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 On  voit à  Amsterdam,  dans la  collection  de  M. J.  Temminck,  
 un  très-bel  individu  de  l'espèce  de  l'Ara  noir, à  trompe. Il y en a  un  
 autre,  semblable, dans  le Muséum  d'histoire  naturelle  de  Paris. Quant  
 au  gris,  nous  ne  l'avons  vu  encore  dans  aucun  cabinet, et  aucun  
 auteur  n'en a fait  mention  jusqu'à  présent.  
 L'Ara  noir à  trompe a  été  décrit, à  ce  que  nous  croyons,  par  
 Edwards,  dans ses  Glanures,  sous le  nom  de grand Kahatou noir. A  
 la vérité  ce naturaliste  ne fait  aucune mention  des principaux  caractères  
 de  cet  oiseau, et la figure  qu'il en donne, planche  5i6, est  défectueuse,  
 quant à la  forme  de la  huppe,  dont  les  plumes  sont  mal à  propos  
 recourbées  en  l'air;  mais  Edwards  n'avoit  pas  vu l'oiseau  en  nature,  
 et sa  description  n'a  été faite  que  d'après  un  mauvais dessin  qui  lui  
 fut  envoyé  de  Ceylan, pays  où  les  artistes  ne  regardent  pas  de fort  
 près  aux  caractères  génériques.  
 Buflbn  en a  aussi fait  mention  d'après  Edwards, et  l'a, comme  lui,  
 nommé Kakatoès noir, sans  lui  assigner  d'autre  caractère  que celui  
 d'avoir  les  joues  nues.  Il  nous  semble  que  ce  caractère-là  même  
 auroit  dû  déterminer Buffon à  ranger  cet oiseau  parmi les  Aras.  En  
 effet, il  ne  tient  au  Kakatoès  que  par la  huppe,  caractère fort  équivoque, 
   puisqu'il  n'y a pas  de  genres  connus  qui n'offrent  des espèces  
 huppées  et  d'autres  qui  ne le  sont  pas ;  dans  plusieurs espèces  même  
 des  individus  naissent  huppés, et  d'autres sans  huppe.  
 Nous  avons déjà  exposé  notre  opinion  relativement à la place  qu'on  
 doit  assigner  aux  oiseaux  que  nous  décrivons  en ce  moment.  Ce  ne  
 sont  précisément  ni  des  Aras  ni  des  Kakatoès : ils forment  un  genre  
 intermédiaire,  et  parfaitement  distinct  des  deux  autres,  quant  aux  
 formes.  Ils  doivent aussi avoir  des moeurs  et des  habitudes  entièrement  
 différentes.  
 Nous  avons  donné,  planche  XIII, la  tête  de  grandeur  naturelle  
 d'un  de ces  Perroquets.  On  peut y  remarquer la  forme et la  position  
 de la  trompe  dans  les  momens  de  repos,  et saisir  tous les  caractères  
 et la  forme  du  bec.  On  verra,  dans la  même  planche,  un  des  pieds  
 de  cet  oiseau,  où se  distingue  un  caractère  essentiel, la  nudité  d'une  
 partie  des  jambes.  Nous  ne  serions pas  étonnés  que  quelque  méthodiste  
 ne se  déterminât,  d'après ce  dernier  caractère, à  placer ces  
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 Perroquets  parmi  les  éehassiers.