•
D I X I E M E G E N R E .
L E S S O L E S.
A r t _ìI ,ìc l e P r e m i e r.
: Des Soles en général.
Les yeux à la ftuface fupérieure : Pi/ces oculis in latere Juperiore.
Pleuroneâes, Linn. S.N. Gen. 163.9.455. Kfcés ovipari fpinofi. Willughb.\c\ii. p.93.
---------- Arléd. Gen. 14. p. 16. ---------— ,— plani. ,■ Kaji. Syn. Pifc. 31.
: 1 Gronov. Muf. I. p. 14. Muf H. ipinofi. Bellori, p. 137.
p. 10. Zooph. p. 72. -----« M U . « i f e ' v-
Solea. Klein. M. Pile. IV. p.'3ii Fafièr.p.,32. La Sole. Goüan. Hiit dès Poifli Gen. 36.
& Rhombûs. p. 34. p. 107. 181.
Pifces fpinofi plani. Gefn.,\çon. Anim. p.94. Poiffons plats. Ht.ondcl. Parti I. p. 245.
Aquat. p. 660.Flachfiiche.Thierb. p. 5o. b, PÎôuiiàer. Penii. B. Z. HT. Gen. 24. p. 226.
Pifces ipinùfi plani. Aldrov. de Pifc.ipYl.35.: Seitenfchwimmer. Millier. L. S. IV. p. 147.
I je caractère diftinctif de ce genre, eft l’état anomalique des deux yeux
a la furface lupérieure du corps, dont 1 un eft ordinairement plus grand
que l’autre. Non feulement cette partie, mais auffi toutes les autres, ont
des proportions toutes différentes que celles des autres poiffons. Le corps
eft applati & mince. La furface fupérieure eft un peu élevée & d’une
couleur obfcure; l’inférieure eft toute plate & blanche. Le dos & le ventre
font terminés en forme de tranchant, & ont l'air d’être une pairie féparée
ou la moitié d’un autre poiffon. Quelques-uns ont des écailles; d’autres
ont le corps couvert de piquants. La tête eft petite; la bouche forme
un arc; les mâchoires font d’inégale longueur & garnies de dents. Les
yeux ont la figure d’un globe; ils font placés l’un près de l’autre, & ont
une membrane clignatante. Les narines font doubles & placées près des
yeux. L’opercule des ouïes confifte en trois lames, & la membrane des
ouïes qui eft deffous, a quatre jufqu’à fept rayons. Dans quelques-uns la
ligne latérale forme une direftion droite ; dans d’autres elle eft arquée ;
quelquefois elle eft liffe ; d’autres fois garnie de piquants. Le ventre eft
très-court, & n’eft point foutenu par des côtes a),' L’anus eft près de la
tête; le tronc eft garni de fept nageoires, dont deux font à la poitrine,
a) l ’ai difféqué les poiffons que je décris ; mais le nom de côtes. Je ne fais à qnels os Arlédi &
je n ai trouvé dans aucun des os mobiles qui s'éten- Gronov donnent le nom de côtes*
dent au-deffus du ventre, & qui font connus fous
deux courtes au ventre, une à la queue, une à l’anus & une au dos. Les,
deux dernières font très-longues, & les autres frondes & courtes.
Ces poiffons n’errent pas dans leur élément comme les autres; ils fe
tiennent ordinairement tranquilles au fond de la mer; ils cachent leur
corps dans le fable jufqu’à la tête. De; cette manière ils font moins expofés
queies poiffons qui nagent fur la furface à devenu la proie ;des animaux
voraces; mais tant qu’ils font petits, ils ont tout,à craindre des raies, qui
vivent auffi au fond de l’eau. Les lingues font auffi un de ces ennemis; &
j’ai trouvé dans l’eftomac d’une de ces dernières trois à quatre elpèces de
foies, dans une longueur de fix à huit pouces. Elles ne fe meuvent pas
non plus dans une direètion droite; mais leur corps s’avance toujours de
biais; de forte qu’elles paroiffent nager de côté. G’eft ce qui porta Artédi à
leur donner le nom de nageurs de côté F). Comme, ces poiffons n’ont point
de vélîcule aérienne, on comprend aifément pourquoi ils ne peuvent pas
s’élever jufqu’à la furface de l’eau. Ils nagent au fond dans une ligne
droite, & tracent un fillon dans le fable, que l’on apperçoit plus de deux
heures après, quand l’eau eft tranquille: ce qui fert d’indice aux pêcheurs.
■ Ces poiffons habitent la mer'Baltique, mais fur-tout l’océan du Nord;
& on n’en trouve que quelques efpèces dans la mer Méditerranée & dans
les eaux de l’Amérique. Ils vivent d’infeétes & de vers.
■Arijlote ne parle que du moineau de mer c); Pline de la iarbue d) & de
la foie e). Bellon décrit outre ces trois la plie f ) , le pôle g ), la limande fi),
le turbot i ) , le fleç h), le flétan l) & la feuille^ tri); Rondelet la cithare n ),
le perpeire'p) & la petite fo k p ), qui font enfemble treize elpèces.
Gejrter <p) & JVillughby r) rapportent quatorze efpèces; Aldrovand s)
quinze; Ray r) dix-fept, & Klein vingt-une u); mais ce ne font que des
figures multipliées. • Les anciens ichtyologilles étoient accoutumés de
rapporter féparément les poiffons que les modernes ont rangé en un genre;
mais comme les poiffons de ce genre fe diftinguent aifément des autres, ils
les ont décrits tous enfemble. Willughby x) les rangea le premier en deux
B) Pleuroneâes. n) Hift. des PoiíE P. I. p. 250. Seconde eípéce
c) H. A. lib. 4. c. n . 1. 5. c. 9. Pleuron.pallèr. L. de Cy thare.
d) Hift. Nat. lib. 9. c. 20. Pleuron.Rhombus. L. 0) Hift. des PoilE I. p. ajo. .
O — — lib. 9. c. 16.10. Pleuron. Solea. L. p ) —; — I. p. a§¿. ‘ ;
f ) Aquat p. 14a. Pleuroneâes Plateflà.L. j ) Thierb. p. jo— jó .
s i — p. 143. - - Linguatula. L. r ) Ichth. p. 93— 10a.
h ) — p. 145. — Limanda. L. í .) de Pife. p. a3J— ajo.
l i —- p. 140. -——- maximus. L. t ) Synopf. p. 31.
k ) — p. 1 4 4 . ------ Fleffiis. L. u ) Mifl! Pife. IV. p. 31— 3J.
—• p. 144. — Hippogloiïus. L. x) Ichth. p. 93.
m) — p. 148. Tznia altera) folea fpecies.