x o o D u M a q u e r e a u b â t a r d .
Brünniche doute que le poiffon de Salvien, repréfenté page 78, foit
celui dont il eft queftion ici a). Cependant, en comparant ce poiffon avec
le nôtre, on voit que c’eft vraiment le maquereau bâtard. Il a feulement
divifé la fécondé nageoire du dos & celle de l’anus.
Gronov demande fi c’eft notre poiffon que Linné décrit dans fon
Mufeum fous le nom de trachinus trachyurus b ). Nous répondons
affirmativement, & nous pouvons le prouver par le deffin même c ) &
par les auteurs cités.
Ælien raconte, que fi l’on coupe la queue à ce poiffon lorfqu’il eft
encore vivant; qu’on le jette dans la mer, & qu’on attache cette queue
à une jument pleine, elle met bas plutôt qu’à l’ordinaire d ). Mais c’eft
une chofe qu’il faut mettre au rang des fables.
Enfin, nous pouvons auffi répondre affirmativement à Mortimer,
quand il demande fi la horfe makrel que Wdlughby a repréfenté fur la
planche de la tab. S. 12 eft notre poiffon ou le chad des Anglois e).
a') Pifc. Mail! p. 70.
i ) p. 71. tab. 3». fig. 4.
c ) Zooph. p. 4g. n. 30g.
¿-) Lib. a. cap. 50.
e ) Index Pifc. in Icht. Willughbejana. Article
Maquereau.
QUATORZIEME
A R T ”I Cf-'X. E P R E M I E R.
Des Barbeaux de mer en général.
Le corps couvert de groffes écailles, qui fe détachent aifément: Pifces
fquamis magnis facile décidais.
Mullus. Linn. S. N. Gen. 171. p. 495. Le Rouget. Goüan. Hiil. des PoiC Gen. 18.
.Klein. Miffi Pifc. V. p. 72. p. 104« 145.
'Gronov. Zooph. p. 85. ' Surmulet, Penn. B. Z. III. Gen, go. p. 271.
Trigla. Artéd. Gen. 32, p. 42. Meerbarben. Miill. L . S. Tom. IV, p. 269.
A j e s écailles qui tombent aifément, & dont la tête & le tronc de
ces poiffons font couverts, peuvent être regardées comme un caraétère
diftinétif.
Le corps eft allongé & rond. La tête eft três-penchée, & l’ouverture
de la bouche petite. Les mâchoires & le palais font garnis de petites dents
La langue eft courte, étroite, liffe & immobile. Les yeux font ronds,
plats, placés au fommet près l’un de l’autre, & ont une membrane
clignatante. Les narines font doubles & fort petites. L’opercule des ouïes
confifte en trois lames légèrement rayées. L’ouverture des ouïes eft grande.
La membrane branchioftège eft étroite, & n’a que trois rayons. Le dos &
la queue font ronds, & les côtés un peu comprimés. Du refte, ces poiffons
ont huit nageoires; deux à la poitrine, autant au ventre, une à l’anus,
une à la queue, & deux au dos, dont la première eft garnie de piquants.
Les poiffons de ce genre vivent de plantes aquatiques & des petits
des autres poiffons. Ils habitent la mer du Nord, la Baltique & les autres
parties de l’Océan. Leur patrie eft fur-tout la mer Méditerranée. Comme
ils brillent dune belle couleur rougé, il n’eft pas étonnant qu’ils ayent
attiré l’attention des Grecs & des Romains, & que les derniers fur-tout
en ayent fait un grand cas.
Pline en connoiffoit particulièrement deux elpéces, qui ont des
barbillons; mais il ne les diftingue qu’en ce que les uns vivent de chair,
& les autres de coquillages & de plantes marines ai). Mais ces caraétêres
a') Hift. Nat. lib. 9. cap. 17.
Pan. II. Ce