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A r t i c l e - S e c o n d .
Des Perches en particulier.
I
L E S A N D R E .
L Ieme P l a n c he .
Quatorze rayons à la nageoire de l’anus : Perça pinna ani radiis x iv .
B. v u . P. x v . V . v u . A . x iv . C. x x i i . D. x i v , x x m .
Perca Lucio-perca, P.pinnis dorfalibus, di-
ítin&is: fecunda radiis XXIII. Linn. S. N.
p. 481. n.2. Giass. Faun. Suec. n. 334.
Perca pallide maculóla, duobus dentibus
maxillaribus ucrinque majoribus. Ártéd.
Geri. p. 39. n. 2. Syn. p. 67. n. 2. Spec,
p. 76. n. 2.
Perca dorfo dipterygio: capite lievi, álepi-
pidoto : dentibus maxillaribus duobus
utrinque majoribus. Gron. Zooph. p. 91.
n. 299.
Perea, buccis craflis ; carnofis (fegmend
globi forma) pinnis ventralibus duabus;
totus ex cinereo argenteus; pinnis dorià-
libus maculofis, capite magis produ&o ;
dentibus caninis in utraque mandibula-
rum extremitate, fuperiore paula Ion-
giorej iride aurea, linea laterali fubnigra.
Klein. Milf Pife. V. p. 3 6. n. 2. tab. 7. fig. 3.
Schilus vel nagemulus, Gefn. Paralip. p. 28.
— — — Aldr. dePifc.p.667;
Schilus vel nagemulus Chari. Onom. p. 164.
n. 11.
Jonjl. de Pife. p. 174. tab. 30.fig. 15.
Schilus. Ruyfch. Thefi Anim. p. 121. tab. 30.
- % ¿SLucio
perca. Schonev. Ichth. p. 43.
— — Willughb. p. 293. tab. P. 14.
— — Ray. Synopf p. 98.11.24-
— Schwenckf. Theriotr. p. 433.
Botoochie. Gmelin R eif Tom. II. p. 246.
Sudack. Lepech. Reif I. p. 34.
— Pallas. Reif Tom. I. p. 20.133.
Sandart, Giörs. Müll. Prodr. p. 46.0.391.
Sandat, Sandart-Giörs. Pontoppid. Damn.
p. 188. tab. 15.
Schill, Nagmaul. Gejh. Thierb. p. 176. b.
Schiel. Kramer. Elench. p. 385. n. 2.
Xant, Zander, Sandbaars. Richter, p .760.
Der Sander. Flemming. Jägerbuch. p. 445.
Seebaars. Döbels, Jägerpraft. p. 67.
Sandart, Sander, Sandats, Stahrks, Kahha.
Fifch. Liefl. p. 117. n. 208
Schil, Schilen , Schmul, Syllo. Marßgl.
Danub. IV. p. 69. tab. 22. fig. 2.
Zander. Schrift, der Gefellfch. Naturforfch.
Freund. Tom. I. p. 281*
Sandbaarfch. Müller. L. S. Tom. IV. p. 225.
( Q u a t o r z e rayons à la nageoire de l’anus, font un caraétêre qui
diftingue le fendre des autres elpèces de perches de l’Allemagne. On
trouve fept rayons à la membrane des ouïes; quinze à la nageoire de la
poitrine; fept à celle du ventre; vingt-deux à la queue; quatorze à la
première nageoire du dos, & vingt-trois à la fécondé.
Ce poilfon reflemble au brochet, par fon corps allongé & fes dents
fortes; & â la perche, par fes écailles dures & fes. raies noirâtres ; voilà
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pourquoi les Latins lui ont donné le nom de lucio-perca, brochet-perche.
Sa tête eft allongée, fans écailles, & finit en pointe émoulfée. L’ouverture
de la bouche eft large. La mâchoire fupëriéure avance un peu fur
l’inférieure : l’une & l’autre font armées de quarante dents, dont les unes
font plus grandes, les autres plus petites. Les yeux ont une prunelle d’un
brun foncé, & un iris d’un rouge brun. Il faut remarquer comme quelque
chofe de particulier, que les yeux de ce poilfon pàroilfent aulfi nébuleux
que ceux d’un homme qui a la cataraéte. Les joues font fort épaiffes,
& ont une couleur changeante verte & rouge. Le dos qui eft rond, a
des tâches d’une couleur mêlée d’un noir bleu & rouge. Les côtés font
argentins, & le ventre blanc. Les nageoires de la poitrine font jaunâtres,
& les autres blanchâtres. La nageoire de la queue eft fourchue, & chaque
nageoire dorfale eft tachetée de noir. Les rayons de la première nageoire
du dos font durs ; ceux de la fécondé mous : ils font fimples à toutes les
deux; & dans les autres nageoires, ils font ramifiés.
Cet excellent poilfon fe trouve en Allemagne, en Rulfie & en Hongrie;
& comme il demande une eau pure & profonde, on ne le prend que dans
les lacs profonds qui ont un fond de fable ou de glaifé, & qui ont ùnè
communication avec des eaux vivësL II parvient à une grolfeur confldéràble.
Gn en trouve quelquefois qui ont trois à quatre pieds de long. On en
pêche dans le Danube qui pèfent vingt livres a ), & j’en ai vu un dé
■vingt-deux livres, qui avoit été péché dans le lad Schwulow en Saxé;
C’eft un poilfon vorace. Il fe tient ordinairement dans le fond. H réufïït
fur-tout dans les étangs où il y a des éperlans. Le fendre s’en emparé
aifément, parce qu’ils vivent comme lui, au fond. Quand il eft bien nourri;
il croît prefqu’aufli vite que le brochet. On en trouve quelques-uns qtii
ont une forme tortue, & dont l'épine du dos va en fërpentant. Je conferve
une épine de cette efpèce. Tant qu’il eft jeune, il a pour ennemis la
perche, le bTochet, le filure & quelques elpèces de plongeons. Ils fé
mangent aulfi les nns les autres. Dans le teins de fon frai, qui tombe vers
la fin d’Avril ou au commencement de Mai, ü fort du fond, & dépofe fes
oeufs fur les broulfailles,- les pierres, ou les autres corps durs qu’il trouve
fur les bords. L’ovaire d’un fendre de trois livres pefoit, vers la fin de
Décembre, quatre onces & demie; Les oeufs étoient très-petits, & là
foixante-quatrième partie d’une demî-once en Gontenoit 618 ÿ de qui faifoit
à peu près en tout 355,96g oeufs. Malgré ce grand nombre d’oeufs,- ort
ne trouve pas que ce poiffon multiplie beaucoup; ce qüî vient feus douté
de ce qu’ils fe dévorent mutuellement les uns les autres, & aulfi de cé
a) MarfigL Danub. IV. p. 69.