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 combien  plusieurs  espèces  de  ces  oiseaux  étoient  
 encore  ou  ignorées  ou  peu  connues.  Je  suivrai,  dans  leur  
 classification,  Tordre  naturel,  en  commençant  par  les  
 Aras.  Une  introduction,  qui  sera  envoyée  aux  souscripteurs  
 avec  la  dernière  livraison,  mettra  le  lecteur à  portée  
 de  connoître  les  motifs  qui  m'ont  dirigé  dans  le  nouvel  
 ordre  que  j'ai  suivi.  
 H I S T O I R E  NATURELLE  
 D E S  
 P E R R O Q U E T S .  
 L E S  A R A S .  
 Si  la  grandeur  de la  taille, la  magnificence  de la parure,  sont  des  
 avantages  qui  doivent  décider  de la  prééminence  parmi  les  oiseaux  
 d'une  même  famille,  on ne  doit  pas être  surpris  de nous  voir  mettre  
 les  Aras à la tête  des Perroquets.  Cette  place  leur a  été assignée  avant  
 nous  par  Linnaeus,  et à  bien  juste  titre.  Une  taille  plus  forte  que  
 celle  de  tous  les individus  du  même  genre;  un plumage  où brillent à  
 la fois  l'or,  le pourpre  et l'azur;  un regard fier  et qui semble  annoncer  
 que  ces  superbes  oiseaux  sont  frappés  eux-mêmes  de  leur  beauté :  
 voilà  les principaux  traits  qui  distinguent  les Aras  aux yeux  des personnes  
 les moins  instruites.  Le  naturaliste  qui les observe  leur  trouve  
 en  outre  des  caractères  particuliers  qui  ne  sont  pas  moins  remarquables. 
   Il  les distingue  par la  nudité  des  joues,  c'est-à-dire,  par une  
 membrane  nue, ou du  moins  en  grande  partie  dégarnie  de  plumes,  
 qui  couvre  non-seulement  toute la  face,  mais  embrasse la  mandibule  
 inférieure  du  bec, e t ,  dans  quelques-uns,  entoure  même  le  front.  
 Celte  membrane,  qui  enchâsse  l'oeil,  et  qui  par sa  nudité  donne à  
 la  physionomie  des  Aras  un  air  dédaigneux  et  désagréable,  s'est  
 toujours  montrée  blanche  dans  les Aras  du  nouveau  continent,  du  
 moins  dans  toutes  les espèces  que  nous  connoissons  jusqu'ici.  Tous  
 ont  aussi  une  queue  très-longue  et  très-étagée,  et  joignent à ces  
 caractères  particuliers  les caractères  de  tous  les autres  Perroquets  en  
 général;  un bec fort  et  crochu,  dont  ils se  servent  pour  grimper; la  
 mandibule  supérieure  mobile; la  langue  charnue,  obtuse  entière;  les  
 narines  rondes,  situées à la base du bec;  deux  doigts  en avant  cl  deux