A R G U M E N T .
L’Apôtre Saint P aul ïïe pouvant aller à Thessaloniqüe, comrrie il l’avoit
promis dans sa première lettre, chap. a, v. 1 7 et j. 8, et chap. 3 , v. 6, î o et i î ,
et ayant appris qu’au sujet de ce qu’il leur avoit écrit dans cette même lettre,
chap. 4, v. ï 5 et 17, touchant le jugement dernier, quelques ennemis ou faux
apôtres avoient alarmé les Thessaloniciens, et débitoient que l’Apôtre avoit
dit que le jugement dernier arriveroit incessamment et du vivant même des
Apôtres; et que quelques-uns des fidèles vivoient dans ime entière oisiveté et
dans une fainéantise continuelle, sans se mettre en peine d’être à charge à
leurs frères, et sans profiter des avis qu’il leur avoit donnés, chap. 5, v. 14,
il jugea à propos de leur récrire;et, après avoir remercié Dieu des dons de foi
et de charité qu’il avoit répandus dans le coeur de ces peuples, il loue leur
patience dans les tribulations dont ils étoient affligés; les console par l’espérance
des récompenses éternelles ; les avertit de ne se pas laisser surprendre aux
fausses interprétations que l’on donnoit à quelques endroits de sa première
lettre, touchant la proximité prétendue du dernier jugement; il les fait ressouvenir
de ce qu’il leur avoit dit autrefois sur ce sujet, et leur marque les signes
et les circonstances qui doivent accompagner ou précéder le dernier jour ; il
leur parle du règne de l’Antéchrist, de l’apostasie qui doit se répandre partout,
et de plusieurs autres événemens qui retarderont le dernier avènement de
Jésus-Çhrist, dont il prend occasion de les exhorter à persévérer dans la foi;
enfin il leur ordonne de se séparer de ceux qui, malgré ses avis, persévèrent
dans une vie oisive, et se rendent par-là très à charge à leurs frères.
Cette lettre , ainsi que la précédente, est écrite de Corinthe, aux noms de
l’Apôtre, de Silvain, ou Silas, et de Timothée, l’an 52 de l’ère vulgaire, dix-
neuf ans après la mort de Jésus-Christ. Théodoret et quelques autres ont cru
que l’Apôtre avoit écrit cette lettre étant à Athènes, et l’auteur de la Synopse
attribuée à saint Athanase, prétend qu’il l’a écrite étant à Rome dans les liens,
sous l’empereur Caligula, et qu’Onésime en fut le porteur ; mais ces sentimens
ne s’accordent point avec les noms de Silvain , ou Silas, et de Timothée , qui
sont à la tête de cette lettre, ni avec le séjour que l’Apôtre dit qu’il a fait à
Thessaloniqüe, chap. 2,-v. 5 , ni avec le temps de la conversion d’Onésime.
( Voyez l'Epitre à Philémon, v. 10, et ce que Von a dit dans VArgument
qui est à La tête de la précédente.)