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Ces caractères distinctifs , donnés au Blagre de Le Vaillant,
nous ont paru différer, sous plusieurs rapports, de l’oiseau de proie
qui fait le sujet de cet article. C’est à cause de ces dissemblances
que nous croyons préférable d’en faire provisoirement deux espèces,
et de ne pas suivre l’opinion de quelques naturalistes qui réunissent
le Falco leucogaster de Latham au Blagre de Le Vaillant. La distance
très-considérable des deux pays où l’on a trouvé les deux
oiseaux mentionnés, ne contribue point à donner plus de proba-
bdité à la différence spécifique, puisque nous savons que la même
espèce d’oiseau de proie habite quelquefois dans les parages de l’O-
céanie, dans 1 Inde et en Afrique, et qu’il y a des exemples plus
remarquables de cette nature parmi les oiseaux gralleset palmipèdes;
comme, par exemple, de \Ibis noir (i) révéré et conservé en momie
par les anciens Egyptiens; cet oiseau est répandu, non-seulement
au nord et au midi de l’Afrique, dans les contrées septentrionales
et tempérées de l’Europe, mais on le retrouve au Brésil, et une
douzaine de dépouilles, rapportées récemment de l’île de Célèbe
par mon ami Beinwardt, servent à constater l’existence de cette
espèce dans les contrées les plus reculées du grand Archipel de
l’Asie. Notre Martin-pêcheur (alcedo ispida) se trouve aussi dans
quelques îles de ce vaste Archipel.
L ’Aigle-pêcheur, que nous nommons Aigle océanique, surpasse
par la taille les dimensions données par Le Vaillant à son Blagre
d’A frique; sur huit dépouilles de notre Aigle, toutes d’individus
adultes, il ne s’en est point trouvé une comparable pour la grandeur
au Balbusard d’Europe; leur taille est un peu moindre que
celle de notre Orfraie, mais leur bec est beaucoup plus faible, plus
( i ) Tantahis fa lc in e llu s de Liiiiie', notre Ib is fa lc in e llu s dn Manuel d ’Ornilliologie.
A IG L E O C É A N IQ U E ,
droit, la mandibule supérieure plus crochue et plus longue; les
bords de cette mandibule sont garnis d’un feston très-prononcé
qui occupe la place de l’échancrure nu de la dent dans les Faucons,
caractères qui distinguent notre Aigle de Y Orfraie et du Balbusard.
La différence de grandeur dans notre Aigle et dans le Blagre
de Le Vaillant, ne déterminerait point à elle seule notre opinion,
car nous avons observé des différences aussi marquées que celle-ci
dans les individus de même espèce; et c’est un fait constaté par de
nombreuses observations, que les oiseaux de proie du Sénégal et
de toute la côte de Guinée sont environ d’un tiers plus petits que
ces mêmes espèces qui habitent le midi de l’Afrique; tandis que
tous les oiseaux des genres Pie-grièche, Guêpiers, Promérops, et
le plus grand nombre des Gallinacés des côtes occidentales de
l’Afi'ique, sont plus grands et que leur plumage est paré de couleurs
plus pures et plus brillantes que ne le sont ces mêmes espèces dans
les terres stériles et plus désertes du midi de cette vaste péninsule.
La nourriture plus ou moins abondante influe sans doute plus que
le climat sur ces différences, dont nous aurons occasion de parler
ailleurs dans la suite de cet ouvrage.
La queue de YAigle océanicque est de moyenne longueur, elle est
très-étagée, même un peu conique; elle dépasse les ailes de deux
pouces environ ; la queue, dans la figure du Blagre de Le Vaillant,
paraît égale et plus longue, et elle est dépassée par le bout des ailes;
les pieds nous paraissent aussi moins forts et les ongles plus petits
et moins crochus. Notre Aigle a les ongles en gouttière en dessous,
et quoique je n’attache aucune valeur à ce caractère pris comme
différence générique, il peut servir d’un moyen de plus pour établir
les différences entre les espèces.
Nous connaissons seulement le plumage de l’adulte; la livi’ée des
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