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plus une pour nous, qui no balancerons pas à décrire séparément
les deux oiseaux.
Le dessus de la lête et la (ace do la Perruche à Collier noir sont d'un
joli rose, qui, vers le front, prend une teinte plus foncée. Celte teinte
se charge par derrière d'une nuance bleue, laquelle donne à cette partie
un beau ton lilas tendre, qui varie en plus ou moins foncé, suivant les
incidences de la lumière. Luc plaque noire couvre toute la gorge, et
se partage au bas en un cordon qui, se prolongeant de chaque côté,
entoure le cou et forme un collier qui sépare le bleu de la nuque du
vert du derrière du cou. Le dos, les seapulaires, le croupion et le
dessus de toutes les pennes des ailes, sont d'un beau vert plein. Les
couvertures qui longent le milieu du poignet des ailes, sont en grande
partie d'un rouge cramoisi; les autres sont du vert du dos. Les plumes
qui recouvrent le dessus de la queue sont d'un vert nuancé de bleu.
Le devant du cou, la poitrine, les flancs, le ventre, les jambes et toute
la partie abdominale, ainsi que les couvertures du dessous de la queue,
sont d'un vert jaunâtre très-brillant, couleur qu'on remarque dans les
bordures extérieures de quelques-unes des grandes couvertures et sur
les bords de leurs premières pennes. La queue, dont toutes les plumes
sont très-pointues, et qui est étagée régulièrement en forme de fer de
lance, est, en dessus, d'un bleu tendre de turquoise, et en dessous,
d'un vert jaunâtre, qui est aussi la couleur du revers des ailes. La
forte mandibule supérieure, enfin, est d'un jaune d'ocre, et l'inférieure,
noire : les pieds et les ongles sont grisâtres, et les veux, jaunes.
J'ai vu, dans la ménagerie de M. Ameshof, à Amsterdam, deux
individus de cette espèce : l'un d'eux avoil beaucoup moins .de plumes
rouges aux ailes que l'autre. M. Ameshof, qui les a eus tous deux fort
jeunes, me dit que, quand il les reçut, l'un n'avoit aucune de ces
plumes rouges, et que l'autre en avoit très-peu. Cette différence proviendrai
t-el le des sexes? C'est ce que je no pourrais dire. J'ai cependant
toujours été porté à croire que les deux individus étoient mâles:
j'en jugeai ainsi, d'abord, par leur extérieur, et ensuite, parce qu'ils
se battoient si souvent qu'on fut obligé de les séparer. Je pense qu'un
mâle et une femelle se seraient mieux accordés; mais un mauvais
plaisant, qui m'entendit faire cette réflexion, prélendit, au contraire,
que ces querelles domestiques étoient une preuve convaincante qu'ils
étoient mari et femme, et par conséquent mâle et femelle.
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