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Lorsqu'EoVards en publia la description, la Perruche à gorge
rouge étoit sans doute la plus petite de celles à longue queue qu'il
eût vues, comme il le dit lui-même; mais nous en ferons connoître
de plus petites encore; nous en avons même déjà iiguré deux, de
même taille à peu près, et qui sont représentées, ainsi que celle-ci, de
grandeur naturelle, ce qui nous dispense d'en donner les dimensions.
La petite plaque rouge qui couvre la gorge de cet oiseau le caracté- •
nsant au mieux, nous lui avons conservé le nom de Perruche à gorge
rouge que Bufïbn lui a donné, d'autant mieux que celui de Perruche
à l'aile rouge, par lequel l'auteur anglois le désigne, ne le particularise
pas assez, d'autres Perruches ayant également du rouge aux
ailes, tandis qu'il n'en est point (de connues du moins) qui lui ressemblent
par la forme de la tache rouge de la gorge, qui ne couvre
absolument que le dessous du bec. La tête, le cou, le manteau, le
croupion, les couvertures du dessus de la queue, le dessus de la
queue elle-même, sont d'un vert foncé, ainsi que toutes les pennes
des ailes, dont toutes les couvertures sont d'un rouge pâle, si l'on
en excepte cependant les plus petites, qui bordent le haut de l'aile;
celles-ci sont d'un vert plus clair que le dos. La poitrine, les flancs,
les jambes, le bas-ventre et les couvertures du dessous de la queue,
sont d'un vert imprégné d'une forte teinte jaunâtre, qui se rencontre
au revers de la queue et sur les couvertures du dessous des ailes. Le
bec, les pieds et une petite peau nue qui entoure les yeux et les
narines, sont couleur de chair tendre. Les yeux sont noirâtres.
J'ai vu vivantes plusieurs de ces Perruches au Cap de Bonne-
Espérance, où les vaisseaux de la Compagnie les apportoient des
Indes orientales, particulièrement de l'île de Java. Elles sont trèsdouces
et fort caressantes, mais n'apprennent point à parler. Je m'en
étois procuré deux, que j'apportois en Europe avec beaucoup d'autres
oiseaux ; mais, dans la traversée longue et malheureuse que nous fîmes,
j e n'eus pas le bonheur d'en conserver un seul, le froid les ayant
tous fait périr dans des parages où nous arrivâmes au moment de
leur mue, et où nous fûmes obligés de rester près de deux mois,
contrariés par les vents.