36 H I S T O I R E N A T U R E L L E
les plus grandes. Sa couleur est par dessus d'un très-beau vert, et
par dessous d'un jaune qui, suivant les incidences de la lumière,
varie du jaune d'or au jaune brun. Le dessous des pennes de l'aile
est d'un jaune obscur. Toute la tète, le cou, le dos, le manteau,
le croupion, le dessus des pennes des ailes, ainsi que toutes leurs
couvertures supérieures et celles du dessus de la queue, sont d'un
beau vert, qui se fonce plus ou inoins, ou prend une belle nuance
de jaune brillant, suivant qu'on expose plus ou moins ces parties à
la lumière. La poitrine, le ventre, les flancs et les couvertures du
dessous de la queue, ainsi que les jambes, sont d'un vert plus foible.
Toutes les petites et les moyennes couvertures du dessous des ailes
sont d'un beau rouge vif, et les plus grandes, d'un jaune jonquille.
Le bec, qui est très-gros, est blanchâtre à sa base, et brunâtre vers
sa pointe. Les pieds sont gris, les yeux d'un rouge brun, et les ongles
noirs. Les ailes, ployées, atteignent à peu près le tiers de la longueur
de la queue ; étendues, elles ont d'envergure à peu près une fois et
demie la longueur totale de l'oiseau.
Rrisson, dans la description qu'il fait de la Pavouane, parle d'une
jarretière rouge, qui entoure les jambes de cette Perruche vers le
talon. Cette particularité ne s'observe que sur quelques individus
qui se trouvent tapirés, comme l'étoit en efl'ct celui qu'il a décrit.
Buifon regarde comme les vieux de l'espèce les individus tapirés de
rouge, et comme les jeunes, ceux qui ne sont pas tapirés. C'est une
erreur; car ces oiseaux ne se tapirent qu'accidentellement, comme
tous les Perroquets en général. J'ai vu plusieurs de ces Perruches
Aras vivantes, et j'en ai disséqué cinq; ce qui m'a fait observer que
les mâles ne diffèrent des femelles que par des couleurs un peu
moins vives et une taille inférieure.
J'ai conservé vivant pendant plusieurs années un de ces oiseaux,
dont tout le dessus de la téte, Je cou et les joues, étoient parsemés
de plumes rouges, qui y formoient autant de taches. Il mourut de
pulmonie. Je l'ai représenté, planche XV.
Un autre individu m'a été envoyé de Cavenne. Dans celui-ci les
taches rouges se montroient sur plusieurs couvertures des ailes et
sur la poitrine; et plusieurs des petites couvertures du dessous des
ailes étoient jaunes. Celui-là est le seul en qui j'aie remarqué de
petites plumes rouges autour du bas de la jambe. 1
( l ) Gmelin, dans la description qu'il l'ail de celte Perruche Ara sous le même nom de Pavouane.
lui donne des pennes jaunes, bordées de noir aux ailes. C'est une faute ou une erreur.