pierres. C’eft cependant cette opinion qui lui a fait donner en Angleterre
le nom dé rock-ffh, (poilïon de rocher.)
Arijlote dans plufieurs endroits de fon hiftoire des animaux a), parle
des boulerots; mais comme il ne les a point décrits, on ne fauroit affiner
s’il a voulu parler de plus d’elpèces que du boulerot du Nil b) & de
' celui de mer c). Pline n’en parle qu’en général d). Bellon e~), outre les
deux boulerots S Arijlote décrit auffi le boulerot noir f ) .
Rondelet g ) eft, à ce que je crois, le premier qui en a décrit quatre
elpêces. Quoiqu’il ne donne qu’une nageoire dorfale à fon boulerot blanc A),
l’état & la forme de la première nageoire dorfale, joint à ce qu’il le décrit
parmi les poiifons de mer, prouvent qu’il a voulu parler d’un goujon de
mer, ou boulerot. Les ichthyologiftes qui font venus après, jufqu’à Linné,
s’en font tenus là.
TKillughby rapporte bien cinq elpêces; mais la cinquième, qui eft le
libre de mer i )_, appartient aux poiifons cartilagineux, même félonies
principes de divifion établis par lui-mêmev -
Ray compte neuf efpêces A); mais la quatrième eft notre chabot F),
& la feptième notre cataphracle m~). Comme ils n’ont ni l’un ni ïautre
les nageoires ventrales en forme de cornet, caraétère qui les déligne
particulièrement, ils n’appartiennent pas à ce genre. On peut dire de la
fixième efpèce ce que j’ai dit contre Wilhtghby. Je ne laurois juger de la
huitième ni de la neuvième, faute de delfin, & parce que dans fa defcrlption
il ne parle point de la forme des nageoires ventrales.
Klein rapporte cinq efpêces «¡); mais là quatrième & la cinquième
n’en font qu’une, qui eft l'aphie.
Gronov décrit une nouvelle efpèce o ), que Linné n’a pas jugé à
propos de faire entrer dans fon Syftème. D’ailleius., jl divife fans nécellité
les boulerots en deux genres, qu’il nomme eleotris & gobius p).
Après cela Lagerjler y) - nous fit connoître deux nouvelles elpêces de
boulerots r):, ,& Linné deux autres. Les premiers font des poiifons de la
û) Lib. 6. *c. 13.1. 8- c. 13.19. L 9. ’c. a. 37. i ) Îchth.“ p. 103.
Gobius aphya. L. , ‘ Sÿhopf.Lpife. p. 7 (5.
—— —ïjo zo .'L .. , , , v . i^Gottus
d) Nat. Hift. lib. ^ c . 57. . n i ) ; cataphraâüs. L.‘
Aquat. Gobius marinus niger. p, 333.*Aphya. n) MiiT Pifc. V. p. a8- "
p. 114. & Gobiuspaganellus. p. 335. o) Zooph. p. 82. n. 277.
' f } Gobius;nigerf L. p') — — vpV:8 i-& 83- ' '
■ g ) Hift: des poiiT. Part. I. Boulerot ou gougeon q ) Gobius eleotris & petliniroftris. Linn. S. N.
de mer. p. 16(5;-Boulerot noir. p. 167. Boulerot p. 449. n. 3. & p. 450. n. 6.
blanc, p. 16 8- 1 - r ) Gobiüs bàrbarûs & angujllaris.
h} Au lieu cité. p. 168-
Chine qu'Osbeck a aufli décrits dans la fuite î). Les autres font le
boulerot bâtard & le goujon en forme . d’anguille. Linné donné par
conféquent huit efpêces à ce genre.
Mr. le profelfeur Brünniche paroît auffi en avoir remarqué quelques
nouvelles r).
Enfuite Kohlreuter u) en a découvert une nouvelle, & Mr. le piofelfeur
Pallas quatre «^Enfin, ' Forskaôl fait auffi mention de deux nouvelles
efpêces j ) . J’aurai occalion d’augmenter encore ce nombre d’une efpèce
que j’ai trouvée- dans les deffins du père P lumier.
Les boulerots fe tiennent ordinairement au fond de la mer, entre
les pierres.
' Ces poiifons ont le corps allongé ,& couvert d’écailles : .ils ne
parviennent pas à une grolfeur fort conlidérable. La tête eft petite, &
comprimée dans quelques-uns & applatie dans les autres. Dans toutes
les efpêces, île tronc eft un peu arrondi.
Les yeux font au fommet de la tête, placés lun près de 1 autre; entre
eux, on voit l’une derrière l’autre, deux petites ouvertures rondes , qui
font fans doute les narines & les ouvertures des oreilles. L’ouverture de
la bouche eft petite, & les deux mâchoires font armées de petites dents
pointues. La langue eft courte, tronquée, & le palais eft garni de quatre
os raboteux. Les membranes des ouïes avancent beaucoup l’une fur l’autre:
on y trouve quatre à cinq rayons. L’ouverture des ouïes eft petite &
ronde. Le tronc eft couvert de petites écailles : il a fept nageoires, dont
deux font fur le. dos, deux fur les côtés, une au ventre , une derrière
l’anus , & l’autre à la queue. La ligne latérale va d’un bout à l’autre du
corps dans une direétion droite.
Une chofe remarquable dans ce poiffon, ceft le bout du palfage des
oeufs qui avance vers l’anus en forme de verrup.
Ces poiifons vivent de vers, d’infeétes aquatiques, doeufs de poiifons
& de petits poiifons. Ordinairement ils habitent la mer, excepté quelques
efpêces qui vivent dans les rivières.
’ j ) Reife nachOftind. u. China, p. 170.131. 340. cyprinoides. Spicil. ZootFafc. V n l .p .1^ 1 8 .
i ) Pifc. MaÆ p. 30; n. 41. 4». ‘ y ) •Defcripr. Snimal. p; i3 Î!^ g u i l là x i s , mia
J! No*. Comment: Pettpp, .Tom. VUE. p. 4« - “ mus & nebulofns.
1 ) Gobius fchlofferi, boddarù, lagocephalus &