A R G U M E N T .
S aint Paul ayant reçu à Rome, pendant sa captivité, des secours considérables
de la part des Philippiens, par les mains d’Epaphrodite, chap. 4,2;. 18 ;
et ayant appris par le même canal, que quelques faux docteurs tâchoient
d’introduire chez eux le judaïsme, et soutenoient que sans l’observance de la
loi de la circoncision et des autres cérémonies judaïques, nul ne pouvoit être
véritablement justifié, ch. 3 , v. 2 et suiv. , il se résolut de leur écrire pour les
remercier de leur libéralité ; de la part qu’ils prenoient à ses liens et à ses
souffrances, et pour les avertir de s’opposer avec fermeté à ce nouveau joug
du judaïsme qu’on vouloitleur imposer. C’est le sujet principal de cette lettre,
qui, de toutes celles de l’Apôtre, est la plus glorieuse pour ceux auxquels elle
est écrite ; car elle n’est remplie que de sentimens de tendresse, de recon-
noissance et de bonté; et avec justice : car l’Apôtre avoitreçu des Philippiens,
en différentes rencontres, des marques très-effectives de leur charité et de
leur zèle, et avoit éprouvé la sincérité de leur attachement à l’Evangile. C est
aussi ce qu’il reconnoît dans cette lettre, chap. 1, v. 5, chap. 2, v. 2 et 12,
phap. 4, v. 1 , 14 et suiv., dans laquelle il leur fait part du progrès que la foi
a fait à Rome, non seulement parmi le peuple, mais même à la cour de l’em-
pereur, chap. 1, v. 12, chap.4, v. 22. Ce qui a fait dire à saint Jérôme, dans
son Commentaire sur l’Epître à Philémon, que l’empereur ayant fait mettre
l’Apôtre en prison, il avoit rendu, sans le vouloir., le nom de Paul connu à sa
famille, et avoit contribué à faire de sa propre maison le lieu de l’assemblée des
fidèles.
L’Apôtre écrivit cette lettre l’an 62 de l’ère vulgaire, la vingt-neuvième
année après la mort de Jésus-Christ, étant pour la première fois en captivité
dans Rome ; il l’a intitulée de son nom et de celui de Timothée, et il chargea
Lpaphrodite d’en être le porteur.
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