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l'Apôtre dit, chap. 5, v. i3: L'église qui est dans Babylone, et qui est élue1
comme vous, et mon fils Marc vous saluent ; or, sous ce nom, on prétend
que S. Pierre a voulu, ainsi que l’apôtre S. Jean, dans son Apocalypse, chp. i j r
v. i8, désigner la ville de Rome, où Eusèbe assure que S. Pierre alla prêcher
l’Evangile sous l’empire de Claude, et d’où il écrivit cette lettre. ( Voyez lib. 2,,
cap. 13 et 14 ) ; et c’est à ce voyage qu’on applique ce qui est dit dans les Actes
chap. 12,-2;. 17, qu’après que saint Pierre lut sorti de la prison où Hérode
1 avoit fait mettre, il partit pour s’en aller en un autre lieu : ce qui convient assez:
au nom.'de Chrétien, dont se sert ici S. Pierre, chap. 4, v. 16, qui a commencé-
d’être en usage pour la première fois à Antioche, l’an 41 de 1ère vulgaire-
( Voy. Act. 1 1, v. 26 ) , environ neuf ans après la mort de Jésus-Christ: mais,,
comme le même Apôtre, dans sa seconde lettre, ch. 3, v. 1 , dit que cest la-
seconde lettre qu'il écrit à ces peupleset qu’il est évident que cette dernière
lettre est écrite dans son dernier voyage de Rome , l’an 66 de Père vulgaire,,
trente-trois ans après la mort de Jésus-Christ, peu de temps avant son martyre..
( Voyez Epit. 2 rcli. 1 yv. 14 15.) ; plusieurs ont douté si cette première lettre
n’a pas été écrite de Rome , peu de temps avant sa seconde, n’ÿ ayant pas
d’apparence que cet Apôtre leur eût cité une lettre écrite plus de vingt ans
auparavant. D’autres prétendent que saint Pierre a écrit sa première lettre, de
Babylone, métropole de la Syrie , ou. de Babylone dans l’Egypte, ne pouvant
concevoir quelle auroit été la raison pour laquelle cet Apôtre auroit caché aux.
nouveaux chrétiens, auxquels,il écrit, le Heu de sa demeure , ni pourquoi il;
l’auroit qualifié d’un nom odieux ; d’autant plus que tout ce qu’on allègue,
ci-dessus des Actes., chap. 12, ^..17, et du nom de chrétien, dont il se sert
dans cette Epître, chap. 4, v. 16, ne détruit point l’idée naturelle que-Pon peut
avoir, qu’elle est en effet écrite de Babylone. Mais la même difficulté qu’on a.
proposée sur le sentiment commun, que cette Epître est écrite en l’an 4^de
Père vulgaire,, subsiste toujours : car, soit qu’elle soit écrite de Rome, ou de-
Babylone, c’est touj'ours dans la même année ou environ; et ainsi cette époque
ne peut point convenir avec ce que l’Apôtre dit dans sa seconde lettre,,
chap. 3,,-y. 1. Cette lettre a été reçue généralement de toutes les églises', chrétiennes
,. et l’on, nia j’amais douté-qu’elle ne fût véritablement l’ouvrage de
saint Pierre, ( Voyez Origène rapporté par Eusèbe, lib. Z , cap. 3, et lib. 6,.
çap. 16. ) Elle est citée par Tertulfien, sous ce nom : Petrus ad Ponticos, lib*.
Scorp.p. 497 y,èdit. de Bdgault;. par S. Clément d’Alexandrie, libi 2 , Strom..y
et lib. 1 , Pcedag. cap. 6 ; par S. Irenée, lib. 4, cap. Z j , adversi Ilceres. ; et
par tous les Pères qui les ont suivis, et dans tous les catalogues dressé&par lesr
conciles de Lapdicée., de Carthage et de Rome,, etc».
P R E M I È R E È P I T R E
DE L’A P O T R E
S A I N T P I E R R E .
C H A P I T R E PREMIER.
§. I. Être arrosés du sang du Sauveur. Attendre les biens promis■>
Avoir de la joie dans les maux.
1. P ier r e , apôtre de Jésus-Christ, aux fidèles qui sont étrangers ,
et dispersés -dans les provinces du Pont, de la Galâtie, de la Gap-
padoce, de l’Asie, et de la Bithynie ;
2. Qui sont élus, selon la prescience de Dieu le Père, pour recevoir
la sanctification du Saint-Esprit, pour obéir à Jésus-Christ,
et pour être arrosés de son sang: que Dieu vous comble de plus
en plus de sa grâce et de sa paix. 3. Béni soit Dieu le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui,
selon la grandeur de sa miséricorde, nous a régénérés par la résurrection
de Jésus-Christ, d’entre les morts , pour nous donner
l’espérance de la vie,
4. Et de cet héritage où rien ne peut ni se détruire, ni se corrompre,
ni.se flétrir, qui vous est réservé dans les cieux,
5. A vous que la vertu de Dieu garde par la foi, pour vous faire
jouir du salut, qui doit être montré à découvert dans la fin des
temps.
6. C’est ce qui vous doit transporter de joie, lors même qne Dieu
permet que, pendant cette vie qui est si courte, vous soyez affliges
de plusieurs mauxj