ronds en bas ; & en haut, deux os longs & raboteux. A la mâchoire
inférieure, on apperçoit de chaque côté, neuf à dix points enfoncés. Le
dos qui eft olivâtre, a une forme ronde comme le ventre. Les côtés font
un peu comprimés, & l’anus eft plus près de la tête que de la queue. La
ligne latérale a une direétion droite, & l’on remarque une tache noire
au commencement des nageoires peétorales. Toutes les nageoires font
blanches, excepté celles de la poitrine ,& de la queue qui ont une
couleur noirâtre.
Ce poiffon habite la mer Baltique & celle du Nord : cependant on ne le
trouve qu’en petite quantité dans la première. Mais il paroît en abondance
fur les côtes de Hollande, de France & d’Angleterre. Je fuis redevable de
celui dont je donne ici le deflin, à Mr. le doéteur Wallbaum, de Lübeck.
Le merlan eft ordinairement long d’un pied : on n’en trouve que fort
peu qui ait un pied & demi, & très-rarement dé deux. Cependant, fur le
banc de Dogger, on en prend qui pèfent depuis quatre jufqu’à huit livres.
Ce poiffon fe tient dans le fond de la mer, & vit de petites écréviffes, de
vers & de jeunes poiffons- On trouve fur-tout dans fon eftofflac des IpratS
& des jeunes harengs. Les pêcheurs fe fervent aufli de ces poiffons en
guife d’appât; & au défaut de petits poiffons, ils prennent des morceaux
de hareng frais ou deffalé; & un feul fuffit pour garnir huit à dix hameçons.
Comme ce poiffon fe tient fur-tout dans le fond, la ligné de fond eft lè
principal inftrument dont on fe ferve pour le pêcher; elle a ordinairement
foixante - quatre braffes de long, & eft garnie de cent à deux cents
hameçons. Un vaiffeau qui va à la pêche, jette vingt lignes de cette
efpèce, garnies de quatre mille hameçons, & on les laiffe au fond pendant
l’efpace de deux à trois heures. La plus grande pêche fe fait fur les côtes de
France, depuis Décembre jufqu’en Février; mais fur celles de Hollande
& d’Angleterre, elle fe fait dans l’Été. Ce poiffon paroît en li grande
quantité furies côtes Britaniques, qu’on le voit en troupes longues de trois
milles d’Angleterre, & larges d’un & demi. Comme on le prend fur ces
côtes en trop grande quantité pour pouvoir le confumer dans le pays, on
le fale; mais comme alors il perd beaucoup de la délicateffe de fon goût,
on le garde pour le manger dans les vaiffeaux, & alors on le nomme
buckthorn. Outre cela, on peut l’avoir toute l’année; & comme il pourfuit
ordinairement le hareng, il fe trouve fouvent dans les filets avec ce
dernier. C’eft dans le tems de cette pêche qu’il eft le meilleur, parce qu’il
s’engraiffe de jeunes harengs.
En Octobre, les oeufs & les laites commencent à groffîr, & le merlan
fraie depuis la fin de Décembre jufqu’au commencement de Février. Vers
ce
ce tems, fa chair, qui eft ordinairement tendre, blanche & de bon goût,
devient molle, fade & maigre. La chair de ce poiffon, que l’on préfère à
celle de tous les autres de ce genre que l’on trouve dans la mer du Nord,
offre une nourriture fort faine aux perfonnes foibles & maladives. Les
ennemis du merlan font tous les animaux voraces qui habitent les eaux
& qui peuvent le prendre : cependant il multiplie beaucoup.
Le foie eft blanchâtre, gros dans les poiffons gras, petit dans les
maigres. D confifte en trois lobes, dont l’un eft petit, & l’autre aufli long
que la cavité du ventre. Le canal inteftinal a quatre finuofités, & plufieurs
appendices au commencement. La rate eft triangulaire, & eft placée
au-deffous de l’eftomac. La laite & l’ovaire font doubles.' On trouve
cinquante-quatre vertèbres à l’épine du dos.
Ce poiffon eft connu fous différens noms. On le nomme :
Wittling, en Allemagne. Molenaar, quand il eft encore
Gadden., à Heiligeland. jeune.
ILuidling, en üannemaro. IVlàting-, eu Angleterre;
Blège, Vitting, Bleiker, Huitling, Buckthorn , , quand il eft féché.
en Norvège. . Merlan, en France.
Whiting, en Hollande;
J’ofe répondre affirmativement à Artêdi a) & à Klein b'), lorfqu’ils
demandent s’il faut entendre notre poiffon par le merlan de Rondelet, &
de même à Ray, lorfqu’il demande fi le merlan de Gejher eft le même que
le nôtre c). Car le nom de merlan fous lequel ce poiffon eft connu en
France, & la defeription que ces ichtyologiftes en donnent, s’accordent
avec notre poiffon. Sans doute que la nageoire unique de l’anus que lui
donne Rondelet d ), a induit ces'auteurs en doute.
Gronov rapporte fauffement à notre poiffon le capelan de Ray e).
a) 'Syn. p. 34. n. I. , ' : d) Hift. des Poiife P. I. p. * is .
l ) M U Pife. V i p. 8. ’ . 0 ZooPh' P- 9l f n- 3ï<5* .
c) Synppf. p. 55* n* 8*
Pan. II.