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Le foie fufpendu dans un verre, & placé auprès d’un poêle chaux, ou
à l’ardeur du foleil, donne une huile qu'Aldrovand regarde comme un
remède efficace contre les durillons c). C’eft ce qui a été auffi confirmé
par Haen & par plufieurs autres e). _ .
On prend ce poiffon au filet, à la ligne flottante & à la ligne de fond.
Autrefois cette pêche étoit fi abondante aux environs de l’Oder, que les
pêcheurs ne pouvant fe défaire de tout le poiffon qu’ils prenoient, eoupoient
les plus gras en morceaux étroits, les faifoient fécher, & s’en fërvoient
au fieu d’alumettes /•).
L’éfophage & le gozier font larges, & ont de grands plis comme dans
le brochet Le canal inteftinal a deux finuofîtés, & on y trouve trente
appendices de différente longueur, dans lefquels Richter a trouvé des vers
folitaires g). Le foie eft grand & d’un rouge pâle. La laite & l’ovaire font
doubles. Le dernier contenoit 128,000 petits oeufs d’un blanc jaunâtre. Le
foie paffe pour un manger très-délicat A):, & les oeufs pour venimeux 0-
On trouve cinquante-huit vertèbres à l’épine du dos, &. dix-huir côtes
de chaque côté.
Ce poiffon eft.connu fous différens noms. On le nomme:
Quappe, en Poméranie,, en Pruffe Mininck, en Bohême.
& dans la Marche-Électorale. Miem, en Pologne.
Adlquappe, Aalraupe> en Livo- 9 eg^ella., en Efclavoffie.. .
nie, en Siléfie & en Saxe. Nahm, en Rufiie.
Rutte & Aalrutte, en Autriche. Lote, Loche, en France.
Trufche, dans l'Empire. Strin{o & Bottatrife, en Italie.
. Ruffblch, dans les contrées du Botta, à Milan.
Haut-Rhin. Putacl, en Hollande.
Ru^ych, Rutten & Metiyhal, en Burbot, Eelput, en Angleterre.
Hongrie. ' Î W au ]a|)om
Quoique l’on trouve ce poiffon dans prefque toutes les eaux douces, il
règne cependant une grande confufion dans ce que les auteurs en ont dit.
Bellonk), Rondelet l) & WMagUy m) l’ont regardé comme deux
efpêces différentes, & Ray comme trois n).
, " \| ij fv ü j s , I I rt ,.6^ I u .hl Jî»; blGçfhcr
ej. De Pile. p. 579. j ) Dia. dts Animaux. Toip. H. p. yofi.
d) Rat. Med. P. X. p. »93. * ) Aq“ “ - 3 Q | 3° 4-
. ) Stralf. Magazin. Tom. t p. 4fo . 0 «¡ft. des Poiff. P. II. p. .10 . . 1 . ,
f ) .Bcckmann. Churm. Tom. I. p. 5^1- m) P1 ia 3* 1
g ) Ichth. p. 314. p ). Sym Piic. p. 67. 4-
h) Salv. Aquat. p. 313. b.
D e - x a . i6t
Gefiner après avoir rapporté les deux efpêces de Bellon & de Rondelet,
décrit quatre autres efpêces o); mais qui toutes enfemble nen font quune,
& ne font diftinguées que par la couleur, la groffeur & le féjour. A cet
égard, Aldrovand p ) , Jonfton y) & Ruyfch l’ont copié fidèlement
Artédi le confidère auffi une fois comme un aigrefin, & une autre fois
comme une efpèce de Jilure r ).
WUlughby s ) & Ray t) ont tort, de prendre pour des barbillons la
longue membrane des narines, & de citer notre poiffon comme deux
efpêces : favoir, la lotamufiela fluviatilis & la Iota rondeletiù
Klein eft dans l’erreur, lorfqu’il ne regarde les deux nageoires dorfales
que comme une feule nageoire u).
Gronov fe trompe auffi, en citant la gadus mufiela de Klein pour notre
poiffon v).
Nous répondons affirmativement à ce dernier, lorfquil demande fi la
lote de Ray eft la même que la nôtre w).
Nous répondons de même à Ptnnant, lorfquil demande fi l elfyuappe
de Schoneveld ne feroit point notre lote x).
C’eft fans raifon que Salvieny), Gefiier fi), Schoneveld a) & Marjigli b)
refufent les écailles à notre poiffon.
o) Aquat. p. 599. Thfab. p. 171. i . ») z °°Ph- P- « • n' 3.«Î-
. p ) De Fifo, p. 577- « 48- «.) Au lieu, c t i . .
} ) De Pifc. p. 146. tab. 18- fig- 6. p. I(>8. *0 B- z - ^ P- I99-
x c H H m 5' l"-'-1 I I H H i ) Au lieuxité.
Sikchcb. p. »-j. I H H H
« & ÿ p f p 8. • " 1 t ij-D a b û b .IV .p .7 1 . ,
u) je u ; pifc. i v . p. 57.