D m'y X t# y e. i-y
& l’on trouve dans le palais divers os raboteux. Les narines font doubles
& les antérieures font couvertes d’une membrane. Les yeux font petits,
& ont une prunelle bleuâtre, entourée d’un iris jaune. La membrane des
ouïes ell placée en travers, & eft large. Le tronc eft comprimé des deux
côtés, marbré noir & jaune; quelquefois auffi brun, avec des taches d’un
jaune pâle, félon la qualité des eaux où il a féjourné. Il eft couvert d’une
matière gluante, de petites écailles molles & minces. Comme plufîeurs
auteurs ont négligé d’obferver ces écailles, j’en ai fait repréfenter une ici
de grandeur plus que naturelle. Comme la tête a beaucoup de rapport
avec celle de la grenouille & le tronc avec celui de l’anguille, les Hollandois
loi ont donné le nom de putael; & cela avec autant de raifon que les
Anglois celui Aeelpout. La ligne latérale eft droite; le ventre blanc, & la
nageoire de la queue ronde. L’anus eft plus près de la tête que de la
queue. Les nageoires de l’anus & du dos font étroites & marbrées comme
lerefte du corps.
Parmi ce genre nombreux, la lote eft le feul poiifon qui vive en eau
douce, & également dans les rivières & les lacs. Elle eft “naturelle non
feulement à l’Allemagne & autres pays de l’Europe, mais encore aux Indes
orientales a). Ce poiifon aime particulièrement une eau claire, &fe cache
au fond dans les creux formés, par les pierres, d’où il épie les poilTons qui
palfènt avec rapidité : d’ailleurs, il vit auffi de vers & d'infectes aquatiques!
Au défaut d’autre nourriture, les lotes fe dévorent mutuellement &
s’attaquent, même à j’épinoche , où elles perdent fouvent la vie ; car
l’épinoche en fe débattant, enfonce fon aiguillon dans le gozier de la lote
J’en ai vu une dont un aiguillon de cette efpêce paiToit au -defîus de la
fête. Ses ennemis font le brochet & le filure, & elle en devient fouvent
la proie. Quand elle eft bien nourrie, elle croît promptement, & parvient
à la longueur de deux à trois pieds, & pèfe jufqu’à dix à douze livres.
Comme elle a la vie dure, on peut la conferver pendant quelque tems en
vie, en .lui donnant des coeurs de boeuf, ou des petits poiflbns.
Le tems du frai de ce poiifon tombe vers la fin du mois de Décembre
& de Janvier. Alors il fort des creux de la mer, & vient dans les fleuves
chercher les endroits unis, pour y dépofer fon frai, fi multiplie beaucoup.
Sa chair eft blanche, garnie d’arrêtes, & d’un bon goût. Comme elle
n’eft pas grade, elle n’eft pas contraire aux eftomacs foibles. On regarde
fur-tout le foie comme un morceau fort délicat. Une Comtelfe de
Beuchlingen, en Thuringe, aimoit tant ce mets, qu’elle y employoit une
grande partie de fes revenus ¿).
à) Tacobi Bcntii. Hift. Ind. Orient, p. 18. b) Jonjl. de Pifç. p. i j î .