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loi, et même par rapport à des faits et des circonstances qui lui sont propres
et particulières, comme est ce qu’il dit de sa captivité et de ses liens, de la
délivrance de Timothée, de l’espérance où il est d’aller bientôt en Judée, et
du salut qu’il fait aux Juifs de la part des frères d’Italie, chap. i3 , i>. 3, 19,
s3 et 24 ; qu’à l’égard des allusions faites sur des étymologies grecques de
noms propres, comme celle duv. 1, ch.7 , et de quelques idiotismes grecs,
comme ceux des v. i5, 16 et 17 du chap. 9 , qui ne conviennent pas à un auteur
qui écrit en hébreu ; ces mêmes Pères les rejettent sur l ’interprète grec, dont
le nom leur a été absolument inconnu : car les uns prétendent que le style
grec de cette lettre a beaucoup de rapport à celle que saint Clément a écrite
aux Corinthiens ; d’autres croient qu’elle a été traduite par S. Luc : Tertullien
l ’attribue à S. Barnabé, lib. de Pudicitiâ, pag. 641, édit, de Rigault ; et
saint Jérôme, qui doute si le texte grec est l’ouvrage de l ’apôtre S. Paul,
n’hésite pas de dire que, quoi qu’il en soit, on n’a jamais douté dans l’Orient
que cette Epître ne fût au fond l’ouvrage de cet Apôtre, et qu’elle n’y soit
reçue comme canonique ; ainsi pensoit S. Augustin. Eusèbe, avant eux, l’avoit
insérée au nombre des quatorze lettres de saint Paul, ainsi que saint Cyrille de
Jérusalem, Cateches. 4* Elle a été reçue par les conciles de Laodicée de
Carthage, de Rome sous Gélase, et enfin par le dernier concile général de
Trente. Elle est citée par saint Clément d’Alexandrieypar Tertullien, par
saint Irénée, par Origène, par saint Hilaire , par saint Athanase , et par
presque tous les autres Pères qui les ont suivis*
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P A U L
É P î T R E
DE S A I N T
AUX HÉBREUX.
C H A P I T R E PREMIER. .
§ .I. Jésus- Christ splendeur du Père ; élevé au-dessus des Anges ;
reconnu pour Dieu dans les psaumes. Anges conducteurs des
hommes.
1. D i eu ayant parlé autrefois à nos Pères en divers temps et en
diverses manières par les prophètes, vient enfin de nous parler
en ces derniers jours par son propre F ils,
2. Qu’il a fait héritier de toutes choses, et par qui il a aussi
créé les siècles. 3. Et comme il est la splendeur de sa gloire, et le caractère de sa
substance, et qu’il soutient tout par la puissance de sa parole,
après nous avoir purifiés de nos péchés, il est assis au plus haut
du ciel, à la droite de la souveraine majesté :
4. Etant aussi élévé au-dessus des Anges, que le nom qu’il a
reçu est plus excellent que le leur. 5. Car qui est l’Ange à qui Dieu ait jamais dit:Vous êtesmon fils,
je vous ai engendré aujourd’hui ? Et ailleurs : Je serai son père,, et
il sera mon fils ?
6. Et lorsqu’il introduit de nouveau son premier-né dans fe
monde,, il dit : Que tous les Anges de Dieu l’adorent,
7. Aussi Y Ecriture à\t j touchant les Anges : Dieu se sert des
esprits pour en faire ses ambassadeurs et ses Anges, et des flammes
ardentes pour en faire ses ministres.