A U T O U R A J O U E S N U E S ,
quement sur les formes extérieures de ces oiseaux, il serait impossible
d’en appliquer la théorie dans les recherches faites sur leur
squelette ; les moyens de préhension indiquent bien de légères différences,
mais celles-ci oilrent un nombre indéterminable dc modifications
; je suis d’avis que, sans la connaissance très-exacte
des moeurs et des habitudes des rapaces, il sera impossible d’établir,
d’une manière scientifique, une nouvelle série de coupes méthodiques.
J’ai-insisté plusieurs fois sur cette singulière anomalie
dans les formes des espèces de rapaces diurnes, et je crois pouvoir
aiTirmer que les petites modifications dans les moyens de préhension
dépendent uniquement des appétits et de la manière de s’emparer
des différentes espèces d’animaux sur lesquels ils exercent leur rapine.
Nous plaçons sous les yeux du naturaliste une preuve nouvelle
de ces légères nuances dans les formes des rapaces. L ’oiseau que je
nomme provisoirement Autour à joues nues, a dans la forme totale
du corps et dans les couleurs du plumage la plus frappante analogie
avec les Autours et les Eperviers ; ses tarses grêles le rapprochent des
Busards : par la forme du bec, par la grande nudité de la cire et des
joues, par ses tarses en partie emplumés , le tibia très-long et les
doigts très-courts, on serait tenté de l’associer au Messager ; les tables
hexagones dont le tarse est couvert ressemblent à celles de quelques
Buses ; c’est enfin un Aigle ou une Buse par la longueur de la queue et
par la grande étendue des ailes. Sonnerat a indiqué les couleurs du plumage
de cet oiseau, et il en a publié une figure sous le nom à’Autour
à ventre rayé de Madagascar, pl. io 3. Le hasard a voulu que ce
rapace ne se trouve pas cité dans le catalogue méthodique de Latham.
Nous donnons la description des deux livrées, très-différentes,
sous lesquelles l’espèce nous est parvenue de l’intérieur de l’Afrique.
A U T O U R A J O U E S N U E S .
L ’adulte figuré pl. 3oy a loute la partie ophtalmique, les joues,
la cire et une grande partie du bec couverts d’une peau nue que
Sonnerat dit être jaune; le sommet de la tête, toutes les parties du
cou, la poitrine, le manteau et les couvertures des ailes sont d’un
beau gris-cendré; sur les scapulaires et sur les grandes couvertures
se trouvent quelques grandes taches noires, de forme plus ou moins
arrondie; tout le dos, le croupion, le ventre, les cuisses, l’abdomen,
les couvertures du dessous des ailes sont rayés transversalement de
larges bandes blanches et de bandes noires un peu plus étroites;
toutes les pennes des ailes sont grises à la base, marbrées de noir, et
d’un noir plein jusque vers le bout qui est blanc; la queue est
marbrée de la même manière à la base; le reste est d’un noir plein,
mais une large bande unique coupe toutes les pennes vers le milieu
de leur longueur et leur extrême pointe est aussi d’un blanc pur;
les pieds sont jaunes et la pointe du bec est noire. Longueur totale,
de 31 à 23 pouces.
On voit des individus à base de la queue plus ou moins couverte de
marbrures et qui 'portent encore une ou deux bandes très-étroites
au dessus de la bande très-large du milieu : cette bande est aussi
plus ou moins marbrée de noir.
Les jeunes ont un plumage totalement différent de celui de l’adulte;
un brun très-clair et terne plus ou moins nuancé de roux,
couvre toutes les parties supérieures; la poitrine est variée de larges
mèches brunes sur un fond blanchâtre ; toutes les parties rayées pat-
bandes transversales dans l’adulte sont tachetées de brun-clair, terne
ou très-mat, et variées de blanc ou à extrême pointe blanche; toutes
les pennes des ailes sont d’un brun-clair terne coupé, à grand intervalle,
de bandes d’un brun foncé; la queue a la base blanche marbrée
de brun; le reste est rayé transversalement d’une multitude de