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 en  arrière; le  tarse  court,  dont le  derrière  est  très-aplati,  et  qui  forme  
 pour  ces  oiseaux  comme  une  plante  des  pieds  sur  laquelle  ils  s'appuient  
 en  marchant.  
 Les  Aras,  au  rapport  des  voyageurs,  volent  ordinairement  par  
 troupes;  ils  se  perchent  sur  les  branches  les  plus  élevées,  se  nourrissent  
 de  semences  et  de  fruits,  principalement  des  fruits  du  palmier  
 latanier.  On  les  apprivoise  assez  aisément.  On  leur  apprend  aussi à  
 prononcer  quelques  paroles,  mais  ils  ont la  langue  trop  épaisse  pour  
 pouvoir  se  faire  entendre  distinctement  D'une  voix  forte  et  rauque  
 ils  répètent  habituellement  le  mot arra,  dont  on  s'est  servi  pour  les  
 nommer.  Ils  passent  pour  vivre  long-temps,  mais  ils  craignent  beaucoup  
 le  froid.  
 lïuffon  assure  qu'il n'y a pas  d'Aras  dans  l'ancien  continent.  Jusqu'à  
 quel  point  cette  assertion  est-elle  fondée?  Nous  connoissons  aujourd'hui  
 deux  espèces  nouvelles  qui  habitent  les  Indes  orientales,  et  qui  
 se  rapprochent  tellement  des  Aras,  que  nous  nous  sommes  déterminés  
 à  les  ranger  parmi  ces  oiseaux.  On  peut  aussi  les  considérer  
 comme  formant  un  genre  intermédiaire  entre  les Aras  et  les  Kakatoès,  
 puisque, comme  ces derniers,  ils portent  une  huppe. Nous les  décrirons  
 donc à la  suite  des  premiers,  et  avant  les  seconds;  et  nous  suivrons  
 ainsi  la  marche  même  de  la  nature.