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 les  plus  grandes.  Sa  couleur  est  par  dessus  d'un  très-beau  vert,  et  
 par  dessous  d'un  jaune  qui,  suivant  les  incidences  de la  lumière,  
 varie  du  jaune  d'or  au  jaune  brun.  Le  dessous  des  pennes  de  l'aile  
 est  d'un  jaune  obscur.  Toute la  tète,  le  cou,  le  dos,  le  manteau,  
 le  croupion, le  dessus  des  pennes  des  ailes,  ainsi  que  toutes  leurs  
 couvertures  supérieures  et  celles  du  dessus  de la  queue,  sont  d'un  
 beau  vert,  qui  se  fonce  plus  ou  inoins,  ou  prend  une  belle  nuance  
 de  jaune  brillant,  suivant  qu'on  expose  plus  ou  moins  ces  parties à  
 la  lumière. La  poitrine,  le  ventre,  les flancs  et  les  couvertures  du  
 dessous  de la  queue,  ainsi  que  les jambes,  sont  d'un  vert  plus  foible.  
 Toutes  les  petites  et  les  moyennes  couvertures  du  dessous  des  ailes  
 sont  d'un  beau  rouge vif,  et  les  plus  grandes,  d'un  jaune  jonquille.  
 Le  bec,  qui  est  très-gros,  est  blanchâtre à sa  base,  et  brunâtre  vers  
 sa  pointe.  Les  pieds  sont  gris,  les yeux  d'un  rouge  brun,  et  les  ongles  
 noirs.  Les  ailes,  ployées,  atteignent à  peu  près  le  tiers  de la  longueur  
 de la  queue ;  étendues,  elles  ont  d'envergure à  peu  près  une fois  et  
 demie la  longueur  totale  de  l'oiseau.  
 Rrisson,  dans  la  description  qu'il fait  de la  Pavouane,  parle  d'une  
 jarretière  rouge,  qui  entoure  les  jambes  de  cette  Perruche  vers  le  
 talon.  Cette  particularité  ne  s'observe  que  sur  quelques  individus  
 qui  se  trouvent  tapirés,  comme  l'étoit  en efl'ct  celui  qu'il a  décrit.  
 Buifon  regarde  comme  les  vieux  de  l'espèce  les  individus  tapirés  de  
 rouge,  et  comme  les  jeunes,  ceux  qui  ne  sont  pas  tapirés.  C'est  une  
 erreur;  car  ces  oiseaux  ne se  tapirent  qu'accidentellement,  comme  
 tous  les  Perroquets  en  général.  J'ai  vu  plusieurs  de  ces  Perruches  
 Aras  vivantes,  et  j'en ai  disséqué  cinq;  ce  qui  m'a fait  observer  que  
 les  mâles  ne  diffèrent  des  femelles  que  par  des  couleurs  un  peu  
 moins  vives  et  une  taille  inférieure.  
 J'ai  conservé  vivant  pendant  plusieurs  années  un  de  ces  oiseaux,  
 dont  tout  le  dessus  de la  téte, Je  cou  et  les joues,  étoient  parsemés  
 de  plumes  rouges,  qui y  formoient  autant  de  taches. Il  mourut  de  
 pulmonie.  Je  l'ai  représenté,  planche  XV.  
 Un  autre  individu  m'a  été  envoyé  de  Cavenne.  Dans  celui-ci  les  
 taches  rouges se  montroient  sur  plusieurs  couvertures  des  ailes  et  
 sur  la  poitrine;  et  plusieurs  des  petites  couvertures  du  dessous  des  
 ailes  étoient  jaunes.  Celui-là  est  le  seul  en  qui  j'aie  remarqué  de  
 petites  plumes  rouges  autour  du  bas  de la  jambe. 1  
 ( l )  Gmelin, dans  la  description  qu'il l'ail de  celte  Perruche Ara  sous le même  nom  de  Pavouane.  
 lui  donne  des  pennes  jaunes,  bordées  de  noir  aux  ailes.  C'est  une  faute  ou  une  erreur.