1 8 H I S T O I R E N A T U R E L L E
Le lecteur trouvera peut-être un peu de monotonie dans la description
détaillée que je crois devoir faire de chaque espèce; mais s'il
veut bien penser que les descriptions minutieusement exactes peuvent
seules servir de base solide à la science, il trouvera que c'est avec
raison «pie je les rédige ainsi.
L'Ara macavouaime a la gorge , le cou et la poitrine d'un bleu
verdâtre, fortement imprégné d'une teinte roussàtre. Le bas ventre
est d'un rouge brun, couleur qui se montre bien foiblemenl sur les
plumes du bas des jambes, et qu'on a trop fait ressortir dans la figure
de BufFon que j'ai citée.
Toutes les couvertures du dessous de l'aile sont d'un vert jaunâtre.
Les plus petites offrent un mélange de bleu. Dans celles du dessous
de la queue, celle dernière teinte est un peu plus marquée, mais on
y distingue une forte nuance de jaune olivâtre. La côte des pennes
des ailes et de la queue est noire eu-dessus et blanche en-dessous.
Le bec est d'un noir de corne, ainsi que les ongles et les écailles
des tarses et des doigts. La peau nue des joues, qui embrasse les
mandibules supérieure et inférieure, est d'un beau blanc.
J'observerai ici, pour plus d'exactitude, que la mandibule supérieure
de cet Ara est aplatie dans son arrêt; qu'on v remarque un léger sillon
vers la base, et que la mandibule inférieure est absolument plate par
devant, caractère qu'aucun ornithologiste n'avoit encore remarqué.
Gmelin, dans son édition du Système de la nature de Linnoeus,
donne pour caractère spécifique à l'Ara macavouaime un croupion
d'un rouge brun. C'est peut-être une faute d'impression; peut-être
aussi ce naturaliste comprend-il l'abdomen et h; croupion sous la
même dénomination. Quoi qu'il en soit, on sent combien ces méprises,
quoique légères, sont funestes à la science, par l'incertitude
où elles nous laissent sur la détermination exacte des espèces, et
par le danger auquel elles exposent les noinenclateurs de les multiplier
sans nécessité.