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ftàgêoîres. L’ouverture de la boUche eft large. Les detii mâchoires font
d’égale longueur, & armées de petites dents pointues. Lé palais eft garni
de petites dénts dans trois endroits différents, & l'éfophage dans quatre.
La langue eft courte & unie. Les narines font doubles, & ne font pas fort
loin des yeux. Devant les narines, on remarque quatre petites ouvertures*
dont j’ignore encore l’ufage. Les ÿeuX font grands, & ont une prunelle
noire, entourée d’un iris bleuâtre* qui eft garni en dedans d’une bordure
jaune. L’opercule des ouïes eft garnie d’éeâilles très -petites ; la lame
fupérieure eft dentelée* & garnie de petites pointés vers le ventre.
L’ouvertüré des ouïes eft large'; le dos rond : on voit de chaque côté fix
bandes, lés unes longues; les âüttes courtes, & davantage dans les
pbiffons qui foiit vieux. LéS écaillés font dures & fortement attachées à la
peau. Le ventre eft large & blanc. L’anus eft plus près de la queue que
de la tête. Les nageoires de la poitrine font rougeâtres; celles du ventre*
de l’anus & de la queue d’un rbüge foncé, & les deux dorfales violettes.
La première a une tache noire à l’extrémité, & fej rayons font durs; aü
lieu que dans les autres, ils font mous; fimples aux deux nageoires du
dbs, ramifiés aux autres.
Gomme ce pôiffon eft naturel dans prefqüe toutes les contrées dé
l’Europe*' lés Grecs & les Romains l’ont aufti connu. Il Vit dans les èaux
douces, vives ou tranquilles. Il parvient chez nous à la longueur de deüx
pieds* & au poids de trois à quatre livrés. En Laponie & en Sybérie, on
dfi trouve' d’üne grbffeur monftrueufe a). Les Lapons coüferveüt dans une
dê leUrS ëglifës, ünë tête fèche de perche qdi â préfqu’un pied de long
En Angleterre, On en a péché qui pefoient neuf livres c).
Ce poiffo’U fraie en Avril dans les lacs peu profonds, & en Mai dans
ceux qui le font davantage. La manière dont il fe défait dë fes cèufs eft
remarquable : Il cherche un bois pointu, ou d’autres corps de la même
efpêce, auxquels il fé frotte le trou ombilical, & preffe ainli la capfule de
fOvaire. Dès qu’il fent qu’elle s’y eft attachée , il fe retire, & fait dés
mouVemeÜS en fei'pentant çà & là* jufqu à ce qu’il ait lâché tous fes oeufs,
qüi font dans une peau commune en formé de rets. Cette peau, qui
forme en même tems un boyau troué, eft large de deux pouces, &
longue de deüx à trois aurtes. Quand on la conlidère au mierofcope, on
trouve toujours quatre à cinq oeufs unis par une peau duré; & la peaii
forme un angle où ces oeufs fe réunifient ; de forte qu’ils paroiffent quartés
ou hexagones d). Au milieu dé chaque oeuf, on peut remarquer une
a) Richter. p. *781.
b) Schaffcr. Lapon, p. 354.
c ) Penn. B. Z. III. p. 155.
d) Voyez la Pl. XIX. fig. 1 7 , 18 de là J. Part.