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 A IG L E   B O N E L L I . 
 Il  était difficile de faire le choix d’un nom approprié pour désigner  
 cette nouvelle espèce, car elle n’est distinguée par aucun caractère bien  
 prononcé dans les formes  totales,  ni  par  rien de remarquable dans la  
 distribution  des couleurs  du plumage. Nous avons cru réunir les suffrages  
 des Ornithologistes de tous  les  pays  en  dédiant  cette  espèce  à  
 notre ami le professeur Bonelli de Turin ;  c’est  à  lui  que nous devons  
 1 examen du sujet figuré qui fait partie du Musée du roi de Sardaigne. 
 Nous avons dit que la taille est moyenne entre nos deux  espèces de  
 grands aigles  et  l’aigle  criard;  la queue est carrée, et  les ailes  la couvrent  
 jusqu’à deux pouces de son extrémité; les jambes sont longues et  
 les  tarses  totalement  emplumés. 
 L  adulte est  en  dessus d’un brun-noirâtre assez uniforme ; le brun-  
 cendré dont quelques plumes de  la  tête,  du dos  et des ailes, sont entourées  
 et  qui  colore  un  petit  nombre  d’autres  plumes  usées  et  peu  
 éloignées  de  l’époque  de  leur  chute,  nous montre  que  dans  un  âge  
 moins  avancé  la  couleur  de  la  robe  est  d’un  brun-clair marqué  de  
 larges  mèches  brunes  et  noirâtres  qui  suivent  la direction  des  baguettes. 
   Les plumes  des  joues ,   de la gorge, des côtés et du devant du  
 cou  ,et  généralement  toutes les autres parties  inférieures,  sont  d’un  
 roux  de rouille plus ou moins marbré de blanc et de brun foncé, surtout  
 vers les cuisses et à la région abdominale ; chaque plume de toutes  
 ces  parties  est  marquée  d’une  large mèche  longitudinale,  et  toutes  
 les  baguettes  sont  noires;  de  petites  stries brunes  couvrent  la  ligne  
 moyenne  des  plumes  dont  les  tarses  sont  entièrement  revêtus. Les  
 couvertures du  dessous des ailes sont  noires ou  marbrées de noir;  les  
 grandes  pennes  des ailes et  les secondaires sont marbrées  irrégulièrement  
 de  noir  sur  un  fond  gris  très-foncé  et  leur bout  est  noir.  Les  
 pennes de la queue sont d’un  beau cendré depuis  leur  origine jusqu’à 
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 un  pouce de  la  pointe  qui  est  noire,  toutes  sont  terminées  par  un  
 croissant blanc très-étroit; on voit des vestiges plus ou moins distincts  
 de  bandes  noires, cerclées  et  en  zigzags sur  le  fond  gris-cendré  des  
 pennes; mais ces légères  traces de bandes disparaissent  probablement  
 dans  un  âge  plus  avancé,  car on  peut  remarquer  une  dégradation  
 suivie  dans  l’étendue  et  dans  la  largeur  de  ces  bandes  du  jeune  à  
 l’adulte,  ainsi  que  nous  l’avons  observé  dans  toutes  les  espèces  à  
 queue  distinctement  rayée dans  les  individus  couverts de  leur  première  
 livrée. Le  bec est noir à  la  pointe  et  verdâtre  vers  la  base;  la  
 cire  et  les  doigts  sont  jaunes.  Longueur  totale,  3  pieds  2  pouces. 
 Un  individu plus jeune m’a offert le  signalement  suivant.  La  tête,  
 la nuque,  le dos, les scapulaires et les ailes d’un brun-cendré marqué  
 le long des baguettes de mèches ou de stries d’un brun-noirâtre ; toutes  
 les grandes couvertures,  les scapulaires  et les  pennes  des  ailes  rayées  
 à  intervalles très-larges de bandes noires,  disposées en zigzag;  les rémiges  
 et les pennes secondaires blanches  sur  les  barbes  intérieures  et  
 également rayées de bandes noirâtres ;  toutes les pennes de la queue en  
 dessus  d’un  cendré-brun marqué de neuf ou dix bandes transversales  
 séparées par des intervalles du double plus large que les bandes ;  toutes  
 ces pennes sont  terminées de  roux-doré plus ou moins vif; en dessous  
 la queue est  blanchâtre avec une teinte roussâtre et marquée de faibles  
 Indices  des  bandes  transversales;  le  devant  du  cou,  la  poitrine et le  
 ventre sont d’un roux-clair,  et les baguettes des plumes sont brunes:  
 ce qui produit de petites  stries sur le fond roussâtre du plumage, à peu  
 près dessiné comme dans  le jeune de Y Aigle  impérial;  les  cuisses,  les  
 plumes du  tarse,  l’abdomen et  les couvertures du dessous de la queue  
 sont,  comme  dans  cet  aigle,  d’un  blanc  sale  nuancé de  roussâtre  et  
 sans  taches. 
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