C A T H A R T E C O N D O R ,
au sujet de cet Aigle roc. D’après le dessin de la tête que je possède
il paraît que ce rapace est du genre des Cathartes; sa téte a des rapports
avec celle des Cathartes condor, Vautourin et Papa; mais il
paraît avoir le bec plus long et moins fort; l’appendice charnu à la
téte consiste seulement dans une caroncule frontale, pareille en tout
à celle du Dindon, et que l’on dit être capable de contraction et dc
dilatation, comme l’est cette partie chez le Dindon mâle. Cet oiseau
est d’une grande taille; il habite les côtes occidentales de l’Afrique,
et a été observé en Guinée par des voyageurs anglais.
Le Condor surpasse en grandeur tous les autres Cathartes répandus
dans les Amériques; plus grand d’un tiers environ que le Catharte
Papa; c’est de cet oiseau qu’il se rapproche le plus pour toutes les
formes du corps et des membres; le bec et les serres sont à la grandeur
près les mêmes; il ne peut être comparé à aucun des Vautours
de l'ancien continent, et c’est à tort que des rapprochemensde cette
nature ont été établis. Sa taille est moindre que celle des grandes
espèces de Vautours de l’ancien continent, tels que l’Orico« et
VArrian ou grand "Vautour d’Europe; il ne surpasse point en grandeur
le Gypaète barbu de nos Alpes, qui paraît même plus grand,
par la longueur de sa queue et de ses ailes.
Le Condor est sans doute mieux connu depuis que le mémoire de
M. de Humboldt est mis â portée de presque tout le monde, par les
extraits qui en ont été faits clans presque tous les ouvrages où il est
cjuestion d’ornithologie; mais il n’en est point dc même du portrait
de cet oiseau qui ne se trouve que dans le grand ouvrage publié par
ce savant voyageur, et qui,par sa chèrcté, ne peut être acquis par
tous les ornithologistes. Les figures données dn Condor par Shaw et
par Latliam, étan t au-dessous de toute critique, nous avons cru rendre
service à la science en publiant, dans la planche i.5 3 , la ligure du
C A T H A R T E C O N D O R ,
mâle, dessinée d’après l’individu qui fait partie du Muséum impérial
à Vienne; seule collection en Europe où se trouve un couple de ces
oiseaux; ce sont les mêmes qui ont fait partie de la belle collection
du Leverian muséum à Londres ; ils ont été acquis par l’Empereur
d’Autriche, lors de la vente de cette brillante collection; ces deux
individus, les seuls apportés en Europe depuis la découverte de l’Amé-.
rique, ont été pris par le capitaine Middleton, dans les parages du
détroit de Magellan.
Le Condor mâle a sur la tête une crête cartilagineuse qui occupe
presque tout le coronal et une partie de la longueur du bec ;
quoique cartilagineuse elle est garnie de petites papilles ou rugosités
qui sont encore très-apparentes dans l’individu que j’ai eu sous les
yeux. Cette crête un peu libre aux deux bouts, repose sur le front
et sur la partie postérieure du bec; elle laisse au centre un espace
libre où les narines sont percées; cet espace libre paraît surmonté
d’un fort cartilage qui sert à porter la crête, et paraît destiné à recouvrir
les fosses nasales, ainsi que cela se voit chez les autres Cathartes
dont les narines sont percées à jour à la surface du bec; ce
caractère très-marqué dans tous les Cathartes de l’ancien comme du
nouveau monde, suffit pour distinguer ceux-ci des Vautours dont
les narines sont fendues aux bords du bec, et les fosses nasales fermées
en partie et séparées par une cloison cartilagineuse. Au-dessous
de la mandibule inférieure du bec l’on voit une peau lâche et plissée,
pareille à celle de nos dindons de basse-cour; tout le cou et la région
du jabot sont dénués dc plumes; la peau couverte de rides est garnie
de petits poils très-courts, disposés à claire voie ; dans l'individu vit an t
elle est d’un rouge livide, et c’est aussi la couleur que M. de Humboldt
donne à la crête et au grand barbillon de la gorge; au bas du cou,
tout près du jabot, se trouve un petit fanon ou appendice membra-
II