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D r l a , p e t i t e P e r c h é . 69
brun, & a une tache jaune. L’ouvferture de la bouche eft de moyenne
grandeur. Les mâchoires font d’égale longueur, & armées, auffi bien
que le palais & l’éfophage, de petites dents très - pointues. Le fond
des côtés eft d’un jaune tirant fur le verd & le brun. Cependant, on en
trouve auffi quelquefois qui ont par-tout une couleur jaune d’or : voilà
pourquoi Tragus l’appelle poijfon doré a). Les côtés font, auffi bien que
les nageoires de la poitrine, du dos & de la queue, ornés de petites
taches noires. Le ventre eft large, & l’anus plus près de la tête que'
de la queue. La poitrine eft blanche, & toutes les nageoires font jaunes.
A la première nageoire du dos, les quinze premiers rayons font durs &
pointus, de même que les deux antérieurs de la nageoire ventrale : tous
les autres font mous & ramifiés aux extrémités. La nageoire de la
queue eft fourchue.
Ce poiffon eft naturel aux contrées feptentrionales de l’Europe, où il
habite les rivières & les lacs qui ont un fond de fable ou de glaife, &
une eau pure & claire. On le trouve fur-tout en quantité en Pruffe; &
félon Klein, en péchant un jour fous la glace dans le Frifch-Haff, on prit
d’un coup tant de petites perches & de petits faumons, qu’on eut de quoi
en remplir fept cents quatre vingt tonnes ¿).
Ce poiffon ne parvient pas à la longueur de plus de fix à huit pouces.
Cependant, on en trouve d’une groffeur extraordinaire dans quelques lacs
près de Prenzlow c). Il eft du nombre des poiffons voraces, vit des petits
des autres efpêces, de vers & d’infeiftes. Ses ennemis font le brochet, , la
perche, l’anguille, la lote & les oifeaux pêcheurs. Il fraie aux mois de
Mars & d’Avril; il dépofe fes oeufs dans le fond, fur les bancs de fable,
ou autres corps durs, qu’il trouve dans des profondeurs de cinq jufqu’à dix
pieds de hauteur. Ses oeufs font petits & d’un blanc jaunâtre. J’ai trouvé
75600 oeufs dans un ovaire de trois drachmes. Il multiplie beaucoup, &
ne croît que lentement. Au printems, il paffe des grands lacs dans les
rivières , & en revient en automne. La pêche de ce poiffon fous la glace
eft fur-tout fort avantageufe. D’ailleurs, on le pêche au filet, au tramail &
à l’hameçon. Ce poiffon a une chair tendre, de bon goût, & de facile
digeition; ce qui fait qu’on peut la confeiller aux perfonnes valétudinaires.
Dans nos contrées, les lacs de Golis & de Wandelitz font renommés
pour les excellentes perches de cette efpèce.
Comme ce poiffon offre une nourriture faine & agréable, & qu’il eft trop
petit pour nuire beaucoup aux autres poiffons, un économe fait bien de
a) Aurata fluviatilis. Gejncr. Aquat. p. 701. c ) Beckm. Churm. Tom. I. p. i l ? 3* #
b ) MiÎT. Pifc. V. p. 41.
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