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 état  la  teinte  du  plumage  est  à  peu  près  la  même  que  celle  de  la  
 livrée  du  jeune  Aigle  criard}  c’est  un  fond  brun  marqué  de  larges  
 mèches  et  de  taches  d’un  roux  plus  ou  moins  doré,  quoique  sans  
 indices de  grandes  taches  blanches au bout des couvertures des ailes,  
 ni de raies blanchâtres le long des baguettes,  comme dans  le  jeune de  
 l’Aigle  criard :  le  reste du plumage  est  absolument  coloré  des  mêmes  
 teintes  indiquées  dans  la  description  que  nous  venons  de  tracer du  
 mâle  en  état  parfait.  La  queue,  dans  l’individu  figuré,  est  d’un  
 brun  teint  de  violet,  et  barré  irrégulièrement  de  huit  ou  de  neuf  
 raies  noirâtres.  Les  dimensions  de  la  femelle  sont  à  peu  près  d’un  
 quart  plus  fortes  que  celles  du  mâle. 
 Un  individu  en  plumage  de  mue  a  la  téte,  le  cou  et  la  nuque  
 couverts  de  plumes  rousses,  blanchâtres  et  brunes;  celles  du  manteau  
 portent  des  stries  blanches,  longitudinales,  et  elles  sont  terminées  
 de  roux  vif;  toutes  lès  couvertures  des ailes  ont  des  taches  irrégulières  
 brunes  et  rousses,  et  le  bord  des  plumes  blanchâtres;  les  
 pennes  de  la  queue, au  lieu  de  bandes  distinctes,  portent  des ondes  
 transversales;  la  gorge  est  d’un  blanchâtre  isabelle,  et  tout  le  dessous  
 du  corps  est marqué  de  longues  mèches  rousses  sur  un  fond  
 brun  et  isabelle.  Cet  Individu  fait partie  du Musée  de  Paris. 
 Nous  établissons  ici  d’une  manière  très-succincte  les  différences  
 qui  peuvent  servir  à  reconnaître  du premier  coup  d’oeil  les sujets de  
 VAigle  ravisseur de  ceux  des  Aigles  Bonelli et  criard,  avec  lesquels  
 il  serait  facile de  confondre  les  différens états  de mue  de  ces  espèces  
 voisines. 
 Id Aigle  ravisseur a  le  bec  à  peu près  de  la  force de  l’Aigle  royal;  
 les  serres  robustes,  mais  les  doigts  courts ;  toute  la  jambe  très-em-  
 plumée;  les  longues  plumes  forment  botte  et  viennent  couvrir  de  
 leur  pointe  la  base  des  doigts. 
 IdAigle  Bonelli,  proportionnellement  a  sa  taille  plus  forte  que  
 celle  de  l’Aigle  ravisseur,  est  muni  d’un  petit  bec;  ses  serres  sont  
 puissantes, à peu près de  la force de celles de Y Aigle royal}  la queue  
 est  longue,  et  le  tarse  est  garni  de  plumes  très-courtes  et  serrées. 
 \dAigle  criard  a  le  bec  faible  et  peu  courbé ;  les  doigts  grêles ;  
 une  queue  courte,  ne  dépassant  pas  le  bout  des  ailes,  et  les  tarses  
 couverts  de plumes  courtes  et  serrées. 
 On  trouve  l’Aigle  que  j’ai  nommé  ravisseur  dans  les  forêts  de  la  
 partie  méridionale  de  l’Afrique.  L’espèce  n’a  point  été  vue  par Le  
 Yaillant.  Quelques  individus  ont  été  adressés  au  Musée  des  Pays-  
 Bas  par  les  voyageurs  qui  parcourent  celte  partie  intéressante  du  
 monde.