VAUTOUR ORICOU on ÆGYPIUS.
dans sa Kevue critique, de décembre i 83o, dit, que les replis de la
peau au méat auditif de l’Oricou figuré par Le Vaillant, pl. g , sont
factices : c’est, dit-il, un individu défiguré; et il trouve celle falsification
évidente sur un sujet que possède le duc de Rivoli. Il dit, de
plus, qu’aucun naturaliste n’a revu l’oiseau que Le Vaillant dit évoir
trouvé en Afrique *. Aujourd’hui, M. Ruppel fait de nouveau mention
de VOricou et de V Ægypius, et il pense que la domesticité ou bien le
manque de nourriture font naître et servent à développer ces replis
cutanés de foreille qu’auparavant il croyait être artificiels et dûs à
l’imposture. (Voyez Revue des Vautours, Atlas du Voyage, page 4 y,
Neue IFirhelthiere.)Ce manque de toute trace du repli de la peau aux
oreilles chez un grand nombre d’individus et, par contre, l’existence
tres-caracténstique et assez fortement prononcée chez quelques autres
sujets, me semble plutôt être en rapport avec l’âge; peut-être de-
pend-il aussi du sexe; mais, je présume qu’on doit l’attribuer à une
différence d’âge ; car, nous savons positivement que le jeune Oricou
ne porte point d’indice d’une duplicature de la peau au méat auditif.
Sur dix peaux reçues du nord comme du sud de l’Afrique, il s’en
trouve seulement deux à replis bien prononcés, plus le sujet identique
de Le Vaillant; un troisième porte la trace légèrement indiquée
d’une duplicature; mais les sept autres dépouilles n’en fournissent
aucun indice. On doit observer que ces trois sujets pourvus de lobules
externes, plus le quatrième Individu rapporté par Le Vaillant,
* J'ai déjà dit ailleurs qu e , dans le muse'e des Pays-Bas, à Leiden, sc trouve non-sciilemcnl
le sujet identique de L e V a illa n t , mais en core deux autres q u i ressemblent exactement à la
figure de Le V a illa n t ; p lu s , que presque tous les o riginaux des espèces de Ra pace s, décrits et
bgure's dans son Ornithologie d’A fr iq u e , fout aussi partie de cet e'tablissement ; qu’on peut y
voir son Oricou, le Chasspfiente et le Chaugoun, et ju g e r , par cette vue, si j ’ai raison ou tort
clans l’indication de mes espèces.
VAU TO UR ORICOU ou ÆGYPIUS,
ont tous le bec plus ou moins coloré de jaunâtre; que le sujet de
Le Vaillant fa fortement nuancé de jaune d’ocre; mais que, par
contre, tous ceux dépourvus du repli cutané ont le bec noir ou
brunâtre foncé : indice assez certain d’un âge moins avancé. —
M. Tcharner de Bellerive, naturaliste établi à Berne, en Suisse, nous
marque qu’il a reçu un Individu de VOricou, qui avait l’appendice
membraneux, indiqué par U n léger repli de la peau. Cet individu
a été trouvé par M. Scliimper, dans la Basse-Égypte.
U Oricou ou V Ægypius est le plus grand des vautours connus;
c’est celui dont le bec est le plus puissant et offre le plus de développement
en hauteur. On le distingue facilement et dans toutes les
périodes de 1 âge à la fraise *, composée de plumes courtes et arrondies,
aux très-longues plumes acuminées et courbées du ventre,
qui recouvrent mal un duvet blanc, et en ce que les cuisses sont
pourvues du seul duvet, sans être couvertes de plumes. Dans une
période, probablement assez avancée de l’âge, il est muni d’un
* Je ne pense pas qu ’il soit Inutile Je remarquer ici que, quoique les plumes de la fraise ou
du collier du bas du cou o lfreu t, chez les V a u to u r s ,u n caractère très -ma rq u ant, propre à
se rv ir de premier moyen pour reconnaître el distinguer les espèces, on doit cependant observer
qu’il convient d’en faire usage av ec nue certaine réserve. L a vue d ’uii très-grand nombre de
dépouilles de V au to u r s , portant de longues fraises à plumes effilées, iiiiplnntoes dans iiii
ample collier de d uv e t, m'a prouvé q u e , lorsque, ces oiseaux ont été tués dans l ’époqiic
de la mue périodique, ou bien, que les plumes de la fraise sc trouvent être usées par le
frottement continuel de la partie rase ou glabre du cou, contre laquelle la tête se trouve
retirée dans l’état de repos; on p eu t, dans Tun c t l ’autre cas, rencontrer des individus
qui n’ont pas une seule plume longue et effilée au collier. C e lu i-c i n'est alors composé que
d u seul d u v e t , ce q u i donne alors matière au doute, et d oit souvent être la cause d ’erreurs
dans l ’indication spécifique. Voilà du moins la cause i laqu e lle j ’attribu e l ’e rreu r manifeslc el
la confusion d’espèces el de citations mal appliquées que fa it M. Ruppel de son V u ltu r IcolbU
et de son V u ltu r chassefienle; dans l’ indication récente de ses Vautours, pag. 46 c t 4 7 , Neue
W irb . Thier. A b y s s . o . s