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 Le  lecteur  trouvera  peut-être  un  peu  de  monotonie  dans  la  description  
 détaillée  que  je  crois  devoir  faire  de  chaque  espèce;  mais s'il  
 veut  bien  penser  que  les  descriptions  minutieusement  exactes  peuvent  
 seules  servir  de  base  solide à la  science,  il  trouvera  que  c'est  avec  
 raison «pie  je  les  rédige  ainsi.  
 L'Ara  macavouaime a  la  gorge ,  le  cou  et  la  poitrine  d'un  bleu  
 verdâtre,  fortement  imprégné  d'une  teinte  roussàtre.  Le  bas  ventre  
 est  d'un  rouge  brun,  couleur  qui  se  montre  bien  foiblemenl  sur  les  
 plumes  du  bas  des jambes,  et  qu'on a  trop fait  ressortir  dans la figure  
 de BufFon  que  j'ai  citée.  
 Toutes  les  couvertures  du  dessous  de  l'aile  sont  d'un  vert  jaunâtre.  
 Les  plus  petites  offrent  un  mélange  de  bleu.  Dans  celles  du  dessous  
 de la  queue,  celle  dernière  teinte  est  un  peu  plus  marquée,  mais  on  
 y  distingue  une  forte  nuance  de  jaune  olivâtre.  La  côte  des  pennes  
 des  ailes  et  de la  queue  est  noire  eu-dessus  et  blanche  en-dessous.  
 Le  bec  est  d'un  noir  de  corne,  ainsi  que  les  ongles  et  les  écailles  
 des  tarses  et  des  doigts.  La  peau  nue  des  joues,  qui  embrasse  les  
 mandibules  supérieure  et  inférieure,  est  d'un  beau  blanc.  
 J'observerai  ici, pour  plus  d'exactitude, que la mandibule  supérieure  
 de  cet  Ara  est  aplatie  dans  son  arrêt;  qu'on v remarque  un  léger  sillon  
 vers la  base,  et  que la  mandibule  inférieure  est  absolument  plate  par  
 devant,  caractère  qu'aucun  ornithologiste  n'avoit  encore  remarqué.  
 Gmelin,  dans  son  édition  du  Système  de  la  nature  de  Linnoeus,  
 donne  pour  caractère  spécifique à  l'Ara  macavouaime  un  croupion  
 d'un  rouge  brun.  C'est  peut-être  une  faute  d'impression;  peut-être  
 aussi  ce  naturaliste  comprend-il  l'abdomen  et  h;  croupion  sous la  
 même  dénomination.  Quoi  qu'il  en  soit,  on  sent  combien  ces  méprises, 
   quoique  légères,  sont  funestes à la  science,  par  l'incertitude  
 où  elles  nous  laissent  sur la  détermination  exacte  des  espèces,  et  
 par  le  danger  auquel  elles  exposent  les  noinenclateurs  de  les  multiplier  
 sans  nécessité.