3 H I S T O I R E N A T U R E L L E
en arrière; le tarse court, dont le derrière est très-aplati, et qui forme
pour ces oiseaux comme une plante des pieds sur laquelle ils s'appuient
en marchant.
Les Aras, au rapport des voyageurs, volent ordinairement par
troupes; ils se perchent sur les branches les plus élevées, se nourrissent
de semences et de fruits, principalement des fruits du palmier
latanier. On les apprivoise assez aisément. On leur apprend aussi à
prononcer quelques paroles, mais ils ont la langue trop épaisse pour
pouvoir se faire entendre distinctement D'une voix forte et rauque
ils répètent habituellement le mot arra, dont on s'est servi pour les
nommer. Ils passent pour vivre long-temps, mais ils craignent beaucoup
le froid.
lïuffon assure qu'il n'y a pas d'Aras dans l'ancien continent. Jusqu'à
quel point cette assertion est-elle fondée? Nous connoissons aujourd'hui
deux espèces nouvelles qui habitent les Indes orientales, et qui
se rapprochent tellement des Aras, que nous nous sommes déterminés
à les ranger parmi ces oiseaux. On peut aussi les considérer
comme formant un genre intermédiaire entre les Aras et les Kakatoès,
puisque, comme ces derniers, ils portent une huppe. Nous les décrirons
donc à la suite des premiers, et avant les seconds; et nous suivrons
ainsi la marche même de la nature.