
 
        
         
		D E S  P E R R O Q U E T S . 43  
 lui a  composé  d'après  celui  de  Guiaruba  que  les  Brésiliens  lui  donnent, 
   et  qui signifie oiseau jaune.  Nous  eussions  cependanl  préféré  
 de lui laisser sans  altération  le  nom  qu'il  porte  dans son pays  natal •  
 mais  nous  avons  craint  d'accroître  encore ici  le  danger des  dénominations  
 multipliées,  qui  sont,  en  grande  partie, la  cause  des  erreurs  
 dont  fourmille  l'histoire  des  oiseaux,  par la confusion  qu'elles  ont  
 apportée  dans la  distribution  des  espèces,  dont la  plupart  sont  purement  
 nominales  dans  les  auteurs  classiques.  
 Cette  Perruche a  été  très-long-temps fort  rare  dans  nos  cabinets,  
 mais  elle y  devient  de jour  en  jour  plus  commune, la  beauté  de  son  
 plumage  invitant les  voyageurs à  nous  l'apporter.  Elle  est  d'une taille  
 moyenne : nous  n'en  donnerons  pas les  dimensions,  parce  que l'oiseau  
 est  représenté  de  grandeur  naturelle  dans les figures  que  nous  en  
 publions  en  tête  de  cette  description,  d'après les  individus  que  j'ai  
 dans  mon  cabinet,  individus  que  j'ai  possédés  vivans.  
 Le  plumage  du  Guarouba  mâle  est  d'un jaune  rougeâlre  ou  couleur  
 d'orange  sur la  tête, la  face, le  devant  du  cou  et la  poitrine,  ainsi  
 que  sur  tout  le  dessous  du  corps, y  compris les  plumes  des  jambes  
 et  les  couvertures  du  dessus  et  du  dessous  de la  queue : on  remarque  
 cependant  dans  quelques-unes  de ces  parties  des  nuances  d'un  jaune  
 de  jonquille,  qui  en  relève  l'éclat.  Toutes les  couvertures  supérieures  
 des  ailes  sont  d'un  beau jaune  pur,  et  portent,  chacune, une  bordure  
 rougeàtre,  qui  les  détache  en écailles  les  unes  des  autres.  Les  scapulaires  
 et  le  dos  sont  colorés  et  dessinés  comme ces  dernières  parties.  
 Les  grandes  pennes  des  ailes  ont  leurs  pointes  bleues et  leurs  bords  
 extérieurs  verts;  les  moyennes  sont  d'un  bleu  pur,  et  les  dernières,  
 vertes  et jaunes. Les pennes  intermédiaires  de la queue  sont  d'un  beau  
 vert, à l'exception  de leurs pointes, qui sont d'un bleu foncé: les latérales  
 ont  leur  dessus  du  même  bleu,  et  leurs  barbes  intérieures,  d'un  gris  
 noirâtre.  Les  yeux  sont  d'un  jaune  d'or.  Le  bec,  noirâtre à ses  deux  
 extrémités,  est  gris  sur  toute  cette  partie  comprise  entre  l'une  et  
 l'autre.  Les griffes  sont  noires,  et  les  pieds,  gris.  
 En  décrivant  cet  oiseau,  nous  l'avons  considéré  dans  son  état  
 parfait  et  hors  des  atteintes  de la  domesticité  ou  de l'esclavage : dans  
 ce  dernier  état, il  varie  tellement  que  souvent  une  partie  de ses  
 grandes  pennes  alaires,  ainsi  que  celles  de la  queue,  deviennent  
 jaunes.  En  général,  le  jaune  domine  alors,  et le  rouge  comme  le  
 bleu s'effacent  peu à  peu.  
 La  femelle  est  un  peu  plus  petite  que le  mâle ;  son  plumage  est