C A T H A R T E C O N B O R .
neux, qui parait propre aux deux sexes; Foreille est nue et à découvert,
mais derrière cet organe paraissent des mammelons ou des
rudiraens de peau qui garnissent en différens sens les côtés du cou,
depuis l’occiput jusque très-près du collier de duvet; ces membranes
qui se présentent en rides ou plis sur le sujet monté, peuventavoir été
plus ou moins molles et mammclonnées dans l'individu vivant. Un
collier composé d’un duvet blanc entoure la nuque et les côtés du cou,
mais le jabotest nu et garni seulement de quelques poils (i). Tout le
plumage du corps, la queue et une partie des ailes sont d’un noir légèrement
grisâtre; les rémiges sont d'un noir profond; les pennes secondaires
et les plus grandes des couvertures alaires sont d’un beau blanc
sur leurs barbes extérieures; quelques-unes sont noires au bout et
toutes le sont à leur base : l'oiseau figuré par M. de Humboldt paraît
avoir moins de blanc à l'aile que l'individu mâle du cabinet de Vienne ;
ceci peut tenir à des causes purement accidentelles; nous avons aussi
trouvé que la tache blanche occupe un plus petit espace sur faile de
l'individu femelle que dans le mâle où elle est plus grande et d’un
blanc très-pur, tandis que cette couleur est grisâtre chez la femelle;
celle-ci est toujours dépourvue de la crête sur le sommet de
la tête, et le barbillon du cou paraît réduit à un rudiment ou pli
( i ) Il est ne'cessaire de fa ire observer à ceux qu i compareront notre planche avec celle publiée
pa r M. de Humboldt, que le dessin fa it pa r ce savant et retouché par Ba r rab an t, représente la
léte et le cou dessinés d’après un in dividu v ivant; ces mêmes p a r tie s, dans la planche ci-jo in le,
ont été dessinées sur un empa illé. Avant de la p u b lier j ’ai soumis ma gravure àM . de Humboldt;
ce savant trouve que l ’occiput est trop r e le v é , le dos trop bossu et les rides transversales du cou
ne sont point indiquées ; tous ces défauts sont les suites d’une préparation vicieuse de la peau
dans l’individu monté. En comparant les figures publiées pa rM . de Humboldt aux sujets montés
de Vienne , je me suis aperçu que les pieds auraient pu être mieux ren du s , le contour du bec
plus e xact, et les orifices des narines mieux indiquées. Si M. de Ilumboldf avait pu fa ire retoucher
son dessin d’après l ’in d iv id u , il est certain cfue la figure de son V u llu r gryphns n’aurait
riéu laissé à désirer.
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longitudinal peu distinct. Les pieds sont robustes, garnis d’écailles,
et armés d’ongles absolument pareils à ces parties dans le Catharle
Papa; maisla couleur en est différente, les piedsdu Condor étant d'un
bleu cendré, marqués de rides blanches, et ceux du Papa sont noirs ou
noirâtres. La longueur totale de l'individu mâle du Musée de Vienne
est de quatre pieds quatre pouces six lignes; son envergure est de neuf
pieds huit pouces; les plus longues pennes de la queue mesurent quatorze
pouces deux lignes; la femelle a quatre pieds un pouce, et sa queue
mesure treize pouces six lignes, M. dellumboldt n’a vu aucun Condor
dont l’envergure dépassât neuf pieds. H paraît que les deux individus
du Musée de "Vienne ont des dimensions plus fortes que ceux \uis par ce
célèbre voyageur. Les oiseaux de proie diffèrent ordinairement beaucoup
dans la taille selon les climats qu’ils habitent; tous les individus
des espèces de rapaces du cap de Bonne-Espérance sont toujours d’un
tiers plus grand que les individus tués au Sénégal. Je parlerai plus
en détail de ces différences dans un autre chapitre.
Selonlevoyageurcité il paraît que la région où lesCondors se plaisent
esta une hauteur de deux mille cinq cents toises. Ils sont probablement
répandus sur toute la grande chaîne des Andes; l’Amérique méridionale
est leur patrie. 11 serait cependant possible qu'ils se dirigeassent
aussi dans les régions aériennes qui couvrent l’Amérique septentrionale,
car il est difficile d’assigner aux oiseaux des limites fixes que
les espèces ne puissent franchir, comme on pourrait le faire avec plus
de certitude à 1 égard des mammiîères. Ces oiseaux poussés par lo
besoin visitent quelquefois les plaines et les côtes de la mer du Sud;
mais ils séjournent peu d’heures dans ces réglons basses ; M. de Humboldt
n’a vu ces oiseaux en grand nombre que lorsque ses herborisations
font conduit jusqu’aux régions des neiges perpétuelles.
Le Condor ainsi que tous les autres Cathartes préfèrent les cadavres
ReCUIHI, d‘OiSEAÜ.X, 25', LIVRAISON.