les décrire avec plus de précision. Il est certain que dans les jeunes
Caracaras noirs, comme dans les jeunes du Chimachima, toute la
tête est couyerte de plumes, et que le tour des yeux est Tunique
partie qui soit nue. La nudité de la tête augmente en étendue avec
Tâge; c’est par conséquent bien à tort que les méthodistes, qui font
usage de tout pour étayer leurs systèmes artificiels, ont mis de
l’importance à cette nudité de la tête et du cou dans ces oiseaux. Les
figures des livrées différentes seront alors données dans ce recueil,et
nous publierons celles du Chimachima et des autres oiseaux de cette
section, qui forment avec les espèces de CyniindU une petite famille
de rapaces anomales, qui se trouvent liés par de nombreux caractères
avec tous les autres oiseaux de rapine répandus dans les diffc-
reiis pays du monde.
Le Caracara noir adulte serait noir partout, s'il n’avait la base
de la queue d’un blanc pur et sans aucune tache. L ’individu représenté
dans notre planche 87 , conserve encore deux rangées de petits
points noirs sur chaque penne de la queue; mais ces taches s’effacent
dans la livrée complète, ct elles sont marquées par des bandes rémt-
lieres dans un âge moins avancé; une partie du front, l’espace au-
dessus des yeux, toute la région ophtalmique, une partie de la