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 derrière  de la  tèle,  et  bordées  d'une  ligne  d'un  brun  clair,  nui, les  
 détachant  les  unes  des  autres,  leur  donne la  forme  d'autant  d'écaillés  
 de  poisson.  Celles  qui  sont  sur le  haut  de la  poitrine  sont  mélangées  
 d'une  teinte  verdàlre,  et  leurs  bordures  ont  une  nuance  rougeâtre.  
 Les  suivantes  ont  encore  plus  de  vert, à  mesure  qu'elles  descendent,  
 de  sorte  que les  dernières se  confondent avec le  beau  vert  qui  colore  
 le  bas  de la  poitrine,  les flancs,  les jambes  et  toutes  les  couvertures  
 du  dessous  de la  queue,  pendant  que le  ventre  et le  dos  sont  d'un  
 beau  rouge  brun,  pourpré.  
 Le  bas  du  derrière  du  cou,  le  manteau,  les  scapulaires, les  petites  
 et  les  grandes  couvertures  du  dessus  des  ailes,  sont  d'un  vert  foncé  
 très-brillant.  Les  couvertures  supérieures  de la  queue  sont  en  partie  
 du  môme  vert, frangé  de  brun  rouge.  Quelques  petites  plumes  d'un  
 rouge vif  de  vermillon se  font  remarquer  sur le  poignet  des  ailes,  où  
 elles  forment  de  jolies  épauleltcs.  Les  grandes  pennes  des  ailes  sont  
 d'un  beau  bleu  d'outre-mer  en-dessus, avec  un  petit  liséré  vert,  qui  
 les  détache  agréablement  les  unes  des autres. Toutes  leurs pointes  sont  
 d'un  vert  bruni,  ainsi  que la  partie la  plus  intérieure  de  leurs  barbes.  
 La  queue,  qui  est  graduellement  étagée,  est  en  grande  partie  d'un  
 brun  pourpré  en-dessus,  avec  des franges  vertes  sur  les  bords  extérieurs  
 de  chacune  de  ses  pennes;  niais  de  manière  que  le vert  prend  
 toujours  plus  d'espace, à  mesure  que la  penne  est  plus  longue;  de  
 sorte  que  ce  sont  les  plus  internes,  ou  les  plus  grandes,  qui  ont  
 le  plus  de  cette  couleur.  Le  dessous  de la  queue  est  d'un  rouge  brun,  
 sur  un  fond  noirâtre,  qui  lui fait  prendre  un  ton  plus  ou  moins  
 éclatant,  suivant  les  incidences  de la  lumière.  
 Enfin,  les  plus  petites  couvertures  du  dessous  des  ailes  sont  vertes.  
 Les  plus  grandes,  ainsi  qu'une  grande  partie  de  leurs  revers, sont  d'un  
 vert  jaune  olivâtre  très-foible, glacé  de  gris.  Le  bec  et  les  pieds  sont  
 d'un  brun  clair,  les  ongles  noirâtres,  et  les jeux  d'un  brun  rougeâtre.  
 Il  faut  croire  que  dans  le  temps  où Bufîon  parla  de  cette  Perruche  
 elle  étoit  plus  rare  qu'elle  ne  l'est  aujourd'hui,  puisqu'il  est  peu  de  
 collections  où  on  ne  puisse la  voir  actuellement.  Ce  naturaliste  dit  
 qu'on  ne la  voit  pas  fréquemment à  Cayenne.  Nous  savons  cependant  
 qu'elle v est  très-commune,  et généralement  dans  toute la Guiane.  On  
 les rencontre  aussi à Surinam. Au  reste, partout où se trouve en général  
 une  espèce  de  Perroquets, il est  certain  qu'elle  ne  peut y  être  rare,  
 car  ces  oiseaux, vivant  en  troupes, pullulent  nécessairement  beaucoup.