
 
        
         
		G E N R E   C A T H A R T E .   
 deux Cadiartes bien connus dc  l’ancien  continent ont  les mandibules  
 grêles; mais la troisième espèce, dont nous n’avons que  le dessin de la  
 tête  et  du  bec,  a  cette  partie  beaucoup  plus  forte,  et  la  caroncule  
 unique dont elle est surmontée ressemble à celle du Dindon. Cet oiseau  
 a été vu  dans  les  voyages entrepris au Congo;  il habite probablement  
 une grande partie  des côtes occidentales  de Mfrique. 
 Les  Cathartes  des  deux  mondes  ont  de  grands  rapports  dans  la  
 forme  des narines et par la manière dont elles  sont percées;  ils ont les  
 mêmes  habitudes  et  la  même voracité;  leurs  bandes  nombreuses  se  
 trouvent  partout  où  les  charognes  infectent  l’a ir , et ils recherchent  
 avec  une  égale  voracité  les  voiries  et  les  immondices;  leur  rapine  
 s’assouvit aussi  sur des lézards,  des insectes et sur les oeufs des oiseaux  
 et  des  reptiles. Quoique  lâches et timides,  ils  attaquent  les  animaux  
 blessés , et  parviennent, par leur  nombre, à se  rendre maîtres  d’une  
 proie encore vivante, mais hors  d’état de  se défendre. Ils font avec les  
 Vautours,  auxquels  les  plus  grandes  espèces  tiennent  de  très-près,  
 la curée des charognes :  quelques espèces diffèrent de ces derniers  par  
 leur  appétit  plus  décidé  pour  toutes  sortes  d’immondices;  ce  qui  les  
 ■ porte  à  suivre  les  caravanes  et à  fréquenter  les  rues des villes américaines  
 et  les  camps  des  peuples  nomades  de  l’Afrique. 
 Le naturaliste  espagnol d’Azara donne  quelques détails  intéressans  
 sur ces oiseaux observés en Amérique; tout ce qui a rapport aux moeurs  
 et aux habitudes de ces espèces du nouveau monde convient également  
 à l’espèce si  commune en Afrique et qui est aussi répandue dans  l’Europe  
 méridionale : Cathartes percnopterus  du Manuel d’Ornithologie,  
 le lachama de Bruce el F Ourigou rapace de Le Vaillant.  Ils sont, dit le  
 naturaliste  espagnol,  paisibles,  exempts  dc  cruauté  et  respectés  par  
 tous les  autres oiseaux. Leur vue est perçante et étendue;  leur odorat  
 est  très-sensible;  ils  souffrent  la  privation  de  nourriture  avec  une 
 G E N R E   C A T J IA R T E .  
 patience  extraordinaire,  et  ils  ont  assez  de  force  pour  soutenir  leur  
 vol  à  une  grande  hauteur  sans  se  fatiguer.  Tous  sentent  mauvais,  
 ne  crient  point;  ils  marchent  à  pas  pesans;  ils  prennent  leur  essor  
 avec  quelque peine  et après  avoir  fait  plusieurs  sauts;  ils  tournoient  
 ensuite  dans  les  airs  pendant  plusieurs  heures,  pour  découvrir  les  
 charognes  dont  ils  se  nourrissent,  sans  jamais  diriger  leur  attaque  
 contre  l’animal  vivant  et  bien  portant.  Ils  se  perchent  sur  les  plus  
 gros  arbres  ou  sur  les  rochers ;  vivent  seuls  ou  par  paires,  mais  se  
 rassemblent en  troupes pour s’acharner  sur  les  animaux morts. Leur  
 ponte  est  de deux  oeufs. 
 Ce  genre  divisé  en deux sections comprend,  pour  la première,  les  
 espèces  suivantes  ;  Cathartes  vulturinus  de  nos  planches  coloriées,  
 pl.  3 i .  —  Cath. gryphus,p\.  col.  i 33. — C.  papa ou  le  roi  des Vautours  
 de Buffon, pl. enl. i i8 . —  C. aura Vieillot,  Ois. d’Amér.  sept.,  
 pl.  1 ,  et Wilson, Améric.  ornith., pl.  76,  fig.  i . —  C. urubu  sous  le  
 nom de Vautour du Brésil, Buffon , pl.  enl.  187, le même que l’urubu  
 de  Vieillot,  Ois.  d’Amér.  sept.,  pl.  2,  et  Wilson,  Amér.  orn.,  
 pl.  76,  f.  2. 
 La  seconde  section  est  composée  du  Cathartes  meleagrides,  qui  
 m’est  connu par  le  dessin  de  la  tête. —  Cathartes  percnopterus (i)  
 sous  le nom de Vautour de Norvège,  pl.  enl.  42 g ,  l’adulte;  et sous le  
 nom de Vautour de Malte, pl.  enl.  427,  le jeune de l’année. —   Cat.  
 monachus,  espèce  nouvelle de nos planches  coloriées  223. 
 ( i)  Ajoutez encore  a u i  synonymes de  celte espèce pnblie's dans te Manuel d’o rn ithologie,  V u l-   
 tur ginginianus ,'Lü\\\am  Ind.  oriiiLli.  vol.  i ,  sp.  16 , ou le  Va utou r  de g in g i, de Sonnerat,  Voy.  
 vol. 2 ,  pag,  184, place pa r erreur,  pag.  7 du Manuel,  comme synonyme du Chincou de Le  V a i i - '  
 lant  cpù  est  la même  espèce,  ou  le jeune  du  V u ltu r  mrf/cai des méthodistes;  c’est  notre  V a u tour  
 ijidou.  Voyez  planche  26  de  ce  recueil.